Riyad Mansour, ambassadeur palestinien à l’ONU, s’est activé avec d’autres pays arabes pour rédiger la résolution. En juillet dernier, la CIJ, se penchant sur l’occupation israélienne depuis 1967 à la demande de l’Assemblée générale, avait estimé que « la présence continue d’Israël dans le Territoire palestinien occupé est illicite » et qu’Israël est « dans l’obligation (d’y) mettre fin (…) dans les plus brefs délais ». Pour s’assurer un large soutien, R. Mansour a repris les termes mêmes de l’avis de la plus haute instance de justice.
Le projet de résolution débattu depuis mardi 17 septembre par les 193 États membres de l’ONU a été mis au vote mercredi. Il « exige » qu’Israël« mette fin sans délai à sa présence illicite » dans les territoires palestiniens et que ce soit fait « au plus tard 12 mois après l’adoption de cette résolution ». Le premier projet de texte donnait seulement six mois. Il « exige » également le retrait des forces israéliennes des territoires palestiniens, l’arrêt des nouvelles colonies, la restitution des terres et propriétés saisies, ou encore la possibilité de retour des Palestiniens déplacés. Le projet de résolution appelle aussi les États membres à prendre des mesures pour mettre fin aux importations venant des colonies, et à la fourniture d’armes à Israël s’il y a des motifs « raisonnables » de penser qu’elles pourraient être utilisées dans les territoires palestiniens. Et à prendre des sanctions contre les personnes participant « au maintien de la présence illicite d’Israël » dans les territoires occupés.
Israël a dénoncé une « mascarade ». « Ceux qui contribuent à ce cirque ne sont pas que des spectateurs », mais « des collaborateurs. Chaque vote en soutien à ce cirque alimente la violence et encourage ceux qui rejettent la paix », a fustigé Danny Danon, ambassadeur israélien, qualifiant la démarche palestinienne de « terrorisme diplomatique ». Pour rappel, le même hère avait passé à la déchiqueteuse en pleine session onusienne, il y a quelques mois de cela, la charte de l’ONU.
Dans la bande de Gaza qui va boucler une année d’atrocités, pas moins de huit Palestiniens ont été tués lors d’une attaque de l’armée israélienne contre une école abritant des personnes déplacées dans l’est de Gaza, selon des sources sanitaires locales. Le raid aérien a visé l’établissement où des civils cherchaient refuge. L’attaque a fait de nombreux blessés en plus des huit morts recensés. Depuis le début des frappes contre Gaza, le 7 octobre 2023, Israël cible régulièrement des écoles utilisées comme abris par des Palestiniens déplacés. Au moins 20 Palestiniens ont été tués, au cours des dernières 24 heures par les attaques israéliennes incessantes contre la Bande Gaza, portant le bilan global des victimes depuis le 7 octobre dernier, à 41 272 martyrs, a indiqué mercredi le ministère de la Santé de l’enclave. Un communiqué du ministère ajoute que quelque 95 551 autres personnes ont été blessées dans cette offensive. Les forces israéliennes ont tué 20 personnes et en ont blessé 54 autres lors de deux « massacres » de familles perpétrés au cours des dernières 24 heures, a déclaré le ministère. La même sources a chiffré les pertes dans le secteur médical à Gaza à 1 151 martyrs depuis le début de la guerre alors que le ministère palestinien de l’Éducation a affirmé que 11 000 étudiants sont tombés en martyre, plus de 17 000 autres ont été blessés et 500 écoles et universités ont été bombardées dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre. Les autorités sanitaires dans la bande de Gaza ont publié lundi une liste dévoilant l’identité de plus de 34 000 Palestiniens tués lors des attaques de l’armée israélienne. Cette liste, publiée par le ministère de la Santé de Gaza et couvrant la période du 7 octobre 2023 au 31 août 2024, comprend 34 344 Palestiniens tués, dont 11 983 mineurs de moins de 18 ans. Le rapport précise également que 710 bébés âgés de moins de 12 mois ont perdu la vie lors de ces attaques. Par ailleurs, 2 734 personnes âgées de plus de 60 ans figurent également dans cette liste.
Le chef de l’ONU a fustigé la « punition collective » des Palestiniens. Israël risque de devenir un Etat « paria », ont mis en garde lundi des experts indépendants de l’ONU, qui suggèrent de réfléchir à son adhésion à l’ONU au regard du « génocide » commis dans la bande de Gaza par les forces d’occupation israéliennes. « Je pense qu’il est inévitable qu’Israël devienne un paria face à son agression continue et incessante contre les Nations Unies (et) les Palestiniens », a lancé Francesca Albanese, rapporteuse spéciale de l’ONU sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés, lors d’un point de presse à Genève. F. Albanese a accusé à plusieurs reprises Israël de commettre un « génocide » à Gaza depuis le début de la guerre israélienne contre Gaza, le 7 octobre 2023.
