« Le secrétaire adjoint Sherman et le ministre des Affaires étrangères Attaf ont discuté des efforts visant à favoriser la stabilité dans la région, y compris l’appui à l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, Staffan de Mistura, en vue d’avancer vers une solution politique durable et digne au conflit du Sahara occidental », souligne la même source.
Jusqu’à présent, le ministère algérien des Affaires étrangères n’a pas encore fait état, ni sur son site multilingue ni sur ses comptes sur les réseaux sociaux, de l’appel téléphonique Attaf-Sherman. Les médias algériens qui ont rapporté la nouvelle se sont référés exclusivement au communiqué publié par le Département d’Etat US.
A signbaler que le texte publié par la diplomatie américaine est de nature à susciter des grincements de dents au voisin de l’Est. Et pour cause, il a totalement fait l’impasse sur le passage si cher à l’Algérie portant sur la relance du processus de négociations politiques uniquement entre « les deux parties au conflit, Royaume du Maroc et Front Polisario », comme avait précisé, d’ailleurs, le ministère algérien des Affaires étrangères dans son communiqué ayant sanctionné la réunion du 23 mars, entre Amar Belani, secrétaire général du ministère, et Elizabeth Moore Aubin, ambassadrice des Etats-Unis en Algérie.
L’appel téléphonique entre A. Attaf et W. Sherman a coïncidé avec l’annonce, mardi soir, par les Nations-unies de l’ouverture de « consultations informelles et bilatérales » entre S. De Mistura et toutes les parties engagées sur le dossier du Sahara. « M. de Mistura a invité les représentants à New York du Maroc, du Front Polisario, de l’Algérie et de la Mauritanie, ainsi que les membres du Groupe des amis du Sahara occidental, à savoir la France, la Fédération de Russie, l’Espagne, le Royaume-Uni et les Etats-Unis, à des consultations bilatérales informelles avec lui, avant la présentation de son exposé semestriel au Conseil de sécurité », a indiqué à la presse Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU.
« L’envoyé personnel a indiqué que le but des consultations bilatérales informelles serait de discuter des enseignements tirés du processus politique ; approfondir l’examen des positions ; et de continuer à chercher des formules mutuellement acceptables pour faire avancer le processus politique », a-t-il ajouté. Le médiateur onusien a souligné dans ses invitations « qu’il gardait l’espoir qu’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, qui assurera l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, est possible », a rapporté S. Dujarric
Officiellement, le gouvernement algérien n’a pas encore commenté ce nouveau round de « consultations informelles et bilatérales », qui intègre toutes les parties du conflit du Sahara occidental y compris l’Algérie. Et il en est de même pour ses médias. De son côté, le Polisario s’est contenté de faire écho, sans les commenter, des déclarations de S. Dujarric.
A rappeler que le président algérien a fait référence à la question du Sahara dans le message adressé aux participants au débat de haut niveau du Conseil de sécurité sur la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, notamment au Sahel, organisé mardi 28 mars au siège de l’ONU à New York. Une rencontre présidée par Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies.
Avec sa casquette de coordonnateur de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre le terrorisme, héritée de son prédécesseur feu Abdelaziz Bouteflika, Abdelmajid Tebboune s’est écarté du thème de la rencontre pour « défendre la cause » du Polisario en martelant que « la menace terroriste ne doit en aucun cas être assimilée à la lutte légitime des peuples sous occupation pour reconquérir leurs droits légitimes, au premier rang desquels leur droit inaliénable et imprescriptible à l’autodétermination et à l’indépendance consacré par la légalité internationale ».
Dans son discours devant la 77e session de l’Assemblée générale de l’ONU, organisée à New York en septembre 2022, Aziz Akhannouch, chef du gouvernement marocain, avait condamné « les liens avérés et confirmés entre les milices séparatistes (Polisario, ndlr) et les réseaux terroristes dangereux dans la région du Sahel ».