En effet, nombre d’entre elles, visent les élus et les cadres des collectivités locales. S’appuyant sur des chiffres clairs, A. Laftit a dénoncé ce qu’il qualifie de « généralisation hâtive et injuste » d’un phénomène qui, selon lui, demeure marginal. Il a pris le contre-pied des insinuations selon lesquelles l’ensemble des élus et cadres locaux seraient englués dans des pratiques corruptives en assurant qu’ « avec plus de 34 000 fonctionnaires dans les collectivités territoriales, les cas de corruption recensés ne dépassent pas 1 %. Parler de corruption généralisée, c’est simplement de la désinformation », a-t-il martelé. Agacé, le ministre juge ces critiques infondées. Prenant la défense des élus, il a insisté sur leur « travail colossal » et leur implication dans le développement local. « Je parle en connaissance de cause, car je travaille directement avec eux. Bien sûr, aucun système n’est parfait, mais la majorité des élus accomplissent leurs missions avec transparence et engagement. » Et, d’ajouter avec une pointe d’ironie : « Ceux qui les accusent de corruption ne savent tout simplement pas de quoi ils parlent. »
Tout en rappelant qu’aucune administration ne puisse se prétendre totalement immunisée contre les dérives, A. Laftit a signalé que des mécanismes existent pour lutter efficacement contre les cas avérés. « La justice et les services de contrôle et d’inspection disposent des moyens nécessaires pour gérer ces situations. Il est donc inutile de jeter l’opprobre sur toute une catégorie de personnes pour des actes isolés. »
En parallèle, le ministre a souligné la nécessité de renforcer la transparence et d’améliorer les services publics, insistant sur la responsabilité collective pour maintenir une gouvernance exemplaire. « Nos élus travaillent parfois bénévolement et avec un dévouement qui mérite d’être salué. Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas de marges d’amélioration, mais cela doit se faire avec discernement, et non à coups de jugements hâtifs. »
A. Laftit a également profité de cette intervention pour aborder un sujet sensible : l’adéquation entre le nombre des collectivités territoriales et les besoins des populations. En réponse à des remarques sur une éventuelle réforme, il a rappelé que la configuration actuelle découle d’un « choix stratégique et politique ».
« Souhaitons-nous des collectivités garantissant la proximité avec les citoyens ou des entités plus grandes, dotées de moyens conséquents pour fournir des services de qualité ? » A cette interpellation, il a mis en exergue la diversité des situations selon les territoires. Prenant exemple sur la France, il a illustré le fait que certaines collectivités y comptent moins de 500 habitants, un choix qui reflète les priorités propres à chaque pays. Il a également évoqué l’horizon 2027 pour envisager de nouvelles mesures : « Nous devons adopter une approche flexible et ajuster nos politiques en fonction des réalités locales. Cela pourrait inclure la création de nouvelles préfectures ou la fusion de certaines collectivités. »
A. Laftit a lancé un appel à la sérénité et à l’objectivité dans l’évaluation du travail des élus et des cadres des collectivités locales. « La moralisation de la vie publique est une responsabilité collective », a-t-il lâché, exhortant les critiques à éviter les généralisations faciles qui sapent la confiance des citoyens dans leurs institutions.