Le croiseur lance-missiles Moskva, navire-amiral de la flotte russe de la mer Noire, ainsi que la frégate Amiral Essen équipée de missiles Kalibr accomplissent une mission de surveillance en mer Noire où se trouvent deux navires de l’US Navy, a annoncé mercredi 10 novembre le ministère russe de la Défense.
« Les navires russes en mission dans la partie sud-est de la mer Noire depuis le 30 octobre, le croiseur lance-missiles Moskva et la frégate Amiral Essen, surveillent les actions des forces navales américaines en mer Noire qui mènent des exercices internationaux non prévus par le calendrier », a indiqué le ministère.
Selon la Défense russe, le destroyer USS Porter de la Marine américaine équipé de missiles guidés a quitté le port géorgien de Batoumi mercredi, à 08h56. Il a été suivi par le navire de commandement USS Mount Whitney, qui a quitté Batoumi à 09h20. En plus, le pétrolier de la Marine américaine John Lenthall se trouve dans le sud-ouest de la mer Noire.
« Les actions de la Marine américaine, qui agit de concert avec l’aviation stratégique de reconnaissance en mer Noire, confirment que le vrai objectif des exercices internationaux consiste à explorer l’évetuel théâtre d’opérations militaires et, en particulier, le territoire de l’Ukraine au cas où Kiev préparerait une solution militaire dans le sud-est », a estimé le ministère.
La Défense russe a en même temps constaté une activité accrue des avions-espions de l’Otan dans la région de la mer Noire. « Les forces armées russes continuent d’observer la situation dans la région de la mer Noire. Ces dernières 24 heures, des aéronefs de reconnaissance de l’Otan ont intensifié la fréquence de leurs vols à proximité des frontières russes dans cette région », indique le ministère.
Le 9 novembre, les radars russes ont notamment détecté un E-8C de l’USAF, avion de guerre électronique et de renseignement. Les forces russes ont en outre surveillé trois autres avions de reconnaissance. Un avion-espion RC-135 de l’US Air Force a décollé depuis une base aérienne de Crète et s’est approché de la frontière russe à une distance de seulement 30 kilomètres. Un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de l’US Navy a décollé de Sicile. Il a été repéré à 70 kilomètres de la frontière russe. Un avion de reconnaissance Transall C-160G Gabriel de l’Armée de l’air française, qui a décollé d’une base roumaine, a aussi effectué une mission à 30 kilomètres de l’espace aérien russe.
« Un autre avion-espion stratégique, U-2, de l’armée de l’air américaine, a décollé depuis le territoire britannique. Il a été détecté et surveillé par les radars au-dessus de l’Ukraine, alors qu’il était en train de s’approcher de la frontière russe à 60 kilomètres de distance », précise le ministère.
Le navire de commandement de la 6e flotte opérationnelle des États-Unis, l’USS Mount Whitney (LCC-20), est arrivé dans la mer Noire le 4 novembre, cinq jours après le destroyer USS Porter (DDG-78) doté de missiles de croisière à longue portée Tomahawk.
La 6e flotte a déclaré dans un communiqué que l’USS Mount Whitney et l’USS Porter poursuivraient leurs opérations dans la mer Noire avec leurs alliés et partenaires de l’Otan. Selon la Convention de Montreux, les navires des pays non riverains de la mer Noire ne peuvent y passer que 21 jours d’affilée.
Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou avait précédemment déclaré que les navires américains pouvaient préparent des provocations. « Nous comprenons bien: lorsqu’un navire d’un État non riverain entre dans la mer Noire, et lorsqu’il est équipé d’armes de haute précision et à longue portée et donc qu’il ne s’agit pas d’un voyage de plaisance, nous le surveillons et l’escortons. Nous comprenons que des provocations sont possibles à tout moment comme cela est arrivé récemment avec le navire britannique. Nous ne devons pas permettre de tels incidents », a indiqué S.Choïgou à la chaîne de télévision Rossiya 1.
Rappel d’artillerie !
Par ailleurs, les Américains ont officiellement réactivé un commandement d’artillerie en Allemagne. D’après le Washington Times, il s‘agit d’une réponse aux tensions croissante entre l’Otan et une Russie « de plus en plus affirmée ».
En juin 1991, le 56e commandement d’artillerie américain était dissous en raison de la signature du traité sur les armes nucléaires de moyenne portée ainsi que par la fin de la guerre froide. Il vient d’être réactivé lundi 8 novembre à Cassel, en Allemagne. Une « très bonne nouvelle », pour le général Christopher Cavoli, commandant de l’armée américaine en Europe et en Afrique. « Il permettra de mieux synchroniser les tirs et les effets interarmées et multinationaux et d’utiliser les futurs tirs de surface à longue portée dans la zone de responsabilité de l’armée américaine en Europe et en Afrique », a déclaré le général Maranian, commandant de cette nouvelle unité, cité dans un communiqué de l’US Army.
Il s’agit d’ »une autre réponse aux tensions croissantes entre l’alliance de l’Otan et une Russie de plus en plus affirmée », écrit le journaliste et ancien militaire Mike Glenn dans le Washington Times. Il cite des « récentes actions de la Russie », dont « l’annexion de la Crimée » comme la raison ce renforcement de la présence US sur le Vieux continent, alors qu’elle avait tendance à diminuer depuis la chute de l’Union soviétique.