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Nucléaire iranien : Téhéran réduit la voilure de l’AIEA

L’Union européenne a appelé l’Iran à revenir sur sa décision de supprimer l’accréditation de plusieurs inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), chargés de contrôler son programme nucléaire.
Nucléaire iranien : Téhéran réduit la voilure de l’AIEA

« L’UE demande instamment à l’Iran de revoir sa décision sans délai », a affirmé dimanche un porte-parole des Vingt-Sept. Bruxelles, qui joue le rôle de coordinateur dans le cadre de l’accord de 2015 conclu avec l’Iran sur le nucléaire, connu sous l’acronyme JCPOA, est « très inquiète », a-t-il ajouté. « L’impact direct et sévère de cette décision sur la capacité de l’agence à conduire ses activités de vérification, ce qui inclut le suivi » du JCPOA, « est particulièrement inquiétant », a-t-il affirmé.

L’Iran a retiré l’accréditation de plusieurs inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) chargés de contrôler son programme nucléaire, a annoncé samedi l’instance onusienne, condamnant un geste « sans précédent ».

Avec cette mesure, qui intervient après un autre cas récent, « l’Iran a supprimé un tiers du groupe central » d’experts, ce qui « affecte directement et drastiquement » la capacité de l’AIEA à mener sa mission et à garantir le caractère pacifique des activités nucléaires, a regretté samedi Rafael Grossi, directeur général de l’agence. Si elle est en théorie permise par les accords liant l’Agence à l’Iran, cette décision unilatérale est « disproportionnée et sans précédent », insiste R. Grossi. C’est « un pas de plus dans la mauvaise direction » et « porte un coup inutile à une relation déjà tendue », estime-t-il, appelant le gouvernement à « revoir sa position » et à « rectifier le tir ».

Selon un média iranien et un diplomate occidental, ce sont huit inspecteurs qui sont concernés, tous Français ou Allemands. La République islamique a expliqué avoir pris cette mesure en riposte à l’avertissement lancé cette semaine par les Etats-Unis et les pays européens du groupe E3 (France, Allemagne et Royaume-Uni), à l’occasion du Conseil des gouverneurs réuni à Vienne, siège de l’AIEA.

L’Iran s’est affranchi progressivement des engagements pris dans le cadre de l’accord de 2015, en réaction au retrait des Etats-Unis décidé en 2018 par le président Donald Trump. Ce pacte était censé limiter les activités atomiques de l’Iran en échange d’une levée des sanctions internationales. Des discussions menées à Vienne par les différentes parties prenantes pour le ranimer ont échoué l’an dernier.

Depuis plus de deux ans maintenant, l’AIEA peine à contrôler le programme nucléaire iranien, qui ne cesse de monter en puissance bien que Téhéran nie vouloir se doter de la bombe atomique.

La République islamique a expliqué avoir pris cette mesure en riposte à l’avertissement lancé cette semaine par les Etats-Unis et les pays européens du groupe E3 (France, Allemagne et Royaume-Uni), à l’occasion du Conseil des gouverneurs réuni à Vienne, siège de l’AIEA.

Devant le « refus délibéré de l’Iran de collaborer avec l’Agence », ils ont brandi la menace d’une nouvelle résolution. Si Téhéran « ne met pas en œuvre les actions essentielles et urgentes » requises, le Conseil « devra être prêt à prendre d’autres mesures », avait prévenu le quatuor.

Pour l’heure, les puissances occidentales s’en sont tenues à une « déclaration conjointe » soutenue par une soixantaine de pays, exhortant l’Iran à « agir immédiatement » pour résoudre les contentieux avec l’AIEA. Une prise de position jugée inacceptable par le gouvernement iranien. « Malheureusement », l’E3 et Washington « ont abusé de l’espace du Conseil à des fins purement politiques », a accusé dans un communiqué Nasser Kanani, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, insistant sur « la nécessité de la neutralité de l’Agence ».

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