La nouvelle trêve de 72 heures entrée en vigueur depuis dimanche au Soudan a été violée par les combattants de Hemedti. Depuis le début du conflit entre les généraux Al-Burhan et Hemedti, il y a deux mois, les annonces de trêves se succèdent, mais ne sont pas toujours respectées. Si les combats semblent bien avoir cessé dimanche, c’était juste un intermède avant la reprise des combats.

Au moins trente-sept personnes ont été tuées, majoritairement des étudiants, dans un raid mené dans la nuit de vendredi à samedi par des terroristes contre un lycée où un dortoir a été incendié, dans l’ouest de l’Ouganda, la pire attaque de ce type dans le pays depuis des années.

Au Soudan, l’accroissement des violences déchirant le pays depuis deux mois suscitent ces derniers jours de fortes réactions internationales. Washington a condamné jeudi les « violences horribles » à Khartoum et surtout au Darfour, accusant les Forces de soutien rapide (FSR), alors que le chef de l’Agence humanitaire de l’ONU a pour sa part parlé de « calamité humanitaire ».

L’Arabie saoudite a annoncé mardi 13 juin la tenue le 19 juin d’une conférence internationale pour coordonner la réponse humanitaire au Soudan. L’annonce intervient au lendemain de la réunion de l’Igad, autorité est-africaine pour le développement, à Djibouti pour sa 14e assemblée des chefs d’États et de gouvernement. En plus du président djiboutien, les chefs d’États du Kenya, Sud-Soudan et de la Somalie avaient fait le déplacement. Le Premier ministre éthiopien était aussi présent, ainsi que les ministres des Affaires étrangères de l’Érythrée et de l’Ouganda.

Le président de la Commission de l’Union africaine, a mis en garde contre la possibilité que « le Soudan sombre dans la guerre civile et connaisse l’effondrement de l’État, si les affrontements entre l’armée et les Forces de soutien rapide se poursuivaient ».

Au Soudan, alors que la guerre est entrée dans sa huitième semaine, et que la douzième trêve provisoire a pris fin, les combats se sont intensifiés à Khartoum. La zone des combats s’est également élargie au Darfour, la ville de Kotom au nord de cette région est, depuis dimanche, le théâtre de violences qui affectent gravement les civils et qui ont fait au moins 23 morts et des dizaines de blessés, selon un décompte provisoire du gouvernement régional.

Le département du Trésor américain a annoncé jeudi des sanctions visant des sociétés liées à l’armée soudanaise et aux Forces de soutien rapide, responsables selon les États-Unis de violations du cessez-le-feu signé en Arabie saoudite. Washington avait prévenu que le non-respect des engagements pourrait mener à des mesures visant à accentuer la pression sur les dirigeants du pays.

L’Arabie saoudite et les États-Unis ont annoncé lundi 29 mai un accord pour une prolongation pour cinq jours de la trêve au Soudan. Mais au moment même de cette annonce, des habitants de Khartoum signalaient des combats dans la capitale, et les armes ne se sont jamais tues depuis le début officiel de la trêve. Au Darfour, la situation a empiré, poussant certains à appeler les civils à prendre les armes.

Le Maroc exprime « sa solidarité totale avec le Soudan frère dans ces conditions difficiles et demeure disposé à apporter le soutien nécessaire et possible pour l’aider à dépasser cette crise », a affirmé samedi Nasser Bourita, chef de la diplomatie marocaine, lors d’une réunion du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’Union africaine, tenue par visioconférence sur la situation au Soudan.