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Les Palestiniens réagissent aux menées punitives israéliennes : La situation devient explosive

Trois colons israéliens ont été blessés par balle jeudi soir à Tel Aviv, dans ce qui pourrait être « un attentat terroriste », selon la police israélienne. L’opération revendiquée par le Hamas intervient dans le sillage de l’exécution, par les forces d’occupation, dans la matinée de jeudi, de trois membres du bataillon Jaba’ des Brigades Al-Quds, après avoir pris pour cible leur voiture dans la ville de Jaba’, au sud de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée. La tension reste vive en Palestine où est arrivé Lloyd Austin, secrétaire d’Etat US à la Défense.
Les Palestiniens réagissent aux menées punitives israéliennes

Le ministère palestinien de la Santé a identifié Soufian Adnan Ismail Fakhouri (26 ans), Nayef Ahmed Youssef Malaysha (25 ans), et Ahmed Mohammad Theeb Fashafsha (22 ans) comme membres des Brigades d’Al-Quds tués jeudi par l’armée israélienne. Des témoins cités par le site PalToday ont affirmé que Les forces spéciales de l’occupation ont tendu une embuscade à la voiture des combattants de la résistance et les ont exécutés en les criblant de belles. Les forces d’occupation traquent depuis plusieurs jours les membres du bataillon Jaba’, groupe de résistants armés issus du bataillon de Jénine qui fait partie des Brigades d’AlQuds. La tension reste vive et promet de nouveaux rebondissements. En effet, mardi dernier, six Palestiniens ont trouvé la mort après des affrontements avec les forces d’occupation qui ont assiégé un domicile à Jénine et l’ont visé avec des missiles à plusieurs reprises.

La spirale de la violence a repris de plus belle en Palestine à l’approche de Ramadan, mois craint par les sécuritaires israéliens. Et la dernière opération de Tel-Aviv témoigne de la pugnacité des résistants palestiniens qui assurent de la sorte de leur ferme volonté à tenir la dragée haute à l’occupant israélien.

 « La police enquête sur un soupçon d’attentat terroriste […] un suspect a tiré vers un piéton avant d’être neutralisé par des policiers », a déclaré la police dans un bref communiqué dans le sillage de l’opération de Tel-Aviv. Le suspect a été « éliminé », a ensuite précisé Itamar Ben Gvir, ministre israélien de la Sécurité intérieure. « Grave attentat à Tel-Aviv […] je félicite le policier qui, dans un acte courageux, a éliminé le terroriste odieux et a sauvé de nombreuses vies », peut-on lire dans un communiqué publié par son bureau. Trois blessés ont été évacués vers un hôpital, selon le Magen David Adom (Mada), l’équivalent israélien de la Croix-Rouge. Les tirs ont eu lieu sur l’avenue Dizengoff, prisée des noctambules, en plein centre de Tel Aviv, où un attentat palestinien avait fait trois morts en avril 2022. Des clips vidéo ont également montré la peur et la panique des colons israéliens au moment de la fusillade au centre de Tel-Aviv, en plus du déploiement massif de la police d’occupation après l’opération.

Abd al-Latif al-Qanou, porte-parole du Hamas, a affirmé que « l’attaque par balles dans la rue Dizengoff au centre de Tel-Aviv est une première réponse aux crimes d’Israël, dont le dernier en date a été l’assassinat de 3 jeunes hommes à Jaba , district de Jénine ce matin. »

À son tour, Tariq Ezz El-Din, porte-parole du Jihad islamique pour la Cisjordanie, a déclaré que « cette opération héroïque est une réponse naturelle au crime d’assassinat des moudjahidines des Brigades Al-Qods dans la ville de Jaba, au sud de Jénine ce matin. »

Délitement

Tout cela a court à l’heure où mobilisation, toujours très forte contre la réforme du système judiciaire, tient en haleine la société israélienne. Le 9 mars a été décrété journée de résistance contre la réforme. Et les manifestations se sont multipliées sur l’ensemble du pays. Objectif principal : perturber le départ du couple Netanyahu pour une visite en Italie. Le Premier ministre israélien et son épouse ont été contraints d’utiliser un hélicoptère de la police pour se rendre à l’aéroport Ben Gurion assiégé par des milliers d’opposants à la réforme judiciaire. C’est également dans l’aérogare que Benyamin Netanyahu a dû s’entretenir avec Lloyd Austin, secrétaire américain à la Défense, en visite éclair en Israël.

Les manifestants, plus de 65 000 personnes, ont bloqué des dizaines de routes et carrefours partout dans le pays. À Tel-Aviv, ils ont réussi à paralyser l’autoroute qui traverse la ville pendant près d’une heure et demie, alors que la police avait prévenu qu’elle ne tolérerait pas ce genre de débordements.

