Le ministère de la Santé de Gaza a annoncé, samedi 22 juin, un nouveau bilan de 37 551 martyrs depuis le début de la guerre il y a plus de huit mois. Au moins 120 personnes ont été tuées ces dernières 48 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué cité par l’AFP, ajoutant que 85 911 personnes avaient été blessées dans le territoire palestinien. Trois massacres ont été commis lors de ces dernières 24 heures avec 19 martyrs et 89 blessés. Les dégâts humains de la barbarie sioniste sont plus importants que ne peut supporter l’infrastructure sanitaire effondrée dans la bande de Gaza sous les coups répétitifs de l’armée sioniste et de la rareté des approvisionnements. Des « tirs de gros calibre » ont endommagé le bureau du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Gaza, qui est entouré de centaines de personnes déplacées, faisant 22 morts et 45 blessés, a indiqué l’organisation sur le réseau social X. « Cet incident a provoqué un afflux massif de victimes vers l’hôpital de campagne de la Croix-Rouge, situé à proximité », qui « a reçu 22 morts et 45 blessés », écrit le CICR.
Depuis vendredi, l’armée sioniste a intensifié ses frappes sur la bande de Gaza dans lesquelles au moins 30 Palestiniens ont été tués selon des médecins. Le ministère de la Santé de Gaza, a lui fait état de 25 morts et 50 blessés, accusant les Israéliens d’avoir « ciblé les tentes des civils déplacés à al-Mawasi », zone dans le sud de la bande de Gaza, proche de Rafah.
De son côté, un porte-parole de l’armée israélienne a indiqué qu’« une première enquête menée suggère que rien n’indique qu’une frappe ait été effectuée par l’IDF [l’armée israélienne, NDLR] dans la zone humanitaire d’al-Mawasi. » « L’incident est en cours d’examen », a ajouté le porte-parole.
Selon le CICR, les tirs de « gros calibre ont atterri à quelques mètres des bureaux et des résidences du Comité international de la Croix-Rouge vendredi après-midi ». « C’est l’un des nombreux graves incidents de sécurité qui se sont produits ces derniers jours. Des balles perdues ont déjà atteint des structures du CICR », indique l’organisation. « Tirer si dangereusement près des structures humanitaires, dont les parties au conflit connaissent l’emplacement et qui sont clairement marquées de l’emblème de la Croix-Rouge, met en danger la vie des civils et du personnel de la Croix-Rouge », souligne-t-elle également. L’organisation rappelle qu’en vertu du droit international humanitaire, les parties au conflit ont l’obligation de prendre « toutes les précautions possibles » pour éviter des pertes humaines parmi les civils, des blessures aux personnes civiles ou des dommages aux biens de caractère civil, y compris les installations humanitaires.
Sur place, la situation est catastrophique, les hôpitaux manquent de tout pour accueillir les blessés. Quant aux organisations internationales, leur aide est rendue de plus en plus difficile. Depuis le début de la guerre, 270 travailleurs humanitaires ont été tués par l’armée israélienne. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a souligné que « la trêve tactique » israélienne n’a eu « aucun effet en faveur de l’aide humanitaire » acheminée vers la bande de Gaza. Le directeur général du ministère de la Santé à Gaza est catastrophé par le drame à ciel ouvert. « Nous enregistrons des cas croissants de malnutrition dans le nord de la bande de Gaza », a-t-il indiqué.
La résistance palestinienne ne s’avoue pourtant pas vaincue. Les Brigades Al-Qods (Jihad Islamique) ont bombardé avec une salve de roquettes un attroupement des soldats ennemis sionistes sur la ligne de ravitaillement dans l’axe Netzarim, au sud de la ville de Gaza. Les brigades al-Qassam du Hamas ont diffusé vendredi les images vidéo d’une opération réalisée la veille jeudi contre des soldats de l’occupation israélienne, sur l’axe de Netzarim, à l’est du quartier d’al-Zeitoun, dans la ville de Gaza. Elles ont assuré que deux militaires israéliens ont été tués. Commentant cette attaque, le quotidien israélien Maariv a indiqué que la résistance palestinienne a découvert une unité de la Brigade Alexandroni qui se déplaçait à pied et l’a pilonnée au moyen de 5 obus de mortier. Il précise que les militaires israéliens n’avaient pas le temps de se cacher et ils ont été touchés par les éclats de l’explosion des obus. Le journal ajoute que deux militaires ont été tués et 8 autres ont été blessés dont 3 grièvement. L’armée d’occupation a indiqué qu’ils appartenaient au bataillon 9203 de cette brigade.
Les Brigades al-Qods ont pour leur part rendu publiques les images vidéo du tir d’un missile antiaérien Sam 18 en direction d’un hélicoptère qui évacuait des militaires israéliens. Le tir a eu lieu dans le quartier al-Chaboura.
Les Qassam ont aussi revendiqué le pilonnage du site israélien dans l’enveloppe de Gaza Third Eye ainsi qu’une embuscade contre une force blindée israélienne via une mine spéciale déposée sur son chemin, au sud quartier Tal al-Sultan à l’ouest de la ville de Rafah. « Lors du passage de cette force dans les premières heures de cette journée, un char Merkava s’est positionné sur la mine et les combattants l’ont fait exploser, le détruisant entièrement et tuant les membres de son équipage », précise-t-on. Le bras armé du Hamas a aussi revendiqué des tirs d’obus al-Yassin 105 sur deux chars Merkava dans le camp al-Chaboura dans la ville de Rafah. « Des membres de son équipage ont pris la fuite vers les ruelles du camp et pendant leur chasse, certains d’entre eux ont été abattus à la distance zéro », selon lui. Les Qassam ont aussi rendu compte de tirs d’obus de mortier sur un site de commandement et de contrôle israélien à l’est du quartier al-Zeitoun dans la ville de Gaza et le lancement d’un drone suicide de type al-Zawari dans la colonie de Holit dans l’enveloppe de Gaza.
