Intervenant lors de la séance hebdomadaire à la Chambre des représentants, A. Akhannouch a défendu son équipe tout en assurant qu’il est à la tête d’un «gouvernement d’initiative» et non pas «un gouvernement de réaction».
«Aujourd’hui, après la première année du mandat de ce gouvernement, je voudrais vous adresser, et à travers vous, à tous les Marocains, trois messages principaux : Le premier message est que le gouvernement remplit toutes ses obligations et l’impact de cela est tangible dans chaque foyer et chaque famille », a assuré le patron de l’Exécutif qui a été décrié par une campagne sur les réseaux sociaux.
Le chef du gouvernement a aussi affirmé que l’exécutif «instaure la citoyenneté fiscale et la gouvernance des investissements, afin de valoriser les valeurs de cohésion sociale» et «malgré les difficultés présentées, est optimiste quant à la consolidation du progrès et de la dignité au Maroc». Il a, dans ce sens, passé en revue les trois axes de l’action gouvernementale, comme il a assuré, sur «le renforcement des fondements de l’État social, le renforcement de l’économie au profit de l’emploi et la réforme de l’administration».
Ainsi, pour améliorer les conditions de vie de larges couches de la société, le chef de la majorité aux affaires a cité plusieurs mesures inscrites dans le cadre du projet de Loi de finances. Ainsi, dans le cadre de la généralisation de la protection sociale, il a affirmé que 4 millions de familles vulnérables auront l’accès universel au système de couverture maladie obligatoire, à compter du 1er décembre 2022. Dans ce sens, «le gouvernement a alloué, dans le cadre du projet de loi de finances 2023, environ 9,5 milliards de dirhams, destinés à supporter les charges de souscription à la couverture maladie obligatoire pour les personnes incapables de payer les fonctions de souscription, afin d’assurer leur accès aux services de santé dans les secteurs public et privé», a-t-il indiqué.
De plus, il a promis d’activer le soutien direct sous forme d’indemnités familiales, pour aider les familles en situation de pauvreté et de fragilité à «vivre dignement» et ce, d’ici fin 2023, dans le respect de l’agenda royal. L’année prochaine également, le patron de l’Exécutif a promis de dévoiler le Registre national de la population et le Registre social unifié.
Les mesures destinées à l’amélioration des revenus des salariés et au renforcement de leur pouvoir d’achat concernent, a-t-il souligné, les augmentations du SMIG et du SMAG ainsi que «l’inclusion de mesures fiscales visant à alléger la charge de l’impôt sur le revenu des salariés de la classe moyenne dont le salaire net oscille entre 4 500 et 30 000 dirhams par mois». Si cette mesure coûtera «pour le budget de l’État environ 2 milliards de dirhams», elle permettra «de renforcer les revenus des salariés», a-t-il indiqué, en expliquant que le complément pourra être compris entre 900 et 2 250 dirhams par an pour les salaires nets variant entre 4 500 et 9 000 dirhams.
«Le gouvernement a également décidé d’augmenter les pensions de retraite de 5%, avec un minimum de 100 dirhams par mois, avec effet rétroactif au 1er janvier 2020, au profit des retraités au 31 décembre 2019, soit 600 000 retraités dans le secteur privé», a-t-il encore fait valoir. «En préparant le projet de Loi de finances, le gouvernement a répondu aux propositions des partenaires sociaux et s’est efforcé de revoir l’impôt sur le revenu pour les pensions de retraite pour un coût pour le trésor public d’environ 500 millions de dirhams. Cette procédure permet aux retraités de percevoir un revenu complémentaire pouvant aller jusqu’à un maximum de 532 dirhams par mois», a-t-il seriné.
Le chef du gouvernement a rappelé les mesures visant à préserver le pouvoir d’achat des Marocains en parlant d’un «effort exceptionnel» qui «a permis de maîtriser le niveau de l’inflation» tout en soutenant les produits de base. «Le gouvernement s’est également empressé de verser 13 milliards de dirhams de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) pour relancer la trésorerie des entreprises, notamment les petites et moyennes», a-t-il spécifié.
«Afin d’assurer la stabilité de la tarification de la consommation d’électricité, le Trésor public a pris en charge une grande partie du coût de la facture d’électricité, le coût de chaque tranche de 100 dirhams inscrite sur la facture d’électricité s’élevant réellement à 175 dirhams», a-t-il laissé entendre en rappelant que l’Office national de l’électricité et de l’eau (ONEE), plongé dans des «dettes accumulées de plus de 60 milliards de dirhams».
«Le gouvernement alloue cette année près de 100 milliards de dirhams aux secteurs de la Santé et de l’Education», a-t-il encore ajouté en rappelant qu’environ 4,3 milliards de dirhams seront destinés à augmenter les salaires.
A la question de savoir comment l’État va financer toutes ces mesures sociales, A. Akhannouch a assuré que le PLF 2023 adopte deux mécanismes de financement : les revenus du budget général de l’État ainsi que la contribution de solidarité des entreprises nationales, en appui aux piliers de l’État social. «D’une part, le gouvernement relève progressivement le taux d’imposition des grandes entreprises et maintient la contribution sociale de solidarité sur les bénéfices et les revenus pour les trois prochaines années. D’autre part, il réduit la pression fiscale sur les salariés et les retraités », a-t-il expliqué.
Sur de son coup, il a tonné : «Je peux vous dire, Mesdames et Messieurs les Représentants, avec confiance que nous avons donné le coup d’envoi à toutes les procédures du programme gouvernemental. En fait, nous avons atteint plus que les objectifs fixés la première année ».
Reste à savoir si A. Akhannouch tiendra la route avec ce genre de laïus. Surtout que l’heure est grave pour user du populisme alors que la marmite sociale bout. Dangereusement !