Le 13 janvier, les Républicains de la Chambre des représentants des États-Unis, dirigés par Andy Ogles (Tennessee), ont dévoilé un projet de loi intitulé « Make Greenland Great Again Act », selon Fox News Digital qui a obtenu une copie du texte. Ce texte autoriserait le président élu à ouvrir des négociations avec le Danemark dès sa prise de fonction, le 20 janvier. Comme le soulignent les extraits rapportés de ce texte législatif, le président américain devra soumettre tout accord finalisé au Congrès dans un délai de cinq jours ouvrables.
Situé entre les océans Arctique et Atlantique, le Groenland serait stratégique pour la sécurité nationale des États-Unis, selon A. Ogles. « Le Groenland est essentiel à notre sécurité et à notre avenir économique », a-t-il déclaré à Fox News Digital. L’île est riche en ressources naturelles telles que l’or, l’argent et le pétrole, et accueille déjà une base militaire américaine.
D. Trump avait déclaré à Mar-a-Lago le 7 janvier que « les intérêts économiques et sécuritaires américains ne seront plus relégués au second plan », évoquant également la possibilité d’exercer des pressions militaires ou économiques pour obtenir le territoire.
Du côté groenlandais, Mute Egede, Premier ministre, a rappelé le 12 janvier, lors d’une conférence à Nuuk, que le Groenland n’était pas à vendre, tout en ajoutant: « Nous sommes prêts à discuter ». Selon le média groenlandais Sermitsiaq, M. Egede a souligné l’importance de la souveraineté de son peuple : « Nous ne voulons être ni danois ni américains. L’avenir du Groenland doit être décidé par ses citoyens ». De son côté, Lars Løkke Rasmussen, ministre danois des Affaires étrangères, a déclaré qu’il privilégiait un dialogue constructif avec Washington.
Le Danemark ne souhaite pas « entrer en conflit » avec les États-Unis et se dit ouvert à discuter d’une coopération militaire accrue dans l’Arctique, rapporte l’agence turque Anadolu. Un sondage réalisé par le cabinet américain Patriot Polling début janvier révèle que 57% des Groenlandais seraient favorables à la proposition US. Ce sondage, réalisé auprès de 416 habitants, coïncide avec la visite de Donald Trump Jr. sur l’île, décrite comme une « excursion personnelle ».
Historiquement, le Groenland est sous contrôle danois depuis le XIXᵉ siècle. En 1979, l’île a obtenu une autonomie partielle, renforcée en 2009 avec la possibilité d’organiser un référendum sur l’indépendance. Selon Egede, ce vote est « inéluctable ». La proposition républicaine s’inscrit dans une série d’initiatives similaires, à l’instar du projet de loi porté par le représentant républicain Dusty Johnson (Dakota du Sud) autorisant des négociations pour acheter le canal de Panama.