Finalement, l’accord trouvé le week-end dernier entre le gouvernement et les syndicats les « plus représentatifs » aura fait pchit ! Si le gouvernement a fini par dégager le pécule susceptible d’améliorer les conditions matérielles des enseignants a été trouvé, une revalorisation des émoluments de 1.500 Dh par mois étalée sur deux ans a été promise, il faut dire que les négociations ont tourné court avec le durcissement du mouvement des coordinations qui représentent près de 290.000 enseignants. De nouvelles protestations sont d’ores et déjà programmées du 14 au 16 décembre, avec des sit-in devant les directions provinciales du ministère de l’Éducation nationale, pour protester contre la perfidie de la tutelle, et plus globalement de l’Exécutif piloté par Aziz Akhannouch.
Les coordinations qui dénient aux syndicats engagés dans le dialogue social toute prétention à les représenter maintiennent en l’état leur cahier revendicatif. Et rejettent toute perspective de solution qui saucissonnerait les points de discorde. Les coordinations s’arcboutent sur le « rejet total du projet du statut unifié » et exigent la « fin du système de contractualisation » que l’Exécutif a choisi de mettre en place pour éviter de grossir les rangs de la masse salariale dans le public. Mais parallèlement à ces revendications jugées cardinales, et donc indépassables dans toute perspective de solution à la crise actuelle, le cahier revendicatif englobe d’autres points non moins important tels le « respect des droits syndicaux », « l’augmentation des salaires et des pensions de retraite », « la réduction de la pression fiscale sur les revenus dans le secteur » et « l’ouverture des concours de promotion à l’ensemble des enseignants qui ont des licences ou des masters » et la « résolution urgente des problématiques de certaines catégories d’enseignants et personnel administratif » qui estiment être lésées par leurs échelles. Ce n’est qu’à ce prix-là que l’école retrouvera son cours normal.
Il va sans dire que le MEN, et à travers lui l’Exécutif dans son ensemble, ont intérêt à revoir leurs calculs d’épicier pour désamorcer une crise qui pourrait faire tâche d’huile. Avec une mise en équation possible du facteur « paix sociale » dont les responsable se targuent pour louer « l’exception marocaine ». Finira-t-on par se faire une raison pour mieux négocier ce dossier éminemment sociétal ? That’s a question…