Deux engins ont été interceptés par la défense antiaérienne, deux autres ont été déviés par des moyens de guerre électronique, a précisé le général Viktor Afzalov, commandant des forces aérospatiales, lors d’une réunion avec le chef d’état-major Valeri Guerassimov. «Il n’y a eu ni victime ni dégât», selon l’officier supérieur.
D’après ce dernier, le pont de Crimée, ainsi que l’aérodrome militaire de Morozovsk dans la région de Rostov, figuraient parmi les cibles des Ukrainiens. Selon V. Afzalov, un autre missile ukrainien se dirigeait vers la région de Kalouga. Dans la même vidéo, V. Guerassimov a ordonné au renseignement militaire (GRU) ainsi qu’aux autres responsables militaires d’organiser l’identification et la destruction systématique des sites de stockage et de préparation des S-200 ainsi que leurs lanceurs.
Les S-200 sont des missiles antiaériens mis en service dans les années 60, d’une masse de 7 tonnes et d’une longueur d’environ 11 mètres. Ils peuvent évoluer à 40 000 mètres d’altitude à une vitesse de près de 10 000 km/h (Mach 8). Initialement destinés à abattre des bombardiers stratégiques, les engins utilisés par les forces de Kiev auraient été modifiés afin de pouvoir cibler des objectifs terrestres. Les territoires russes limitrophes de l’Ukraine subissent régulièrement des frappes. Depuis plusieurs mois, les forces ukrainiennes tentent d’atteindre des objectifs bien plus éloignés dans le territoire russe, allant jusqu’à cibler la région de Moscou.
Au début de cette semaine, les troupes ennemies avaient pilonné le village de Belaya Beriozka dans la même région, toujours selon M.Bogomaz. Deux maisons avaient pris feu. Aucune victime parmi les civils n’a été à déplorer, avait-il annoncé.
Ces derniers mois, la région de Briansk subit constamment des tentatives d’attaques ukrainiennes au drone et des pilonnages.
Les territoires russes frontaliers à l’Ukraine, font l’objet d’attaques régulières des militaires ukrainiens. Ces derniers pilonnent et frappent des localités avec les drones, et tentent d’y mener des opérations de sabotage.
Ce sont notamment les régions de Briansk, Koursk, Belgorod et la Crimée. La ville de Sébastopol, base principale de la Flotte de la mer Noire, ainsi que d’autres sites sur la péninsule, sont la cible de drones…
Depuis l’Amérique, on signale que Washington va livrer des bombes à sous-munitions à l’armée ukrainienne. Ces armes dispersent plusieurs dispositifs explosifs sur le champ de bataille. Mais, certains n’explosent pas toujours et deviennent un danger pour les civils pendant des années. Cette décision de Joe Biden provoque de nombreuses réactions politiques. La Maison Blanche prend donc soin d’affirmer qu’elle a le soutien des membres du Congrès.
Depuis plusieurs mois, des militaires ont rencontré des élus en privé pour leur expliquer quels avantages il y aurait à utiliser ces armes contre les positions russes, notamment enterrées. Résultat : le mois dernier, un groupe bipartisan du Congrès a écrit au président pour l’encourager à franchir le pas. Des élus républicains saluent d’ailleurs ouvertement la décision.
Cela n’empêche pas les critiques dans le camp du président. Chrissy Houlahan, elle-même ancienne militaire, spécialiste de la question du déminage et des munitions non explosées, représentante de la Pennsylvanie, explique que « la victoire ne peut pas venir aux dépens des valeurs américaines et donc de la démocratie elle-même ». Sarah Jacobs, représentante de Californie, affirme que les armes à sous-munitions empêcheront la reconstruction économique et la prospérité de l’Ukraine. Avec Ilhan Omar, sa collègue du Minnesota, elle prévoit de proposer un amendement à la loi annuelle de défense pour interdire la fourniture de ces armes dans le cadre de l’aide militaire.
Les armes controversées étaient décidément en tête des priorités de la Maison Blanche vendredi, et ces critiques avaient été anticipées et contrées en amont. C’est assez opportunément qu’un communiqué du président dans la soirée expliquait que l’armée US a mis la dernière main à la destruction de ses derniers stocks d’armes chimiques et bactériologiques. Destruction engagée depuis une trentaine d’années par les précédentes administrations.
A Kiev, les autorités se montrent satisfaites de la décision américaine. Les Ukrainiens insistent sur le fait que ces missiles à sous-munition ne doivent être utilisés que sur les tranchées, et non sur des villes, afin de venir à bout des défenses mises en place par l’armée russe qui poursuit justement ses bombardements touchant des zones civiles, comme à Lyman, dans le Donbass, où huit civils ont perdu la vie samedi 8 juillet, a annoncé le ministère ukrainien de l’Intérieur. À 10h du matin, plusieurs projectiles tirés par des multiples lance-roquettes se sont abattus dans une zone résidentielle de la ville, touchant notamment un immeuble d’habitation et un commerce.