« Des installations d’Ukrenergo (opérateur ukrainien) dans les régions de Zaporijjia (sud) et de Lviv (ouest) ont été endommagées », a indiqué le ministère, ukrainien de l’Energie tout en précisant que deux employés avaient été blessés et hospitalisés à Zaporijjia, rapporte l’AFP. Cette attaque intervient au lendemain de l’annonce par le ministère russe de la Défense de l’interception de plus d’une centaine de drones ukrainiens au-dessus de la Crimée, de Krasnodar, de Briansk et de Volgograd. L’armée a également annoncé l’élimination de plusieurs drones navals en mer Noire. Une personne a été tuée à Krasnodar, a annoncé le gouverneur.
« 70 drones au-dessus de la République de Crimée et de la mer Noire, 43 drones au-dessus du territoire de Krasnodar et un drone au-dessus de la région de Volgograd », a énuméré le ministère dans un message posté sur Telegram. À ce premier décompte est venue s’ajouter, plus tard dans la matinée, l’annonce de la destruction de trois drones par la défense antiaérienne de la région de Briansk. En plus de ces aéronefs, six drones maritimes ont été détruits par l’aviation navale « dans la partie nord-ouest de la mer Noire », a rapporté la même source.
Cette vague d’attaques ukrainiennes n’a pas été sans causer de victimes. « Cette nuit, les infrastructures civiles de notre région ont été soumises à une attaque massive du régime criminel de Kiev » a déclaré, dans un message posté sur Telegram au milieu de la nuit, le gouverneur de Krasnodar Véniamine Kondratiev. Le responsable régional a annoncé qu’une chaufferie, près de la gare routière de Ioujny, a été endommagée. « Malheureusement, il y a des victimes parmi les travailleurs de ces installations », a-t-il ajouté. Environ trois heures plus tard, Kondratiev a annoncé le décès d’un des employés de la chaufferie.
La Défense russe annonce quotidiennement la destruction de drones ukrainiens au-dessus du territoire de la Russie depuis le début de l’opération militaire spéciale. Les forces de Kiev y recourent pour frapper l’arrière des lignes russes, tant par les airs que par voie maritime. Une méthode d’attaque occasionnant régulièrement des victimes civiles et approuvée par les soutiens occidentaux de l’Ukraine, qui lui ont fourni le soutien financier et matériel lui permettant d’acquérir et de produire davantage de drones.
Ratages kiéviens
Le chef de la diplomatie russe a rappelé ce 21 juin, à l’issue d’une réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères des États membres de l’OTSC, que les autorités ukrainiennes avaient eu plusieurs opportunités d’éviter puis de mettre un terme au conflit afin de limiter leurs pertes territoriales. « Si cet accord avait été respecté, on ne serait pas dans la situation actuelle, l’Ukraine aurait ses frontières de 1991, ces fameuses frontières dont elle rêve aujourd’hui ! »
Au cours d’une conférence de presse à l’issue d’une réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), Sergueï Lavrov a de nouveau fustigé les tentatives de Volodymyr Zelensky de rallier des soutiens à sa formule de paix. Le chef de la diplomatie russe a rappelé l’accord de transition, signé le 21 février 2014 entre l’opposition et le président Viktor Ianoukovitch ainsi que trois ministres européens : le Polonais Radoslaw Sikorski, l’Allemand Frank-Walter Steinmeier et le Français Laurent Fabius. Accord auquel la Russie ne s’était pas opposé, rappelle S. Lavrov, mais « piétiné » dès le lendemain par le coup d’État de Maïdan et l’abrogation du statut du russe comme langue régionale, mettant le feu aux poudres dans le Donbass russophone. « L’Ukraine n’a pas voulu préserver son intégrité territoriale au prix du respect de droits élémentaires des habitants de Donetsk et Lougansk, notamment le droit de parler leur langue maternelle – en l’occurrence le Russe – parce que cela n’allait pas dans la logique russophobe et néonazie des autorités de Kiev », a poursuivi le ministre russe.
Les négociations à Istanbul sont une autre de ces opportunités « manquées » pour Kiev, estime le diplomate. Selon ce dernier, ces pourparlers « auraient permis de préserver l’intégrité territoriale de l’Ukraine sur la base de la réalité du terrain ». « Encore une fois, les patrons occidentaux ont recommandé à Zelensky de ne pas signer ces accords. On en est aujourd’hui à la quatrième proposition » russe, a souligné S. Lavrov, évoquant la proposition formulée le 14 juin par le président russe. Lors d’un discours devant les cadres du ministère russe des Affaires étrangères, Vladimir Poutine avait déclaré être prêt à entériner des négociations dès que l’Ukraine aurait retiré ses forces des nouveaux territoires russes. Par ailleurs, Kiev devait également accepter les positions de principes de Moscou, à savoir « le statut neutre – non aligné, non nucléaire – de l’Ukraine, sa démilitarisation et sa dénazification », avait précisé le chef d’État russe.
Autre point non négociable pour V. Poutine : « la garantie des droits et des libertés » des citoyens russophones et la « prise en compte des nouvelles réalités territoriales ». Une proposition rejetée dans la foulée par Volodymyr Zelensky, fustigeant un « ultimatum » à la « Hitler ».
Dès le lendemain, le président ukrainien plaidait ses exigences auprès de dizaines de délégations réunies dans un complexe hôtelier de luxe du centre de la Suisse. Un sommet aux suites diplomatiques incertaines. Dans le communiqué final, que tous les participants n’ont pas voulu signé, il est notamment stipulé le soutien aux « principes de souveraineté, d’indépendance et d’intégrité territoriale de tous les États, y compris l’Ukraine », ainsi que la dénonciation de « la militarisation de la sécurité alimentaire ». « Si on parle des résultats de cette rencontre, ils sont proches de zéro », avait réagi le Kremlin au lendemain de la clôture de cette conférence de deux jours censée se pencher sur la paix en Ukraine et à laquelle la Russie n’avait pas été conviée. « Finalement, ce ne sont que les pays qui concrètement luttent contre la Russie » à travers l’Ukraine et « quelques pays du Sud », a balayé ce 21 juin S. Lavrov. Le ministre russe avait estimé que cette initiative, centrée autour des seules exigences de Kiev, était une « voie sans issue ».