Le président de l’Autorité portuaire de Melilla accuse le Maroc de mener une « stratégie délibérée » visant à nuire à la ville autonome et à détourner le trafic de passagers vers son propre territoire. Selon Manuel Angel Quevedo, « le Maroc excelle dans l’art de perturber la frontière à Beni Ansar, tout en facilitant le passage par Nador ».
Il a souligné que cette situation entraîne un changement de comportement des voyageurs, qui préfèrent désormais transiter directement par le port de Nador, où les formalités douanières sont effectuées à bord, évitant ainsi les longues attentes à Beni Ansar.
Ses critiques s’étendent également au gouvernement central à Madrid. « Les Marocains défendent leurs intérêts, mais nous ne défendons pas les nôtres », évoquant une « discrimination délibérée » à l’encontre de Melilla. « Si la frontière ne fonctionne pas correctement, et si une voie n’est pas réservée aux voyageurs risquant de manquer leur ferry, des familles entières pourraient être contraintes d’attendre 24 à 48 heures avant de quitter Melilla », a-t-il fait valoir. Tout en insistant sur le fait que la réduction du nombre de traversées de ferry, passant de 21 à 12, aggrave la pénurie de billets et limite la capacité à gérer les urgences ou les retards.