La juriste italienne, qui comme ses autres collègues experts indépendants est mandatée par le Conseil des droits de l’homme mais ne parle pas au nom de l’ONU, est l’une des critiques les plus virulentes d’Israël. Ce dernier a demandé son renvoi de son poste. Répondant aux journalistes par visioconférence, elle s’est demandé « s’il ne faudrait pas s’interroger sur l’adhésion » à l’ONU, « pour laquelle Israël semble n’avoir aucun respect ? »
En compagnie de plusieurs de ses collègues experts, dénonciation a été faite de ce qu’ils considèrent comme l’escalade de la violence et des violations des droits de l’homme par Israël à Gaza mais aussi en Cisjordanie, outre le mépris d’Israël pour les décisions des tribunaux internationaux et ses attaques verbales contre l’ONU elle-même.Les rapporteurs ont également fustigé le « deux poids deux mesures » des pays occidentaux et insisté sur le fait qu’Israël devait faire face aux conséquences de ses actes. George Katrougalos, rapporteur spécial de l’ONU sur la promotion d’un ordre international démocratique et équitable, a souligné qu’Israël devait respecter les mêmes normes que tous les pays et a condamné les attaques répétées contre des responsables ou des agences de l’ONU qui se montrent critiques envers sa politique envers les Palestiniens. « Nous ne pouvons plus supporter ce deux poids deux mesures et cette hypocrisie », a-t-il déclaré aux journalistes.
En dépit de la barbarie déployée par l’armée sioniste, la résistance palestinienne ne désarme pas. Dans la journée de mercredi, un missiles a visé une maison dans laquelle s’étaient retranchés des soldats israéliens. Des missiles 107 ont également été tirés par les Brigades Al-Qassam contre un QG israélien au niveau du couloir de Netzarim. Dans une autre opération menée la veille, 4 militaires israéliens, dont un officier, ont été tués dans une embuscade de la résistance palestinienne au sud de la bande de Gaza. L’opération qui a eu lieu dans l’après-midi à Rafah a été revendiquée par les Brigades al-Qassam du Hamas. Toujours à Rafah, les Brigades al-Qods du Jihad islamique ont assuré avoir détruit un char Merkava à l’est de cette ville à l’aide d’un engin Thaqeb hautement explosif. Elles ont aussi publié les images vidéo de tirs contre les colonies d’Ashkelon et Sderot au nord de l’enveloppe de Gaza, sans préciser leur date.
Le général Gadi Shamni, ex-commandant de la division de Gaza, a affirmé au New York Times que le Hamas a récupéré des régions de la bande de Gaza 15 minutes après le retrait israélien. Selon lui « c’est le Hamas qui gagne cette guerre alors qu’Israël perd malgré les succès tactiques réalisés ». Le même avis a été exprimé par Amit Halevy, député et membre de la commission des Affaires étrangères et de Sécurité à la Knesset, qui a relevé que l’armée israélienne n’a vaincu aucune brigade du Hamas ni aucune compagnie à Rafah.
Dans la matinée de mardi, 347-ème jour depuis l’opération « Déluge d’Al-Aqsa » menée par le Hamas, l’armée d’occupation a poursuivi sa guerre génocidaire contre le peuple palestinien : elle a entre autres perpétré un énième massacre dans le camp al-Boreij, au centre de l’enclave, notamment sur le bloc résidentiel 12, en attaquant des maisons où se trouvaient 50 personnes, qui ont été ensevelies sous les décombres. Elle a aussi réduit en miettes un bâtiment résidentiel dans le quartier Zeïtoun à Gaza city. Elle a aussi lancé des raids contre le quartier al-Daraj à l’est de Gaza, tuant un Palestinien et en blessant 4 autres de la famille al-Chobaki…
L’Egypte a réaffirmé, mercredi, son refus de toute présence militaire israélienne dans le corridor de Philadelphie, à la frontière avec la Bande de Gaza, alors que des efforts de médiation sont en cours pour parvenir à un accord de cessez-le-feu dans l’enclave palestinienne.
Depuis Le Caire, lors d’une conférence de presse conjointe avec Antony Blinken, Secrétaire d’État US, Badr Abdelatty, ministre égyptien des affaires étrangères, a déclaré avoir discuté avec son homologue du « besoin urgent d’un cessez-le-feu à Gaza et de la nécessité de parvenir rapidement à un accord ». Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu insiste sur le maintien d’une présence militaire dans le corridor de Philadelphie, à la frontière entre l’Égypte et la Bande de Gaza, une position rejetée avec véhémence par Le Caire.Le chef de la diplomatie égyptienne a mis en garde contre les risques de « dérapage vers une guerre régionale ».
Cette mise en garde intervient au lendemain de la mort d’au moins 12 personnes et des blessures infligées à près de 2 800 autres par l’explosion de bipeurs au Liban. Commentant ces explosions, B. Abdelatty a condamné « toute escalade qui menace la stabilité et la souveraineté du Liban ». Le ministre égyptien a déclaré avoir également discuté avec son hôte US « de l’importance de parvenir à un accord concernant le barrage éthiopien de la Grande Renaissance et de veiller à ce qu’il ne nuise pas à l’Égypte, ainsi que de l’importance de soutenir l’unité de la Somalie ». L’Égypte perçoit le barrage éthiopien comme une « menace existentielle » pour sa part d’eau du Nil. Des années de négociations entre les deux parties n’ont abouti à aucune avancée.