Le rapport de Bank Al-Maghrib souligne l’urgence de réformes structurelles pour soutenir l’agriculture face aux aléas climatiques et pour capitaliser sur la croissance industrielle. L’avenir de l’économie marocaine dépendra de sa capacité à équilibrer ces deux secteurs, en développant des politiques agricoles résilientes et en soutenant l’innovation industrielle. La transformation économique est en marche, mais elle nécessite une vision claire et une mise en œuvre déterminée pour surmonter les défis actuels et saisir les opportunités émergentes.
Le rapport indique que la saison agricole 2022/2023 a été marquée par de faibles précipitations irrégulières ainsi que des variations importantes des températures, provoquant des chocs thermiques perturbant les cycles de production des cultures. En dépit d’une augmentation de 13,1 % des précipitations cumulées par rapport à l’année précédente, ce chiffre représente une diminution de 17,3 % en fonction de la moyenne des cinq dernières années.
Sous ces conditions difficiles, la superficie cultivée en céréales a augmenté de 2,8 % pour atteindre 3,7 millions d’hectares, avec un rendement moyen à l’hectare en hausse de 57,3 % à 15 quintaux. Ainsi, la récolte de céréales a atteint 55,1 millions de quintaux, en hausse de 61,8 % par rapport à la saison précédente.
Cependant, d’autres cultures ont souffert. La production d’olives a chuté de 44,7 %, celle des agrumes de 40,3 %, des cultures sucrières de 27,9 %, et des légumes de 0,8 %. En revanche, la production de fourrage a augmenté de 0,6 %.
Concernant les produits animaux, le rapport note une augmentation de 1,2 % de la production de viandes rouges et de 1,4 % pour les œufs et viandes blanches. Toutefois, la production de lait a diminué de 5 %. Le secteur de la pêche a également été affecté.
L’activité a diminué de 0,2 % dans l’industrie alimentaire et des boissons et de 1,1 % dans le secteur textile et de l’habillement, en raison d’une baisse de la demande extérieure.
Les défis climatiques majeurs qui perturbent les cycles de production mettent en péril la sécurité alimentaire du pays. Les faibles précipitations et les variations thermiques accentuent la vulnérabilité de ce secteur clé, rendant indispensable l’adoption de stratégies d’adaptation climatique plus robustes et innovantes. Et ce qui court pour ce secteur primaire court aussi pour l’industrie qui en dépend.