Ces camions de transport international de marchandises ont été attaqués et endommagés par des tirs provenant de groupes armés, des djihadistes opérant au Mali, mais aucun blessé ni décès n’est à déplorer. Ils ont été attaqués alors qu’ils se trouvaient dans la ville frontalière de « Nioro du Sahel », située entre le Mali et la Mauritanie. Les camionneurs sont des habitués de cette route, incontournable, depuis la Mauritanie vers le Mali afin de transporter des marchandises marocaines vers l’Afrique de l’Ouest, notamment au Mali. Il s’agit en particulier de fruits et légumes, mais aussi du poisson.
L’incident s’est déroulé dans un contexte d’affrontements entre les groupes dissidents au Mali et l’armée malienne dans cette région précise. L’armée malienne a réussi à reprendre le contrôle de la région plus tard suite aux affrontements. L’état-major général de l’armée malienne, cité par l’AFP, a annoncé que « des terroristes en grand nombre ont attaqué certains points sensibles de la ville de Nioro du Sahel dans la nuit de lundi à mardi » après s’être infiltrés dans la zone. Les tirs visant les camions marocains se sont déroulés alors qu’ils étaient garés le long de la route frontalière.
Les conducteurs qui se sont dispersés sur le champs après le début des tirs, ont réussi à éviter le pire. Toutefois, cet événement a suscité des appels des syndicats représentatifs de la profession adressés aux autorités consulaires marocaines pour fournir une protection aux conducteurs marocains en Afrique de l’Ouest, en particulier au point de passage entre le Mali et la Mauritanie. Ils ont également pris contact avec leurs homologues maliens.
Cette attaque est liée à plusieurs événements et tensions internes et régionales ayant une relation directe avec le Mali. Le pays traverse une crise sécuritaire importante ces dernières années, en particulier dans le nord. Bamako, rappelle-on, a récemment accusé l’Algérie, son voisin du nord, d’offrir le « gite et le couvert » aux groupes terroristes qui menacent sa stabilité. De même, fin décembre, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) a revendiqué l’enlèvement et le meurtre du petit-fils de Cheikh Oumar Tall et Khalife général de la confrérie omarienne de Nioro du Sahel. Il avait été victime d’un kidnapping revendiqué par le GSIM, une alliance djihadiste affiliée à Al-Qaïda.
Ce genre d’attaques de transporteurs internationaux de marchandises sont monnaie courante dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, encore minés par les groupes rebelles et dissidents ou encore par les organisations terroristes.