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La confusion règne en Afghanistan : A. Saleh fait de la résistance aux Taliban

Le vice-président afghan Amrullah Saleh a annoncé, mardi 17 août, sur Twitter qu’il se trouvait en Afghanistan dont il affirme être le « président intérimaire légitime » après la fuite du président Ashraf Ghani lors de la prise de Kaboul par les talibans.

La semaine dernière, à l’issue d’une réunion sur la sécurité conduite par Ashraf Ghani, A. Saleh avait déclaré qu’il était fier des forces armées afghanes et que le gouvernement ferait tout son possible pour muscler la résistance face à l’avancée des talibans.
Le président A. Ghani a quitté le pays dimanche lorsque les talibans sont entrés dans Kaboul à l’issue d’une offensive éclair. Il a jeté ses pénates, à Dubaï, aux Emirats arabes Unis.
Dans une série de tweets, A. Saleh a déclaré qu’il était « futile » de discuter avec le président américain Joe Biden, qui a décidé du retrait définitif des forces américaines après 20 ans de présence dans le pays.
Il a appelé les Afghans à montrer que leur pays « n’était pas le Vietnam et que les talibans ne ressemblaient en rien au Vietcong » alors qu’une vidéo montrant des Afghans tentant de fuir en grimpant sur un avion militaire américain sur le point de décoller a amené certains à dresser un comparatif avec une scène similaire lors de la prise de Saïgon par les forces communistes en 1975.
A. Saleh a déclaré que, contrairement aux Etats-Unis et à l’Otan, « nous n’avons pas perdu l’esprit et nous voyons d’énormes opportunités à venir. Les mises en garde inutiles sont terminées JOIGNEZ-VOUS À LA RÉSISTANCE ».
Le vice-président afghan a ajouté qu’il ne s’inclinerait « en aucun cas » devant « les terroristes taliban » et qu’il ne trahirait « jamais » le commandant Ahmad Shah Massoud, le chef de l’Alliance du Nord assassiné par deux agents d’Al-Qaïda juste avant les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.
Dans un entretien à Reuters, Waheedullah Hashimi, proche des dirigeants talibans, a affirmé que le groupe allait aussi contacter d’anciens pilotes et soldats de l’armée afghane pour leur demander de rejoindre ses rangs.
La structure de gouvernance évoquée rappelle celle mise en place par les talibans* lorsqu’ils furent pour la première fois au pouvoir en Afghanistan, de 1996 à 2001, avant le début de l’intervention militaire américaine.
À l’époque, le guide suprême du groupe, le mollah Omar, était resté dans l’ombre pour laisser un conseil gérer les affaires courantes du pays.
Il est vraisemblable qu’Haibatullah Akhundzada occupera une fonction ayant autorité sur le conseil, similaire à celle d’un chef d’État, a indiqué W. Hashimi. «Peut-être que son adjoint jouera le rôle de « Président »», a-t-il ajouté, alors que l’actuel guide suprême des Taliban est épaulé par trois hommes: Mawlavi Yaqoob, fils du mollah Omar, Sirajuddin Haqqani, à la tête du puissant réseau éponyme, et Abdul Ghani Baradar, qui dirige le bureau politique du groupe à Doha, au Qatar, et fut l’un des fondateurs du mouvement.
S’il a précisé que de nombreux détails sur la manière dont les Taliban allaient gouverner l’Afghanistan restaient à définir, W. Hashimi a déclaré qu’il ne s’agirait pas d’une démocratie. «Il n’y aura pas de système démocratique du tout, parce que cela n’a aucun fondement dans notre pays», a-t-il dit. «Nous n’allons pas discuter du type de système politique à mettre en place en Afghanistan car cela est clair: c’est la charia, un point c’est tout.»
À propos de l’armée afghane, dont les membres ont combattu pour le gouvernement déchu, le haut représentant taliban a déclaré que le mouvement entendait mettre sur pied une nouvelle armée nationale regroupant ses propres combattants et des soldats des ex-forces gouvernementales désireux de la rejoindre.
W. Hashimi a ajouté que les Taliban avaient particulièrement besoin de pilotes, car ils n’en comptent aucun dans leurs rangs, alors qu’ils ont saisi des hélicoptères et différents appareils au cours de leur offensive à travers le pays pour prendre le pouvoir en marge du retrait des troupes étrangères. «Nous sommes en contact avec de nombreux pilotes», a-t-il assuré, expliquant que les Taliban attendaient des pays voisins de l’Afghanistan qu’ils leur rendent les appareils avec lesquels des soldats afghans ont fui le pays ce mois-ci.
Au cours de sa première conférence de presse depuis leur prise de pouvoir à Kaboul, le principal porte-parole des Taliban a assuré mardi que le groupe ne mènerait pas de représailles contre les anciens membres des forces afghanes.

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