De leur côté, les Brigades Al-Qods, ont montré des images de bombardements de colonies autour de la bande de Gaza avec une salve de missiles. Et assurent avoir engagé de violents affrontements avec des mitrailleuses et des obus anti-blindés contre les soldats et les véhicules d’occupation pénétrant dans le centre de la ville de Rafah. Elles ont annoncé avoir visé un char israélien Merkava avec un obus RPG et détruit un autre char avec un engin terrestre hautement explosif dans le quartier d’Al-Shaboura à Rafah. Avec les Brigades Al-Qassam, elles ont bombardé un rassemblement de véhicules d’occupation et de soldats dans le camp de Shaboura, au centre de la ville de Rafah, avec un tir-barrage de mortiers.
A Rafah, des raids sur le camp al-Chati’ à l’ouest de l’enclave, alors que le pilonnage de l’artillerie se poursuivait contre Kherbet al-Adas au nord de la vielle frontalière avec l’Egypte. A proximité du stade al-Yarmouk au cœur de Gaza, le pilonnage israélien persistait et affectait aussi Khan Younes, au sud de la bande de Gaza.
Devant la poursuite des opérations de la résistance palestinienne après 9 mois de combats acharnés, de massacres et de destructions, un responsable américain a assuré pour la télévision américaine CBS qu’Israël n’est pas près de réaliser ses objectifs contre le Hamas. Il a affirmé que des centaines de combattants du Hamas sont sur le terrain et des miles de tunnels n’ont pas encore été découverts. « Et le chef du Hamas a l’intérieur de la bande de Gaza Yahia al-Sinwar est toujours libre », a-t-il ajouté.
Dans un article diffusé vendredi, Foreing Affairs estime que « le Hamas est aujourd’hui plus puissant que ce qu’il était le 7 octobre dernier » et la cause palestinienne est « plus populaire et plus attrayante ». Après 9 mois d’opérations de combats dans la bande de Gaza, le Hamas n’a pas été vaincu et il n’est pas prêt de l’être ». Selon le magazine américain, le principal défaut de la stratégie israélienne n’est pas un échec tactique, « mais plutôt un échec catastrophique dû à une grave incompréhension des sources du pouvoir du Hamas. »
L’analyse rappelle que « ce qui a causé un grand tort à Israël, c’est qu’il n’a pas réalisé que les massacres et les destructions qu’il a imposés à Gaza n’ont fait qu’augmenter la force de résistance ». Le magazine remarque que le Hamas est toujours capable de frapper Israël et a fortiori, il devrait disposer de plus de 15 mille combattants et de 80% des tunnels souterrains qui sont encore utilisables pour les planifications, pour stoker les armements et exécuter des attaques. Il constate aussi que la plupart des hauts-commandant du Hamas sont encore en vie.
En Cisjordanie occupée, une force spéciale israélienne est entrée au centre de la ville de Qalqilia au nord et a tué deux jeunes palestiniens. Les Qassam ont assuré qu’ils faisaient partie de son organisation. Des rapports israéliens faisant état d’un colon tué après que son véhicule ait été visé à Qalqilya.
Les Brigades Al-Qods – Battaillon de Jénine ont signalé avoir affronté une force sioniste spéciale dans le quartier de Jabriyat avec des balles et d’engins explosifs. Plus d’une vingtaine de Palestiniens ont été arrêtés par les forces israéliennes qui, avant leur retrait de Jénine, ont déclaré Qalqilya « zone militaire ». Depuis le 7 octobre, l’armée d’occupation a tué 552 Palestiniens en Cisjordanie, dont 132 enfants.
Politico a rapporté qu’Israël a refusé de rencontrer les pays de l’Union européenne pour tenir un sommet consacré à discuter de son respect de ses obligations dans le domaine des droits de l’Homme dans le cadre d’un accord bilatéral avec le bloc, à la demande des ministres et chef de la diplomatie de l’Union européenne. Selon le journal américain, Israël a envoyé sa réponse officielle au haut représentant de l’Union européenne, Josep Borrell, qui l’a invité à assister à une réunion consacrée au Conseil d’association entre les deux parties.
La Commission européenne a confirmé la réception de la lettre et les ministres des Affaires étrangères de l’UE discuteront de la réaction israélienne lors de leur prochaine réunion lundi. Auparavant, les ministres des Affaires étrangères des pays de l’Union européenne ont menacé d’imposer des sanctions à Israël s’il « continue de violer le droit international et humanitaire ».
Tanja Vajon, ministre slovène des Affaires étrangères, a déclaré que « si les violations israéliennes se poursuivent, nous, en tant qu’Union européenne, devons adopter une réponse décisive et unie, y compris en imposant des sanctions ». José Manuel Albarez, son homologue espagnol, a annoncé, lors d’une conférence de presse conjointe avec ses homologues irlandais et norvégien, qu’il demanderait aux autres États membres de l’Union européenne d’apporter un soutien formel à la Cour internationale de Justice (CIJ) et de prendre des mesures pour garantir qu’Israël respecte ses décisions.
Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations Unies pour les territoires palestiniens occupés, a également appelé la communauté internationale à imposer des sanctions à Israël et à suspendre les relations diplomatiques avec lui jusqu’à ce « qu’il se conforme à la décision de la Cour internationale de Justice ».
Cela survient alors que les gouvernements de plusieurs pays européens continuent de fournir des armes, du matériel militaire et un soutien logistique à l’occupation israélienne et à ses forces, qui commettent des crimes contre les Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie. La cheffe de la diplomatie allemande est même attendue à Tel-Aviv.