Le communiqué du département d’Etat US dresse un bilan terrifiant après deux mois de guerre au Soudan : il évoque des localités « rasés par des forces en maraude » et « un schéma émerge de violence ethnique ciblée contre les populations non arabes » dans la région du Darfour. Pour la première fois, Washington a accusé nommément les Forces de soutien rapide du général Mohammed Hamdane Dogolo dit « Hemedti », même si elle affirme que l’armée soudanaise « n’a pas réussi à protéger les civils et a attisé le conflit en encourageant la mobilisation des tribus ». Matthew Miller, porte-parole rappelle que « les femmes portent le fardeau de ces violences », faisant un parallèle avec « les événements horribles qui ont conduit les États-Unis à déterminer en 2004 qu’un génocide avait été commis au Darfour ».
Lui faisant écho en dressant un bilan similaire, Martin Griffiths, secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires de l’ONU a, quant à lui, déclaré que le Darfour « se transforme rapidement en une calamité humanitaire ». « Le monde ne doit pas permettre que cela se produise. Pas encore une fois », a conclu le responsable de l’Ocha.
La situation à Khartoum est également au cœur des inquiétudes. Raphael Veicht, coordinateur des urgences de Médecins sans frontières (MSF), évoque pour sa part « une situation profondément chaotique et violente qui défie presque toute comparaison ».