Dans la première partie de ce rapport sanctionnant les débats menés par les deux institutions, les auteurs se penchent sur le système international actuel où plusieurs blocs ont surgi : le bloc occidental, le bloc eurasien et le groupe des pays d’Afrique et du Pacifique. L’apparition de ces blocs n’a en rien affaibli la bipolarité actuelle entre les États-Unis et la Chine. Dès lors, il est question d’une nouvelle bipolarité accompagnée d’une multipolarité non organisée, qui se reflète par la montée des phénomènes de l’émergence consacrée par la création du G20 et d’un néo-non-alignement.
Les leviers d’union et les facteurs de fragmentation du monde arabe n’ont pas manqué d’être passés à la loupe tout en se penchant sur l’impact de cette ambiguïté sur le fonctionnement de la Ligue arabe. La fragmentation, signale le rapport est également économique et touche autant les marchés que le système monétaire international, sans oublier les perturbations que subit l’intégration régionale notamment en Afrique.
La deuxième partie dudit rapport passe au crible l’Afrique des Grands lacs, large espace qui oscille entre deux dynamiques géopolitiques contradictoires : la fragmentation et l’unification, qui alimentent respectivement le conflit et la coopération. Les auteurs y décrivent les différents aspects des enjeux de la région : sécuritaires, économiques, ainsi que l’instrumentalisation de l’identité collective pour justifier des conflits ou des tensions entre différents groupes ou nations. D’autres questions ont aussi bénéficié de l’intérêt des chercheurs en tête desquels on cite la diplomatie militaire du Rwanda en RCA (République Centrafricaine) et en Mozambique, les groupes armés non-étatiques (GANE) présents à l’Est de la république démocratique du Congo, les relations diplomatiques et économiques entre l’Inde et l’Afrique des Grands lacs et, enfin, l’évolution de la présence russe dans la région et les déterminants de cette dynamique.