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Crise inter-libyenne : Manœuvres diplomatiques autour d’une difficile réconciliation

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A Tripoli, des représentants de l’Allemagne, des États-Unis, de la France, de la Grande-Bretagne et de l’Italie tentent de convaincre les acteurs de la crise politique libyenne d’adhérer au plan présenté par Abdoulaye Bathily, représentant spécial de l’Onu en Libye, pour la tenue d’élections en 2023. Mais les camps de l’est et de l’ouest libyen notamment s’opposent au projet élaboré par le Sénégalais.
Manœuvres diplomatiques autour d’une difficile réconciliation

Les diplomates des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France, de l’Italie et d’Allemagne, présents dans la capitale libyenne, ont multiplié les contacts afin de promouvoir le plan de l’ONU pour la tenue des élections en 2023. Ces diplomates cherchent à appuyer A. Bathily qui dirige la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (Manul), pays en proie au chaos depuis 2011.

Le 27 février, devant le Conseil de sécurité de l’Onu, le médiateur sénégalais a lancé une initiative censée conduire à la tenue d’élections présidentielles et législatives bloquées depuis des années. D’où le ballet diplomatique qui a cours à Tripoli. L’objectif étant de convaincre les différents responsables politiques de « faire des concessions » afin de pouvoir organiser les élections. Pour la communauté internationale, seules les élections pourront mettre fin à une période de transition de presque douze ans.

Mais, malgré une pression maximale, ces diplomates tout comme l’Onu se heurtent à la fois aux divisions libyennes et à celles de parrains étrangers. L’initiative du mois dernier d’A. Bathily a ainsi du mal à convaincre. Le camp de l’est libyen, qui lui reproche le fait d’ignorer l’existence d’un gouvernement désigné par le Parlement, refuse ce plan, tout comme l’Égypte. Le 8 mars, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Chokri, a dénoncé, « des plans qu’on impose aux frères libyens qui outrepassent leurs institutions ». Le nouveau mécanisme, a-t-il ajouté, « embrouille la scène et a pour but de pérenniser le statu quo ».

Quant à l’ouest libyen, il y a ceux qui, comme à l’est, refusent d’outrepasser les instances du pays comme le propose A. Bathily. Ils considèrent qu’il ne s’agit que d’un remaniement du plan déjà proposé par Stéphanie Williams, ancienne conseillère de l’Onu, et qui a finalement abouti à un échec en décembre 2022. D’autres sont convaincus qu’un Premier ministre qui a déjà échoué à organiser les scrutins puisse rester en place pour l’organisation des prochaines échéances.

Plus d’une cinquantaine de partis politiques libyens ont dénoncé, dans une lettre adressée au Secrétaire général des Nations unies, leur exclusion du processus politique. Bien qu’ils considèrent que les élections sont « urgentes et nécessaires », ils trouvent qu’introduire « les chefs des tribus dans la vie politique pourrait conduire à encore plus de complication qui entraineraient les tribus dans le cercle de la lutte ».

Autant dire que les efforts de médiation sont encore loin d’aboutir sans l’implication de tous les acteurs étrangers qui, en sous-main, manipulent les diverses factions en lutte pour le pouvoir dans ce pays du Maghreb.

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