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Ca ne gaze plus entre le PJD et le RNI : A.Benkirane vole dans les plumes d’A. Akhannouch

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Par devers lui, le chef du gouvernement a ouvert la boite de Pandore en cherchant à mettre « KO » debout Abdallah Bouanou, chef du groupe PJD à la chambre des représentants. Interpellant le patron de l’Exécutif sur la hausse des prix des hydrocarbures et la nécessité de procéder à des réaménagements des marges pour alléger un tant soit peu le fardeau sous lequel croulent les consommateurs, A. Akhannouch l’a renvoyé dans les cordes en lui rappelant que c’est l’ancien gouvernement, dirigé alors par Abdelilah Benkirane, qui avait libéralisé la filière. Il ne fallait pas plus pour libérer « le djinn ».

Dans le brouhaha qui a marqué la session du lundi, à la Chambre des représentants, le président du groupement des députés du PJD ayant chargé le gouvernement pour n’avoir rien entrepris pour diminuer la facture pétrolière qui affecte le pouvoir d’achat des citoyens, A. Akhannouch a réagi en pointant la responsabilité directe d’A. Benkirane dans la flambée des prix des carburants et des produits de consommation. Imputant le renchérissement du coût de la vie à la libéralisation totale des prix de l’essence et du gasoil, décrétée en 2015, par l’ancien chef du gouvernement « islamiste ».

Des accusations que l’actuel secrétaire général du parti de la Lampe s’est empressé de rejeter, dans une vidéo postée sur sa page Facebook. A. Benkirane a défendu sa décision, la qualifiant de «très grande réalisation et nous en sommes fiers». Réclamant la paternité de cette décision que «personne ne m’avait orienté à la prendre, ni Sa Majesté le Roi, ni un ministre, ni le Fonds monétaire international et ni la Banque mondiale», il a estimé que la libéralisation a épargné les finances publiques de sombrer. Pour rappel, le 1er décembre 2015, le cabinet Benkirane II avait lancé sa réforme, promettant d’installer des garde-fous au niveau de la chaîne afin qu’il n’y ait pas d’abus de pouvoir. Mais il faut croire, et c’est ce qu’avoue l’ancien chef du gouvernement islamiste, que cela n’a pas été bien ficelé au regard de l’entente supposée entre les pétroliers, en tête desquels trône A. Akhannouch. Autant dire que la vision angélique du libéralisme telle qu’assimilée par le PJD aux affaires a cédé la place à la boulimie démoniaque des acteurs de la filière pétrolière.

A. Benkirane qui ne manque pas de toupet a reproché à A. Akhannouch de n’avoir pas pris les mesures à même d’alléger la hausse des prix, suggérant par exemple de réduire provisoirement une partie des taxes sur les carburants et sur les bénéfices des sociétés d’hydrocarbures. Faisant valoir les gains récoltés par les pétroliers qui de 17 milliards auraient presque doublé depuis…

Le patron du PJD a rappelé que sa réforme de la Caisse de compensation a évité au Maroc de faire face à une grave crise financière. Se présentant comme le grand défenseur des intérêts du pays, il a indiqué que «l’essentiel est que l’Etat reste fort afin qu’il règle les problèmes des citoyens mais les citoyens ne peuvent régler les problèmes de l’Etat s’il tombe». A ses yeux, A. Akhannouch «a montré de graves signaux de faiblesse dans la gestion du gouvernement», tout en réitérant qu’il ne s’inscrit pas dans la campagne, lancée il y a quelques mois sur les réseaux sociaux réclamant son départ. Même si, rappelle-t-on, A. Benkirane avait affirmé, à la veille des élections du 8 septembre, que le président du RNI  » n’a pas l’étoffe pour diriger le gouvernement ».

Le leader du PJD a également critiqué l’«opportunité» que le chef de l’exécutif a donnée à l’Algérie en renvoyant la responsabilité de la fermeture du gazoduc Maghreb-Europe (GME) au PJD. Le secrétaire général s’est dit «étonné» de ces accusations. Il a même rappelé au chef du gouvernement qu’«Amina Benkhadra, directrice générale de l’Office national des hydrocarbures, qui est membre de [son] parti, avait déclaré que Maroc s’est déjà préparé à la décision algérienne, assurant que son  impact sur le royaume sera très réduit».

Le secrétaire général du PJD a terminé son message sur un ton paternaliste, invitant A. Akhannouch à «se ressaisir». «Ce n’est pas grave, vous êtes encore nouveau», a-t-il conclu sur un ton pour le moins condescendant.

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