Des sit-in de solidarité ont été organisés lundi dans plusieurs facultés de médecine et de pharmacie, où les enseignants ont exprimé leur soutien aux étudiants et aux médecins résidents et internes victimes de violences et de poursuites judiciaires. Les professeurs de la faculté de médecine de Casablanca relevant du Syndicat national de l’enseignement supérieur (SNEsup) ont exprimé, lors d’une assemblée générale extraordinaire, leur rejet catégorique de la violence subie par les étudiants et ont appelé à une solution urgente à la crise qui paralyse les études en médecine depuis des mois.
Ils ont aussi mis en garde contre le pourrissement de ce bras de fer qui a tout pour entraver leur capacité à mener à bien leurs missions pédagogiques, y compris la délivrance de cours aux étudiants de première année et l’organisation des examens. Les enseignants ont souligné que les réformes en cours, comme la réduction de la durée des études de sept à six ans, ont été mises en œuvre sans une approche participative, ce qui a soulevé des inquiétudes quant à la qualité de l’enseignement.
Les enseignants en médecine de Casablanca ont également exprimé leur préoccupation concernant la gestion des sessions d’examens et la programmation des cours. Ils ont constaté que les décisions prises par le ministère de la Santé et de l’Enseignement supérieur ne tiennent pas compte des efforts déployés par les enseignants, créant ainsi une atmosphère de frustration au sein des facultés. Ils ont demandé que la voix des enseignants et des étudiants soit entendue dans le processus décisionnel afin d’assurer une meilleure coordination et une réponse adéquate aux défis auxquels fait face le secteur.
De leur côté, les enseignants en médecine affiliés au bureau local SNEsup de Marrakech ont également tenu une assemblée générale extraordinaire le 30 septembre 2024. Les professeurs ont condamné l’usage de la violence à l’encontre des étudiants de médecine de Rabat, qui ont manifesté pacifiquement pour défendre leurs revendications. Ils ont aussi dénoncé l’approche sécuritaire adoptée pour résoudre ce conflit, affirmant que cela ne ferait qu’aggraver les tensions entre les parties concernées et se sont dits indignés par la répression des manifestations des étudiants en médecine.
Les professeurs de Marrakech ont également appelé à l’annulation des sanctions disciplinaires et des poursuites judiciaires à l’encontre des étudiants et des médecins résidents et internes de Rabat et annoncent qu’ils vont observer une grève mercredi 2 octobre 2024, portant sur toutes les activités pédagogiques, ainsi qu’une manifestation de solidarité dans le hall de la faculté de médecine et de pharmacie de Marrakech à 13 heures pour dénoncer les violences et le recours à la force, qui nuisent à l’image du pays tant au niveau national qu’international.
A signaler aussi qu’à l’appel de l’Union nationale des étudiants du Maroc (UNEM), plusieurs facultés ont observé, mardi 1er octobre, un boycott des cours en signe de solidarité avec les étudiants en médecine, dont la grève se prolonge depuis plus de neuf mois. A la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales (FSJES) de Rabat-Souissi, le boycott a été largement suivi. Les étudiants ont brandi des pancartes et scandé des slogans de solidarité avec les étudiants en médecine, victime de dérives répressives, et de dénonciation des ministres à l’origine de la crise.
A rappeler qu’une trentaine d’entre eux, dont des internes et des résidents, ont été arrêtés et poursuivis en justice.