B.Netanyahu a accusé l’opposition de rejeter le dialogue et de rechercher l’anarchie. Les seuls anarchistes dans cette histoire, a rétorqué Yaïr Lapid, chef de l’opposition, ce sont les membres du gouvernement. Les manifestants se préparent maintenant à de nouveaux rassemblements dans la soirée dans toutes les villes du pays. Plus, le Président israélien s’est aussi jeté dans la mêlée en appelant au retrait pur et simple du projet de réforme de la justice. Selon ses dires, Israël serait au bord du « point de non-retour » avec ladite réforme clivante.

La chaîne israélienne Makan a déclaré « qu’environ 3 000 policiers ont participé aujourd’hui à la surveillance des protestations contre les amendements judiciaires ».  « Les manifestations concernaient les secteurs médical, de la haute technologie, agricole, universitaire et les réservistes », ajoute le média.

Sur le site du quotidien Yedioth Ahronoth, on lit que « le chef de l’opposition israélienne, Yair Lapid, a attaqué Netanyahu », disant « qu’il n’arrête pas de mentir, et les anarchistes sont les ministres qui mettent le feu au pays ». Sur le site de Channel 13 qui cite Itamar Ben Gvir, ministre israélien de la Sécurité, « la police réagit contrairement aux instructions données concernant la gestion des protestations contre les amendements judiciaires ».

Au mépris du déploiement massif de la police d’occupation, des convois de voitures arborant le drapeau de l’occupation se sont rassemblés sur l’autoroute entre Tel Aviv et al-Qods occupée, en direction du principal terminal passagers de l’aéroport. Les organisateurs de la manifestation israélienne ont appelé à une escalade en coupant les routes à travers le pays, dans le cadre de ce qu’ils ont appelé une « journée d’opposition », pour protester contre les amendements judiciaires. I. Ben Gvir a déclaré aux journalistes à l’aéroport Ben Gourion, où il est arrivé pour mettre en œuvre les mesures de gestion des manifestations: « Personne a interdit de manifester… mais il n’est pas acceptable, juste ou approprié de ruiner la vie de 70 000 personnes ».

Dans le contexte de la division croissante au sein de l’armée d’occupation israélienne, en particulier dans les unités de réserve, concernant les amendements judiciaires, Yossi Yehoshua, analyste des affaires militaires au Yedioth Ahronoth, a rapporté « qu’environ 10 à 15 pilotes ont demandé de cesser de survoler depuis le début des manifestations qui ont eu lieu contre les amendements judiciaires ». Aytay Blumenthal, correspondant aux affaires militaires de la chaîne Kan, a également signalé « le limogeage du commandant de la base aérienne de Ramat David au motif qu’il protestait contre les amendements judiciaires ». Il a expliqué que l’armée d’occupation israélienne a déclaré que le commandant de l’armée de l’air, Tomer Bar, avait décidé de licencier le colonel G à la lumière de son « comportement, qui n’est pas approprié à son rang et à sa position, et il ne pourra pas poursuivre ses missions au sein de son unité. » A. Blumenthal a indiqué que le colonel G, qui commandait jusqu’à récemment la base Ramat David, pourra faire appel de la décision auprès du chef d’état-major.

Par ailleurs, I. Ben Gvir, aurait démis de ses fonctions le commandant de la Brigade de Tel Aviv, selon les médias israéliens. Ces derniers ont confirmé mercredi qu’une grande tension avait éclaté au sein de l’armée d’occupation en raison de la loi sur les amendements judiciaires. Plus de 600 diplômés de l’unité d’infanterie de Tsahal Magellan et du Shin Bet (renseignements) ont rejoint le camp de l’opposition aux amendements judiciaires, présentés par le clan de B. Netanyahu.

Herzi Halevi, chef d’état-major israélien, a demandé aux représentants des pilotes, qu’il a rencontrés mercredi 8 mars, d’agir de manière responsable et de ne pas nuire à l’armée israélienne, en raison des différends politiques, a-t-on ajouté de mêmes sources.

Nir Dvori, analyste des affaires militaires sur la 12ème chaîne israélienne, a déclaré que le chef d’état-major a évoqué la menace du refus du service militaire en signalant que « l’outil qui défend Israël (l’armée israélienne) peut être brisé en refusant le service militaire ». Il a souligné que « la tension au sein de l’armée israélienne est très importante, et elle n’en est qu’à ses débuts », notant que « le grand test est encore devant Israël, et aura probablement lieu bientôt ».

Yitzhak Brik, ancien major général de réserve, a confirmé « qu’Israël se trouve aujourd’hui dans l’une des pires conditions de sécurité qu’il ait connues depuis des décennies ».

Il y a quelques jours, des centaines d’officiers de l’armée israélienne ont annoncé leur refus de joindre le service si l’amendement judiciaire était adopté. Quelques jours auparavant, le Premier ministre israélien, B. Netanyahu, a affirmé qu’il n’y a pas de place pour le refus de servir au sein de l’armée israélienne, ajoutant que « le refus de servir menace notre fondement existentiel, et il ne doit pas avoir lieu ».

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