L’armée russe a pris le contrôle du village d’Ukrainka, situé dans la RPD, a déclaré le ministère de la Défense. La localité se trouve à l’ouest de Kourakhovo, au sud de Pokrovsk, et était occupée par des unités du groupement de troupes Centre, a indiqué le ministère. L’armée ukrainienne aurait perdu sur cette partie du front un char Leopard de fabrication allemande.
Dans son rapport quotidien d’activités, le ministère de la Défense russe a également revendiqué avoir fait perdre aux forces ukrainienne un canon automoteur Paladin de facture américaine, deux véhicules blindés de transport de troupes M113 de fabrication américaine, ainsi que deux Bogdana, des canons automoteurs ukrainiens de calibre OTAN (155mm). Par ailleurs, toujours selon la même source, la défense aérienne russe a abattu deux bombes guidées Hammer de fabrication française, dix roquettes tirées depuis des HIMARS de fabrication américaine ainsi que 85 drones de type avion.
En parallèle, l’armée russe confirme avoir frappé, très tôt mercredi, des « infrastructures essentielles » en Ukraine. Cette nouvelle attaque qualifiée de « massive » par le président Volodymyr Zelensky déstabilise un peu plus le réseau énergétique déjà très affaibli. Ce sont cette fois les installations énergétiques dans les régions de l’ouest du pays qui ont été visées par les missiles et les drones russes au lendemain d’une importante attaque ukrainienne sur le sol russe. Sur la quarantaine de missiles tirés par la Russie, une trentaine ont été abattus, selon les autorités ukrainiennes. Plus de 70 drones ont par ailleurs été lancés. Le gouverneur de la région de Lviv affirme que deux installations énergétiques ont été endommagées. Il y a eu des attaques également dans la région d’Ivano-Frankivsk, toujours à l’ouest. C’est dans la partie occidentale du pays que se trouvent les plus grandes installations souterraines de stockage de gaz, essentielles pour assurer le chauffage. Kiev et Kharkiv ont également été visés. L’opérateur électrique Ukrenergo a annoncé des coupures d’urgence pendant plusieurs heures dans sept régions ukrainiennes, de l’Est et du centre. Ces pilonnages se produisent au lendemain d’une importante attaque ukrainienne contre des installations militaires et industrielles, des raffineries de pétrole, des dépôts de carburant et des usines chimiques fabriquant, selon Kiev, des composants pour le secteur militaire russe.
D. Trump pressé de discuter
La veille, les forces armées russes avaient annoncé la libération des villages de Neskoutchnoïé et Terny, également en RPD. Le même jour, le ministère avait diffusé sur sa chaîne Telegram une vidéo montrant des soldats du groupement Est hisser le drapeau russe sur l’un des bâtiments de Neskoutchnoïé.
Par ailleurs, Moscou et Kiev ont procédé, mercredi, à un échange de prisonniers de guerre selon la formule « 25 contre 25 », a déclaré le ministère russe de la Défense. Les militaires russes se trouvent actuellement sur le territoire de la Biélorussie, où ils bénéficient d’une assistance psychologique et médicale, et d’où ils seront rapatriés en Russie, a précisé le ministère. Celui-ci a ajouté que les Émirats arabes unis avaient « assuré une médiation humanitaire pour le retour de captivité des militaires russes ». Le concours d’Abou Dhabi a également été salué par V. Zelensky, qui affirme que des civils se trouvent parmi les prisonniers échangés ainsi que des « défenseurs de Marioupol et d’Azovstal ». Cet échange est le premier de l’année. Le précédent, qui était au format 150 contre 150, remonte au 30 décembre.
Lors d’une interview sur la chaîne conservatrice Newsmax, en début de semaine, Donald Trump a fait part de son intention de rencontrer le président russe Vladimir Poutine, peu après son investiture. « Je sais qu’il veut me rencontrer et je vais le faire le plus vite possible. Je l’aurais fait plus tôt mais […] je dois prendre mes fonctions. Pour certaines choses, il faut être en place », a déclaré le président élu américain cité par Reuters. Le 12 janvier, Mike Waltz, futur conseiller de D. Trump à la Sécurité nationale, avait déclaré sur la chaîne ABC qu’il s’attendait à une conversation téléphonique entre D. Trump et V. Poutine dans les « jours et semaines à venir » et que « les préparatifs étaient en cours ».
Le président américain élu doit être investi le 20 janvier, devenant ainsi le 47e président des États-Unis et retournant à la Maison Blanche après quatre ans sous la houlette du démocrate Joe Biden. Sergueï Riabkov, vice-ministre des Affaires étrangères, a déclaré mardi que la Russie était prête à établir des liens et admettait que « certaines initiatives en termes de contacts téléphoniques sont possibles ». Il a souligné que le dialogue entre la Russie et les États-Unis devait être basé sur le respect mutuel et l’égalité. Il a averti que la conversation pourrait « tourner court » si la nouvelle administration répétait les erreurs de ses prédécesseurs.
Dans le même temps, Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a déclaré que la présidence russe ne disposait pas de nouveaux détails concernant l’organisation d’une rencontre entre D. Trump et V. Poutine. Il a également noté qu’il n’y avait désormais « aucun dialogue politique ou dialogue au plus haut niveau entre les États-Unis et la Russie ». « Il y a certains canaux de contacts entre Washington et Moscou […], à la fois sur les lignes militaires et diplomatiques. Mais il s’agit plutôt de contacts de niveau technique », a-t-il précisé.
En attendant, V. Zelensky a appelé mercredi ses alliés occidentaux à dépenser 250 milliards de dollars d’actifs russes gelés afin d’acheter des armes pour son pays et l’aider à combattre l’invasion russe. « L’Ukraine prendra cet argent, en affectera une grande partie à la production nationale et à l’importation de ces types d’armes que l’Ukraine ne possède pas », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse avec son homologue polonais Andrzej Duda.