Forte du succès de ses actions menées les 16, 17 et 18 juillet ainsi que les 23, 24 et 25 du même mois, la FNSJ, affiliée à l’Union nationale du travail du Maroc (UMT), a annoncé une grève nationale de trois jours, du mardi 6 au jeudi 8 août, dans divers tribunaux du Royaume, centres des juges résidents, directions régionales et centres de conservation régionaux. Et met en garde, dans un communiqué, contre les « conséquences du silence gouvernemental et du traitement sélectif des demandes des secteurs ministériels et professionnels. Ce mode de gestion pourrait entraîner des répercussions importantes, y compris la planification de nouvelles manifestations de protestation durant le mois d’août”.
Le fédération rappelle son attachement au « contenu de l’accord signé avec le ministère de la Justice, convenu avec le syndicat depuis le 9 mai 2023, notamment en ce qui concerne la révision du statut des greffiers et la modification du décret relatif au compte spécial, afin d’assurer une meilleure incitation et protection, ainsi que de rectifier la situation des ingénieurs du secteur selon les dispositions du décret relatif au compte spécial n° 500.10.2, tout en tenant compte des modalités appliquées par le ministère de l’Économie et des Finances pour ses employés, comme indiqué dans la lettre adressée au ministère le 3 mai 2024”. En foi de quoi, elle rejette fermement « le retard persistant du gouvernement à répondre aux demandes légitimes et justes des employés de l’administration judiciaire”, et tient le chef du gouvernement « responsable des répercussions procédurales et morales que cette situation aura sur les citoyens et les justiciables en général, et en particulier sur les services administratifs et judiciaires des Marocains de l’étranger”.
A travers cette grève, le bureau national de la FNSJ renouvelle son appel au chef de gouvernement pour qu’il “réévalue sa politique sélective et, avant qu’il ne soit trop tard, lève le veto sur les modifications du statut des greffiers selon la formule convenue avec le ministère de la Justice”.
Le communiqué salue une fois de plus la participation massive aux mouvements de protestation. Cet engouement réaffirme le soutien de la fédération à toutes les initiatives sérieuses visant à défendre les demandes légitimes et justes des greffiers. Comme il fait également référence au succès de la conférence de presse organisée le lundi 22 juillet 2024 à Laâyoune, qui a bénéficié d’une couverture médiatique par plusieurs médias nationaux et régionaux.
Le ministère de la Justice bouillonne toujours. Même le barreau est mécontent de l’adoption du projet de loi sur la procédure civile à la Chambre des représentants. Les avocats accusent l’actuel ministre d’avoir introduit des « textes inconstitutionnels » dans la loi sur la procédure civile, dans des « conditions illégales et inconstitutionnelles« , et de tenter de « créer un conflit fortuit » entre les avocats et l’État, alors que ces derniers envisagent de nouvelles formes d’escalade.