Lors d’un entretien accordé à CNN mardi, Emmanuel Macron a déclaré : « Vous ne pouvez pas dire à 2 millions de personnes, ‘d’accord, maintenant devinez quoi ? Vous allez déménager’ », soulignant qu’il n’est pas question en l’occurrence d’ « immobilier », mais de « politique ». L’hôte de l’Elysée a également déclaré que répondre « efficacement » à la question de la reconstruction de Gaza « n’implique pas automatiquement de manquer de respect aux personnes ou aux pays », soulignant les souhaits des Palestiniens de rester dans leur patrie et la réticence de la Jordanie et de l’Égypte à accepter un grand nombre de réfugiés gazaouis.
La France a exprimé son soutien au « droit d’Israël à se défendre » après le 7 octobre 2023, même si E. Macron a, en de multiples occasions, critiqué les opérations militaires et les politiques israéliennes.
« J’ai toujours réaffirmé mon désaccord avec le Premier ministre (israélien) Netanyahu », a déclaré E. Macron. « Encore une fois, je ne crois pas qu’une opération aussi massive visant parfois des populations civiles soit la bonne réponse », a-t-il ajouté.
Le 4 février, D. Trump a annoncé, lors d’une conférence de presse avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, que les États-Unis avaient l’intention de prendre le contrôle de la Bande de Gaza et de déplacer sa population palestinienne vers les pays voisins, notamment l’Égypte et la Jordanie. Le plan du président US a été largement rejeté par les Palestiniens, les Arabes et la communauté internationale, tout en bénéficiant d’un soutien politique important de la part des différentes factions israéliennes. La guerre israélienne, déclenchée le 7 octobre 2023, a fait plus de 48 200 morts côté palestinien et réduit la Bande de Gaza à l’état de ruine.
Au Parlement européen de Strasbourg, alors que le débat devait porter sur la « future stratégie » de l’Union européenne au Proche-Orient, on a plutôt assisté à un grand déballage contre la Commission. David McAllister, député allemand au sein groupe conservateur PPE, n’a pas manqué de faire remarquer que « notre influence dans la région est faible. Et les divisions internes entre nos États membres ont entravé tout impact significatif. »
Ursula von der Leyenest même accusée de silence complice par Billy Kelleher, député irlandais Renew. « Depuis que le président Trump a annoncé qu’il allait annexer financièrement Gaza et en faire une riviera, il n’y a eu aucun commentaire, zéro », a-t-il entonné.
Par ailleurs, les absences répétées de Kaja Kallas n’ont pas échappé à l’attention des eurodéputés. La cheffe de la diplomatie européenne a séché le débat pour assister au sommet sur l’IA à Paris. Ce qui agace la suédoise Evin Incir, des socialistes et démocrates. « J’aurais dû apporter avec moi un panneau où il serait écrit : « personne disparue : la haute représentante Kaja Kallas ». Où est-elle ? », a-t-il annoncé, pince sans rire…
Bien entendu, au sein de la droite, la politique pro-israélienne de D. Trump trouve grâce auprès de nombre de ses députés. Sebastian Tynkkynen, député finlandais du groupe ECR, en fait partie. « Nous devons prendre exemple sur Donald Trump. Nous devons être plus durs. Et aussi plus économes. Pourquoi devrions-nous gaspiller des milliards d’euros sur un autre continent alors que nous traversons une crise majeure sur notre propre continent ? », a-t-il soutenu. Auant dire que depuis le début de la guerre à Gaza, l’Union européenne reste divisée et inaudible. Pour ne pas dire plus…