Dans la matinée de lundi, une frappe a touché la maison de la famille Al-Qassas à Nousseirat (centre), tuant dix personnes, a déclaré à l’AFP une source hospitalière. Couvertes de draps blancs ensanglantés, plusieurs victimes, dont un enfant, ont été transportées à l’hôpital al-Awda de Nousseirat, selon des images de l’AFPTV. En outre, on a signalé 3 martyrs et 14 blessés de la famille Mouhareb, dans un raid aérien sur leur maison dans l’entourage du nouveau marché, également à Nousseirat. Dans le quartier de Zeitoun à Gaza-ville (nord), six Palestiniens ont été tués dans une frappe sur la maison de la famille Bassal, selon la Défense civile. Et à Rafah (sud), deux autres ont péri dans un raid qui a touché la maison de la famille Abou Chaar, d’après la même source. Au moins 41.226 personnes ont péri dans l’offensive israélienne, selon un dernier bilan du ministère de la Santé à Gaza. Et la quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants ont été contraints de se déplacer. Un SOS a été lancé à l’approche de l’hiver qui, avec ses turbulences, a de quoi se transformer en véritable enfer pour les Gazaouis.
Par ailleurs, les Palestiniens ont mis en garde contre une famine imminente dans le nord de la Bande Gaza, alors que le blocus israélien en cours a forcé à la fermeture de cinq boulangeries sur six en activité dans la région. « Cinq des six boulangeries du nord de la Bande de Gaza ont fermé en raison du blocus israélien sur l’entrée du carburant et des matières premières nécessaires à la production de pain », a déclaré Kamel Ajjour, propriétaire d’une boulangerie, à Anadolu dimanche. « Notre boulangerie est la seule qui fonctionne encore dans la région et il est probable qu’elle fermera d’ici une semaine si Israël continue à bloquer l’entrée du carburant et des produits nécessaires à la production de pain », a-t-il averti. Et de souligner que les boulangeries du nord de Gaza n’ont pas reçu de carburant depuis plus de dix jours.
« L’approvisionnement en ingrédients essentiels tels que la farine, le sucre et la levure a été considérablement réduit depuis près d’un mois », a-t-il déclaré, mettant en garde contre une grave crise de la production de pain si sa boulangerie cessait également ses activités dans le nord de la Bande de Gaza. Un appel pressant a été lancé aux organisations internationales, notamment aux Nations unies, pour qu’elles interviennent immédiatement afin d’empêcher l’apparition d’une famine dans le nord de Gaza et pour qu’elles fournissent rapidement du carburant et des matériaux essentiels afin de soutenir la production de pain dans l’enclave.
La veille, Oussama Hamdane, haut responsable du Hamas, a affirmé à l’AFP que « la capacité de la résistance à continuer » était « élevée », contrairement aux discours lénifiants nourris par l’establishment sioniste. « Il y a eu des martyrs et des sacrifices (…), mais en retour, il y a eu une accumulation d’expériences et le recrutement de nouvelles générations au sein de la résistance », a-t-il dit. Colle il a aussi déclaré que Yahia Sinwar, chef du bureau politique du Hamas, adressera bientôt un message au peuple palestinien et au monde. « Il est impossible d’envisager un scénario dans lequel Sinwar pourrait quitter la bande de Gaza », a-t-il affirmé, insistant sur le fait que « le chef du Hamas préfère tomber en martyr mille fois que de quitter la Palestine et tout ce qu’il fait est destiné à la libérer ».
La chaine qatarie al-Jazeera a révélé avoir obtenu le contenu d’un message que Y. Sinwar a envoyé au chef du mouvement yéménite Ansarullah, Abdel Malek Badreddine al-Houthi pour saluer le tir, dimanche, du missile baptisé Palestine 2 sur Tel Aviv. « Nous remercions Ansarullah pour votre sincère affection et votre ferme volonté que nous avons pu voir sur le champ de bataille et à travers vos messages », a-t-il écrit. « Ces opérations spéciales représentent un fort message à l’ennemi selon lequel les plans d’endiguement et de neutralisation ont échoué et l’impact des fronts de soutien prend une tendance plus efficace et plus impactantee pour trancher la bataille », a-t-il ajouté. « En combinant nos efforts avec la résistance au Yémen, au Liban et en Irak, nous vaincrons l’ennemi et l’obligerons à battre en retraite Incha’Allah », a-t-il enfin assuré.
A rappeler que lors du bilan fait au 345e jour de guerre génocidaire par le ministère de la Santé de l’enclave palestinienne, au moins 24 personnes ont été tuées ajoutant que 95.337 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre. « L’occupation israélienne a commis 3 massacres contre des familles dans la bande de Gaza (les zones n’ont pas été précisées), dont 24 martyrs et 57 blessés ont été transportés aux hôpitaux au cours des dernières 24 heures », a détaillé le ministère,
Le bureau médiatique du gouvernement a annoncé qu’Abdullah Shakshak, journaliste palestinien qui travaille pour plusieurs médias arabes, avait été tué dans un bombardement israélien, portant « le nombre de journalistes tués à 173 martyrs ». Un communiqué produit à l’occasion appelle la communauté internationale, les organisations internationales et les organismes concernés par le travail journalistique dans le monde à « dissuader l’occupation et à la poursuivre devant les tribunaux internationaux pour ses crimes continus et à faire pression sur elle pour qu’elle arrête le crime de génocide et pour qu’elle mette fin à l’assassinat des journalistes palestiniens ».
Des organisations palestiniennes et internationales avaient précédemment mis en garde contre le ciblage par l’armée israélienne des équipes de presse dans la bande de Gaza, mais Tel-Aviv a continué de les viser bien qu’elles arboraient des gilets et casques de sécurité, défiant ainsi les avertissements internationaux.