Sergueï Choïgou, qui rendait visite à ses troupes dans un lieu qui n’a pas été précisé, a demandé « la mise en place de puissance de feu additionnelle, de mitrailleuses de gros calibre pour vaincre les drones ennemis », selon un communiqué du ministère de la Défense diffusé dimanche. « Le personnel doit être formé tous les jours » et s’entraîner notamment à « repousser les attaques aériennes et celles des bateaux sans équipage », a-t-il ajouté.
En deux ans de conflit à grande échelle, l’Ukraine a enchaîné les succès contre la flotte russe en mer Noire, permettant la réouverture d’un couloir maritime pour exporter des céréales ukrainiennes en faisant fi des menaces de bombardements de la part de la Russie.
Les militaires ukrainiens avaient affirmé début février qu’environ un tiers des navires de guerre russes avaient été « mis hors d’état de nuire » dans cette zone. L’Ukraine avait aussi bombardé en septembre 2023 le Quartier général de la flotte de la mer Noire, à Sébastopol en Crimée, ou encore, au printemps 2022, au début du conflit, réussi à couler le Moskva, vaisseau amiral de la flotte russe.
Selon des médias russes, Nikolaï Evmenov, commandant de la flotte russe, a récemment été démis de ses fonctions et remplacé par Alexandre Moisseïev, jusqu’à présent à la tête de la flotte du Nord. Interrogé sur la question lundi, le Kremlin avait refusé de commenter.
Quatre personnes ont été tuées lundi 18 mars dans la région russe de Belgorod, portant à 15 morts le bilan d’une semaine de frappes ukrainiennes, Kiev multipliant les bombardements sur les zones frontalières. « L’attaque terroriste des forces armées ukrainiennes a coûté la vie à pratiquement toute une famille : une grand-mère, une mère, son concubin et son fils, un jeune homme de 17 ans, ont été tués », a indiqué sur Telegram Viatcheslav Gladkov, gouverneur régional de Belgorod, précisant que le bombardement avait eu lieu dans le village de Nikolskoïe et qu’il avait fait aussi quatre blessés. Un peu plus tôt, le ministère régional de la Santé avait indiqué que 11 personnes étaient mortes dans des bombardements ukrainiens entre le 12 et le 17 mars, période marquée par des frappes accrues et plusieurs tentatives d’incursions d’unités au sol, neutralisées par les forces russes.
Ces frappes coïncident avec l’élection présidentielle russe. Vladimir Poutine, réélu le 17 mars avec plus de 87% des voix, a déclaré que ces frappes et incursions ne resteraient pas sans réponse, et évoqué des mesures pour juguler ces attaques, évoquant la création d’une zone tampon frontalière dans la région ukrainienne de Kharkov d’où sont menées ces frappes. « Compte tenu des événements tragiques qui se déroulent aujourd’hui, nous serons contraints à un moment donné […] de créer une sorte de « zone sanitaire » dans les territoires subordonnés au régime de Kiev », a estimé V. Poutine le 17 mars au soir, répondant à une question après l’annonce de sa victoire. « Il s’agit de créer une zone de sécurité que l’ennemi ne pourra que difficilement surmonter avec les moyens dont il dispose », a-t-il ajouté.
Sur le front, l’armée ukrainienne est en difficulté depuis l’échec de sa contre-offensive estivale. La Russie a pris la ville d’Avdeïevka mi-février et maintient une pression continue sur plusieurs endroits de la ligne de contact.
Attaque en Transnistrie
« Une explosion a provoqué un incendie sur le territoire d’une base militaire à Tiraspol. Les (constatations) préliminaires ont établi que l’explosion a été provoquée par une attaque de drone kamikaze », a indiqué le ministère de la sécurité d’Etat de la république autoproclamée. L’appareil provenait de la région ukrainienne d’Odessa, toujours selon la même source. La télévision publique de Transnistrie a publié sur son compte Telegram une vidéo de surveillance montrant un projectile frapper un hélicoptère militaire qui explose et prend feu dans la foulée.
La Russie craint régulièrement que la Moldavie et l’Ukraine n’y préparent des provocations ou des attaques. Les autorités de la Transnistrie avaient demandé fin février à Moscou des « mesures de protection » face à la « pression accrue » de Chisinau. La région est voisine de la région ukrainienne d’Odessa.
Etroite bande de terre située entre la Moldavie et l’Ukraine, la Transnistrie a déclaré son indépendance après une courte guerre en 1992 contre l’armée moldave. La Russie y compte une force de maintien de la paix de 1 500 militaires.