Dans le classement par sous-indices, la meilleure place occupée par le royaume est la 90e, concernant l’autonomisation politique. Dans l’éducation et le niveau d’instruction, le pays est 115e, tandis qu’il est 141e en termes de participation économique et 130e en santé et survie.
Ces données sont analysées à la lumière d’un constat plus global, selon lequel « au rythme actuel des progrès, la pleine parité régionale sera atteinte dans 152 ans ». Comparée aux autres régions, celle du Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) reste « la plus éloignée de la parité, avec un score de 62,6%, affichant une baisse de 0,9 point depuis la dernière édition, sur la base de l’échantillon constant des pays couverts depuis 2006 ».
Dans la région, les Emirats arabes unis, Israël et Bahreïn « ont atteint la parité la plus élevée de la région », tandis que le Maroc, Oman et l’Algérie se classent en effet au dernier rang. Dans le même sens, les trois pays les plus peuplés de la région, à savoir l’Egypte, l’Algérie et le Maroc, « enregistrent une baisse de leurs scores de parité depuis la dernière édition ».
La région MENA affiche par ailleurs une parité à 95,9% dans le sous-indice du niveau d’instruction, Israël étant le seul à avoir une parité totale. Le Koweït, Bahreïn et la Jordanie se rapprochent, avec plus de 99% de parité hommes-femmes. Les pays relativement plus peuplés tels que le Maroc, l’Algérie, la Tunisie et l’Egypte ont la parité la plus faible sur ce sous-indice, ainsi qu’en matière de taux d’alphabétisation. Seuls quatre pays (Israël, Bahreïn, Qatar et Jordanie) ont plus de 99% à ce niveau. Sept atteignent la parité dans l’enseignement secondaire et 10 dans l’enseignement supérieur.
En matière de santé et de survie, cinq pays affichent par ailleurs une espérance de vie en bonne santé des femmes inférieure à celle des hommes. La région MENA a également la deuxième parité régionale la plus faible en matière d’autonomisation politique, à hauteur de 14% seulement. Ce sous-indice a régressé de 1% depuis 2022 et la parité a diminué dans sept des 13 pays, notamment en Egypte, en Algérie et en Tunisie. Elle a par ailleurs augmenté dans six autres, avec Bahreïn, le Qatar et le Koweït en tête.
Bahreïn, Koweït et Liban ont connu des augmentations significatives de la part des postes parlementaires occupés par des femmes, tandis qu’Israël et la Tunisie ont connu une baisse. En termes de postes ministériels, Tunisie, Bahreïn et Maroc sont les seuls à avoir plus de 20% de femmes. L’Arabie saoudite et le Liban continuent d’avoir un gouvernement entièrement masculin.
Concernant les classements globaux au niveau d’Afrique du Nord, le Maroc est deuxième après la Tunisie, 128e au monde, suivie de l’Algérie 144e mondial et donc parmi les trois pays à boucler le peloton. Au niveau arabe, le Maroc est onzième, derrière les Emirats arabes unis (71e), Bahreïn (113e), les îles Comores (114e), le Koweït (120e), la Jordanie (126e), la Tunisie (128e), l’Arabie saoudite (131e), le Liban (132e), Qatar (133e) et l’Egypte (134e). Au niveau continental en Afrique, le Maroc est par ailleurs classé 28e.
Le rapport indique que globalement, c’est l’état de la parité hommes-femmes sur le marché du travail qui reste le plus grand défi. « Non seulement la participation des femmes au marché du travail a diminué ces dernières années, mais d’autres marqueurs d’opportunités économiques ont montré des disparités substantielles entre les femmes et les hommes », souligne-t-on. « Alors que les femmes ont (ré)intégré la population active à des taux plus élevés que les hommes dans le monde, ce qui a entraîné une légère reprise de la parité entre les sexes dans le taux de participation à la population active depuis l’édition 2022, les écarts restent importants et se manifestent dans plusieurs dimensions spécifiques », ajoute la même source.
Le score de parité mondial est revenu aux niveaux d’avant la pandémie, mais le taux global de changement a « considérablement ralenti ». « Revenir même à l’horizon de 100 ans projeté dans l’édition 2020 nécessiterait une accélération significative des progrès », insiste encore le Forum économique mondial. Selon l’indice mondial de 2023, « aucun pays n’a encore atteint la parité totale entre les sexes, bien que les neuf premiers pays (Islande, Norvège, Finlande, Nouvelle-Zélande, Suède, Allemagne, Nicaragua, Namibie et Lituanie) aient couvert au moins 80% ». Pour la quatorzième année consécutive, l’Islande (91,2%) occupe la première place. Elle continue également d’être le seul pays à avoir comblé plus de 90%.