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Meurtres des journalistes au Mexique : La gente médiatique exige des comptes

Quelques jours après le meurtre de Lourdes Maldonado, reporter mexicaine à Tijuana, les professionnels de la presse se sont mobilisés au niveau national. Dans la plupart des villes, les journalistes mexicains ont manifesté pour demander justice dans cette affaire et alerter sur les nombreuses menaces qui pèsent sur l’information au Mexique.

Sur la place de la mairie de Cancun, une cinquantaine de journalistes affichent des slogans et portraits de leurs collègues assassinés. Cécilia Solis se sent particulièrement concernée. Il y a un an, cette reporter indépendante a reçu dans la jambe une vraie balle tirée par un policier pendant qu’elle couvrait une manifestation. « Bien sûr, j’ai très peur. J’ai peur pour ma vie et pour la vie de mes enfants », confie-t-elle.
Au Mexique, la liberté de la presse est très précaire. Enrique Huerta, qui travaille dans un journal local, affirme que les pressions sont quotidiennes. « Au mieux, les menaces ne sont pas directes mais peuvent être déguisées. Par exemple : « Je connais le patron de ton journal. » Parfois, ils appellent les rédactions pour demander la tête des collègues pour les faire renvoyer. »
La quasi-totalité des crimes contre les journalistes restent impunis. La mort ou le silence, c’est l’amer constat d’Adriana Varillas, qui exerce le journalisme depuis vingt et un ans. « Si tu touches un sujet qui nuit à une personne et qu’elle perd le contrôle et décide que c’est une bonne idée de te tuer, elle va le faire ! Donc, certains ou certaines d’entre nous, très probablement, s’autocensurent », conclut-elle.
Le pays est l’un des plus meurtriers, selon Reporters sans frontières, le Mexique étant classé 143e sur 180 pays pour la liberté de la presse. L’année dernière, sept journalistes ont été tués et plus d’une centaine depuis vingt ans, selon la commission des droits de l’homme. Lourdes Maldonado est la troisième journaliste assassinée déjà dans le pays depuis le début de l’année et la deuxième à être exécutée à Tijuana en moins d’une semaine.

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