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Le G20 face à la COP 26 : Des engagements éthérés

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Alors que s'est ouvert dimanche 31 octobre 2021 à Glasgow la COP26, les chefs d'État et de gouvernement des vingt premières économies mondiales sont parvenus à Rome un accord a minima sur leur engagement à lutter contre le changement climatique, qui figure dans le communiqué final.

Le communiqué final du G20, négocié jusque très tard dans la nuit de samedi à dimanche, réaffirme l’objectif de l’accord de Paris : « Maintenir l’augmentation moyenne des températures bien en dessous de 2°C et poursuivre les efforts pour la limiter à 1,5°C au-dessus des niveaux pré-industriels ».
L’objectif de la neutralité carbone est ainsi confirmé, mais le flou demeure sur l’année de sa mise en œuvre. Les États membres du G20 promettent de l’atteindre vers « la moitié du siècle ». Une formule très diplomatique pour unifier des agendas divergents.
Plusieurs pays occidentaux, comme ceux de l’Union européenne ou les États-Unis, se sont déjà engagés pour 2050. En revanche, la Chine et la Russie misent sur 2060 et l’Inde refuse de se fixer une date butoir.
Le communiqué reste flou qur les mesures concrètes envisagées pour réduire les émissions des gaz à effet de serre. Il faut supprimer les subventions aux hydrocarbures, c’est le principe, mais il n’y a pas de calendrier.
Pas de calendrier non plus pour la sortie du charbon – c’était pourtant l’une des ambitions de ce sommet. Le seul engagement pris est symbolique : il concerne l’arrêt du financement international des centrales électriques fonctionnant au coke thermique.
Rien de bien nouveau dans l’effort du G20, à cause des résistances des plus gros émetteurs de carbone, qu’ils soient émergents comme le Brésil ou l’Inde, ou déjà grandes puissances économiques comme les États-Unis, la Chine et l’Allemagne.
Il y a pourtant urgence. Dimanche, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a déclaré que les sept dernières années, 2015-2021, resteront probablement comme les plus chaudes jamais enregistrées, estimant que le climat mondial entrait en « terrain inconnu ». Le rapport annuel sur l’état du climat « révèle que notre planète est en train de se transformer sous nos yeux », estime pour sa part le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, qui ajoute que la COP26 doit « marquer un tournant décisif pour l’humanité comme pour la planète ».
Sur Twitter, A. Guterres a concédé que ce sommet du G20 lui laissait un goût d’inachevé. « Je salue l’engagement renouvelé du G20 en faveur de solutions au niveau mondial, mais je quitte Rome avec des espoirs déçus – même s’ils ne sont pas enterrés », a-t-il déclaré sur Twitter.
« Nous nous sommes engagés à conserver l’objectif de 1,5° à portée de main », a pour sa part insisté le Premier ministre italien Mario Draghi, dans un discours de conclusion du sommet, dont son pays était l’hôte. « Nous sommes fiers de ces résultats, mais nous devons avoir en tête que ce n’est que le début. »
Les dirigeants du G20 partent désormais à Glasgow, où s’est ouvert ce dimanche la conférence climatique. La COP26 durera deux semaines. Elle est cruciale pour l’avenir de l’Humanité. « Le dernier et le meilleur espoir », selon Alok Sharma, son président, qui s’est exprimé en ouverture. Pendant le Covid-19, « le changement climatique n’a pas pris de vacances. Tous les voyants sont au rouge sur le tableau de bord du climat », a-t-il ajouté. Le signal qu’allait envoyer les vingt pays les plus riches du monde était d’autant plus attendu que ces derniers représentent 80% des émissions.
Le pape François a invité ce dimanche à prier pour le succès de la COP26, depuis les fenêtres du Vatican : « Prions pour que le cri de la terre et le cri des pauvres soient entendus », a-t-il lancé après la prière de l’Angélus, et pour que « cette rencontre puisse donner des réponses efficaces ».

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