Cette décision intervient alors que la crise économique s’est aggravée dans un pays où selon l’ONU, plus de 90% de la population vit sous le seuil de la pauvreté, alors que la livre syrienne a perdu de sa valeur sur le marché noir depuis le déclenchement du conflit en 2011.
Deux décrets présidentiels promulgués tard mardi soir annoncent que les salaires et pensions de retraite des fonctionnaires civils et militaires, ainsi que des contractuels, sont doublés. Avant cette décision, le salaire d’un fonctionnaire oscillait entre 10 et 25 dollars environ selon le taux du marché noir. Les décrets présidentiels fixent également le salaire mensuel minimum dans le secteur privé à 185 940 livres syriennes (environ 13 dollars au taux du marché noir).
Dans le même temps, le ministère du Commerce a annoncé dans un communiqué mardi soir 15 août une levée totale des subventions sur l’essence et une levée partielle des subventions sur le fioul. Le prix du litre d’essence passe ainsi à 8 000 livres syriennes (environ 0,93 dollars au taux officiel), contre 3 000 auparavant, et celui du fioul passe à 2 000 livres syriennes contre 700 auparavant, selon l’annonce publiée par le ministère sur Facebook.
Ces décisions interviennent alors que la livre syrienne poursuit sa dégringolade, atteignant mercredi environ 14 300 livres pour un dollar, selon des sites de surveillance non officiels de taux de change, alors que le taux de change officiel est fixé à 8 542 livres pour un dollar. Cette baisse a entraîné une flambée des prix, les commerçants déterminent les prix de leurs marchandises en fonction de la valeur de la livre sur le marché parallèle.
Après plus d’une décennie de guerre, la Syrie traverse une profonde crise économique en raison d’une flambée des prix des matières premières, de coupures d’électricité quasi permanentes et de pénuries de carburants. Il s’agit-là des conséquences de l’embargo décidé par les puissances occidentales contre Damas et du trafic des produits pétroliers, comme agricoles, supervisés par l’armée américaine et ses hommes de main.
A signaler que l’armée américaine a envoyé un nouveau convoi de renforts dans ses bases de la province de Deir Ezzor en Syrie, région occupée dans majeure partie par les milices kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS), affiliées au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et aux Unités de protection du peuple (YPG).
Selon les informations obtenues par le correspondant de l’agence turque Anadolu auprès de sources locales, un convoi des forces US est entré lundi 14 août à Hassaké depuis le poste frontière d’al-Walid entre l’Irak et la Syrie. Le convoi, composé d’environ 50 véhicules, a atteint les bases des forces américaines dans les champs pétroliers de Koniko et d’al-Omar dans la campagne de Deir Ezzor. Comprenant des véhicules blindés, des camions citernes et des véhicules chargés de munitions, ledit convoi était protégé par des Bradley américains et des véhicules à quatre roues motrices équipés de mitrailleuses.
La même source précise que depuis janvier dernier, l’armée américaine a envoyé des renforts par huit fois à ses bases et points d’appui dans les localités de Rumaylan, Chadadi et Tal Bayder, occupées par les FDS.