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Blocage des négociations de trêve à Gaza : Le Hamas renvoie la balle à A. Blinken

Au 250ème jour de guerre ouverte par l’entité sioniste dans la bande de Gaza, avec son concert de destructions et de boucheries massives, les négociations d’une probable trêve sont encore loin d’aboutir. Les massacres se poursuivent dans le centre et le sud de Gaza. Face à autant de barbarie israélienne, la résistance palestinienne ne manque de ressources et mène, à sa manière, une guerre d’usure.
Blocage des négociations de trêve à Gaza : Le Hamas renvoie la balle à A. Blinken

Dans la bande de Gaza, de rudes batailles opposent la résistance palestinienne aux forces sionistes au niveau de deux points focaux : Hay Zaytoun, dans le centre, et le camp Al-Shaboura, près de Rafah, non loin de la frontière avec l’Egypte. Les Brigades Al-Qassam et celles d’Al-Qods s’évertuent à rendre difficile toute avancée des forces israéliennes dans le sud de Gaza. Comme ils s’appuient sur d’autres forces palestiniennes pour porter le maximum de coups aux forces israéliennes dans le centre que ce soit au niveau de Maghraqa et/ou d’Al-Maghazi. Le couloir de Netsarim sur lequel compte l’armée sioniste pour isoler la ville de Gaza de son hinterland méridional, vers Rahafah, est quotidiennement sous le feu des Palestiniens. En ce mercredi, une pluie de missiles de courte portée a ciblé le QG des forces sionistes dans la zone.

Bien entendu, l’occupant n’a pas hésité à commettre 3 massacres de plus, comme l’a signalé le ministère de la Santé de Gaza, occasionnant 38 morts supplémentaires au cours des dernières 24 heures. D’ailleurs, le bilan quotidien établi par le même département fait état de 37.200 martyrs et 84.932 blessés depuis le 7 octobre.

A Doha, Antony Blinken, chef de la diplomatie US, s’est réuni avec son homologue du Qatar pour l’évaluation de l’offre faite par la résistance palestinienne au projet dit américain. Les leaders du Hamas et le Jihad islamique se sont déclarés « prêts à conclure » un accord pour mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza. Le communiqué commun publié mardi conditionne toute avancée à  l« arrêt total de l’agression » israélienne de l’occupant dans l’enclave palestinienne. La réponse des deux groupes islamistes à un plan de cessez-le-feu annoncé le 31 mai par Joe Biden, proposé selon lui par Israël, « donne la priorité aux intérêts du peuple palestinien et souligne la nécessité d’un arrêt total de l’agression en cours à Gaza ». Ils ajoutent qu’ils sont prêts à « s’engager de façon positive pour parvenir à un accord qui mette fin à cette guerre ». Ils ont également précisé avoir transmis aux médiateurs qataris et égyptiens leur réponse à la proposition d’accord de cessez-le-feu formulée par les Etats-Unis.

La réponse de la résistance palestinienne comporte un nouveau calendrier visant à parvenir à un cessez-le-feu permanent et à un retrait des troupes israéliennes de Gaza, y compris du poste-frontière de Rafah, a déclaré un responsable au fait des discussions.

Selon un membre de l’administration israélienne cité anonymement mercredi par plusieurs journaux de l’entité d’occupation, le Hamas « a modifié tous les paramètres principaux et les plus significatifs » de l’offre de trêve formulée le 31 mai par le président des Etats-Unis, ce qui revient à un rejet. Dans un bref communiqué diffusé pour démentir l’information, Izzat Al-Risheq, membre du bureau politique du Hamas, assure que la réponse du mouvement à cette offre est à la fois « responsable, sérieuse et positive » et qu’elle « ouvre la voie à un accord ». « Les allégations de médias israéliens quant à la réponse du Hamas témoignent de tentatives visant à soustraire Israël aux obligations de l’accord », écrit-il.

Pour rappel, le 6 juin, Ossama Hamdane, haut cadre du Hamas, avait déclaré à l’AFP que « la vérité, c’est qu’il n’y a aucune nouvelle proposition présentée au Hamas », affirmant ainsi que Joe Biden aurait « essayé de dissimuler le rejet israélien » d’un autre accord, présenté début mai, qui avait été accepté par le mouvement palestinien.

D’ailleurs, on crédite Washington d’envisager un accord unilatéral avec le Hamas en cas d’échec des négociations. D’après deux hauts fonctionnaires américains actuels et deux autres anciens qui se sont exprimés auprès de la chaîne NBC News le 10 juin, l’administration Biden envisagerait la possibilité de conclure un deal pour obtenir la libération de cinq citoyens américains retenus en otage à Gaza ainsi que la dépouille de trois de leurs ressortissants morts le 7 octobre.

Quoi qu’il en soit, en chargeant le Hamas de bloquer le processus, le mouvement palestinien n’a pas manqué de rétorquer que c’est le chef de la diplomatie US qui représente le « facteur de blocage ». Reste à savoir si Le Caire, comme Doha, sur lesquels s’appuie la diplomatie US, réussiront à faire avancer un train de la paix pour l’heure sans rails. Washington qui marquette « son deal » rappelle, via A. Blinken, que l’accord à conclure bénéficierait non pas à la seule population palestinienne, mais aussi au Liban, à la région et au reste du monde.

Parmi les demandes du Hamas, « certains changements sont réalisables, d’autres ne le sont pas », a signalé, depuis Doha, A. Blinken. « Voici, en résumé, où nous en sommes : il y avait sur la table un accord qui était presque identique à ce que le Hamas avait défendu le 6 mai. Un accord soutenu par le monde entier, un accord accepté par Israël, et auquel le Hamas aurait pu répondre d’un seul mot : « Oui ». Au lieu de ça, il a attendu presque deux semaines et a proposé davantage de changements, dont certains vont au-delà des positions qu’il avait prises et acceptées », a tancé A. Blinken. « Je pense que ce fossé peut être comblé », a toutefois indiqué le responsable américain, avant d’ajouter: « cela ne veut pas dire qu’il sera comblé car, en fin de compte, c’est le Hamas qui devra décider ».

Le plan présenté par J. Biden évoque une libération des otages détenus à Gaza, un cessez-le-feu, une augmentation de l’aide humanitaire et la reconstruction de Gaza. Les Etats-Unis sont érigés en porte-parole du gouvernement de Tel-Aviv. La Maison-Blanche tente ainsi de convaincre que le plan actuellement négocié est un plan israélien. Une posture qui vise à mettre les dirigeants israéliens à l’abri des critiques tout en faisant porter la responsabilité d’un échec au Hamas.

Une posture qui ne fait pas l’unanimité en Israël. Le pouvoir refuse d’endosser ce plan dont la paternité lui est attribuée par Washington. Benyamin Netanyahu, ne cesse en effet de répéter que la guerre à Gaza doit se poursuivre. Israël n’a encore jamais formellement accepté l’accord, le gouvernement estimant « incomplet » le plan présenté par son protecteur US. Et le Premier ministre israélien répète que ses conditions pour un cessez-le-feu permanent sont « la destruction des capacités militaires et de gouvernement du Hamas » et la libération « de tous les otages ».

Une source diplomatique explique que « Washington n’a aucun plan pour le jour d’après et refuse toutes les initiatives qui lui sont présentées par les partenaires arabes pour mettre un terme à la guerre à Gaza. Les Américains ont peur des répercussions que peuvent avoir leurs décisions en cette année d’élection présidentielle. Leur politique étrangère est ainsi dictée par des considérations électorales nationales ».

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