« Sur l’accord nucléaire de 2015, le président de la République a réitéré sa conviction qu’une solution diplomatique est possible et impérative, et marqué que tout accord nécessitera des engagements clairs et suffisants de toutes les parties, auxquels la France travaille avec l’ensemble de ses partenaires », a précisé la présidence française.
« Plusieurs mois après la reprise des négociations à Vienne, il a insisté sur la nécessité d’accélérer pour aboutir rapidement à des progrès tangibles dans ce cadre », a-t-elle ajouté dans un communiqué.
Au cours d’un « long échange » avec son homologue iranien, le chef de l’Etat français a souligné « la nécessité que l’Iran démontre une approche constructive et revienne à la pleine mise en œuvre de ses obligations ».
La présidence iranienne a de son côté indiqué, dans un communiqué, que « dans les négociations, la République islamique a prouvé sa volonté et son sérieux pour parvenir à un accord, et tout effort de l’autre partie à cet égard devrait inclure la levée des sanctions, la vérification et une garantie valable ».
Vendredi, la France avait estimé que la négociation pouvait « aboutir », alors que les pourparlers entre les Occidentaux et Téhéran à Vienne ont été suspendus pour que les participants retournent dans leurs capitales respectives pour des consultations et des instructions en vue d’un retour la semaine prochaine.
Téhéran a fait état cette semaine de « progrès allant dans la bonne direction » même s’« il reste des questions importantes en suspens » qui nécessitent des « décisions politiques de Washington ».
Les pourparlers ont repris fin novembre dans la capitale autrichienne après cinq mois d’interruption entre l’Iran et les pays encore partie à l’accord conclu en 2015 (France, Royaume-Uni, Allemagne, Russie, Chine). Ils visent à réintégrer les États-Unis, qui se sont retirés du pacte en 2018 et ont rétabli des sanctions économiques contre Téhéran, ainsi qu’à ramener l’Iran au respect de ses engagements.
L’accord de 2015 offrait à l’Iran un allègement des sanctions internationales en échange d’une limitation drastique de son programme nucléaire, placé sous strict contrôle de l’ONU, et de garanties prouvant qu’il ne cherche pas à acquérir la bombe atomique, comme il l’a toujours affirmé.
L’entretien E.Macron-E. Raïssi a par ailleurs « permis d’évoquer les questions régionales et notamment la situation au Liban et la sécurité dans le Golfe », a ajouté la présidence française. À cet égard, E. Macron a, une nouvelle fois, « condamné fermement les attaques récentes qui ont visé les Émirats arabes unis » et « les deux chefs d’État sont convenus de la nécessité de trouver une solution politique au conflit au Yémen ».
Il faut rappeler que deux jours plutôt, un haut responsable de la Maison Blanche a indiqué que les États-Unis et l’Iran se rapprochent d’un accord sur le nucléaire. « Nous sommes proches d’un accord possible », a-t-il affirmé, « mais je ne sais pas quelles sont les chances que nous réussissions ».
« Il y a (aussi) une chance très réelle que ces pourparlers échouent très bientôt », a indiqué Brett McGurk, coordinateur du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche pour le Moyen-Orient, lors d’un événement organisé par la Fondation Carnegie, a rapporté la télévision israélienne i24. « Nous approchons d’un moment clé et nous saurons bientôt si les Iraniens sont capables de revenir à la pleine mise en œuvre de l’accord nucléaire à des conditions qui seront acceptables pour nous », a-t-il indiqué.
Ces commentaires interviennent tandis que le président iranien Ibrahim Raïssi a également admis mardi qu’un accord sur le nucléaire avec les puissances mondiales était possible si les sanctions contre l’Iran étaient levées.
Un tournant dans les pourparlers est par ailleurs à noter, l’Iran ayant pour la première fois envisagé lundi de négocier directement avec les Etats-Unis, qui ont aussitôt dit être prêts à ces discussions « urgentes ».
G. Eisenkot se paie Washington
Il y a lieu de signaler aussi que l’ancien chef de l’armée d’occupation israélienne, Gadi Eisenkot, a fustigé la décision des États-Unis en 2018 de se retirer de l’accord sur le nucléaire iranien, la qualifiant « d’erreur stratégique ».
Dans une interview publiée jeudi Maariv, rapporte i24, G. Eisenkot, a précisé que les hauts responsables de la sécurité israélienne ont été tenus dans l’ignorance avant la décision du président américain de l’époque, Donald Trump, de se retirer de l’accord de 2015, qui limitait le programme nucléaire iranien en échange d’un allègement des sanctions. G.Eisenkot commandait les forces armées israéliennes lorsque l’accord a été signé.
« Seuls Yossi Cohen, Ron Dermer et Benjamin Netanyahu ont abordé cette question de la sortie de l’accord nucléaire. Personne n’a parlé avec l’establishment de la sécurité », a déclaré G. Eisenkot, faisant référence à l’ancien Premier ministre et à deux de ses proches. B. Netanyahou était un farouche opposant à l’accord lorsqu’il a été conclu sous l’administration Obama et a fait pression pour que les USA abandonnent l’accord avant que D. Trump ne s’en retire.
G. Eisenkot a déclaré que le retrait des États-Unis de l’accord a supprimé « certaines entraves » à l’Iran, lui accordant une « légitimité » pour faire avancer son programme nucléaire. « Les sanctions sont partielles, il n’y a pas de surveillance, les Chinois et les Russes ne coopèrent pas avec les Américains », a-t-il indiqué.
A la question de savoir si Israël était capable à lui seul de frapper l’Iran, le haut gradé israélien a répondu que « c’était compliqué ».
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