Dans la seule matinée de jeudi, les habitants du sud de Khartoum ont compté trois passages des chasseurs bombardiers de l’armée soudanaise qui larguent, à chaque passage, des bombes dont « les explosions sont terrifiantes », selon un résident cité par l’AFP.
La veille, ce sont des positions des Forces de soutien rapide à Omdurman et Khartoum-Nord qui ont été visés par les raids aériens de l’armée et des tirs de mortier.
Dans le sud de la capitale, les Avocats d’urgence, collectif de défense des civils encore actif dans la ville, ont fait état d’un bombardement, mercredi, par un drone des Forces de soutien rapide, cette fois, dans le quartier d’Al-Azouzab. C’est un rassemblement de civils autour d’un convoi de l’armée qui a été frappé, selon un communiqué des militaires. Les Avocats d’urgence ont dénombré « treize morts et des dizaines de blessés ». Si l’armée soudanaise utilise et publie même les vidéos de ses tirs avec ces petits engins à quatre hélices sur lesquels on peut accrocher un obus de mortier, depuis la mi-juin, le drone est également utilisé par les Forces de soutien rapide alors que ce n’était pas le cas pendant les deux premiers mois du conflit. Les FSR n’ont jamais officiellement confirmé en faire usage, mais une source des FSR a simplement reconnu auprès de l’AFP en avoir récupéré dans les bases militaires conquises à l’armée.
C’est le 13 juin que pour la première fois des sources militaires ont fait état d’un bombardement meurtrier par un drone des FSR sur un hôpital accolé au quartier général du corps des blindés. Des médecins et des patients avaient été tués, selon l’armée. Depuis, l’utilisation et l’interception de tels drones ont ensuite été régulièrement rapportées par des sources militaires. Des photos des engins ont été diffusées.
Le reste du pays n’est pas épargné. Les habitants d’El-Obeid, ville stratégique sur la route reliant Khartoum au Darfour, des tirs de batteries anti-aériennes des Forces de soutien rapide contre les bombardiers de l’armée ont été signalés. Par ailleurs, les combats ont aussi repris depuis au moins une semaine dans le Kordofan du Sud. Le groupe armé SPLM-N d’Abdelaziz al-Hilu aurait encore repris du terrain à l’armée régulière.
