Organisée avec l’appui du Programme de Partenariat de l’Action en faveur de l’Économie Verte (PAGE) et du Projet « Coopération Régionale pour de Nouveaux Indicateurs de comptabilité Écosystémiques en Afrique » (COPERNICEA), ladite conférence a constitué une occasion de mettre en avant les nombreuses actions entreprises à tous les niveaux par les divers intervenants dans le but de garantir une mise en œuvre efficace du Cadre Mondial de la Biodiversité Kunming-Montréal à l’échelle nationale.
L’affaire est d’importance vitale puisque près de 25% des espèces des différents groupes d’animaux et de plantes évalués sont menacées, soit un million d’espèces qui risquent de disparaître, la plupart en quelques décennies, si aucune mesure n’est prise pour atténuer les causes de la perte de biodiversité. En l’absence de telles mesures, l’extinction des espèces dans le monde s’accélérera encore alors qu’elle est déjà au moins 10 à 100 fois supérieure à la moyenne des dix derniers millions d’années.
La biosphère, dont dépend l’humanité dans son ensemble, subit des modifications d’une ampleur inégalée à toutes les échelles spatiales alors que la biodiversité décline plus rapidement que jamais dans l’histoire de l’humanité à cause du changement climatique, de la pollution, de l’acidification des océans et de la perturbation des cycles biochimiques de l’azote et du phosphore, entre autres, expliquent les experts.
Au niveau national, l’environnement connait des problèmes multiples liés notamment à la surexploitation des ressources naturelles parallèlement à l’évolution de la démographie et des modes de consommation et de production, la pollution de l’eau, de l’air et du sol, l’urbanisation croissante ainsi que la littoralisation, précise Mohamed Maktit, chef de la Division des études et de la planification auprès du ministère de la Transition énergétique.
Le spécialiste a souligné à cette occasion que le Maroc a lancé plusieurs initiatives visant la mise en œuvre des objectifs de développement durable des Nations Unis. En 2003-2004, le Royaume a réalisé la première compilation des comptes économiques et environnementaux, dont la réalisation des comptes intégrés de l’eau du sous bassin de l’Oued Oum Er-Rbia. En 2013, une étude sur la démarche de mise en place d’un système de comptabilité environnementale a été lancé.
S’ajoutent également l’intégration du Maroc, en 2018, au Partenariat Mondial pour la Comptabilisation des Richesses Naturelles et la Valorisation des Services Ecosystémiques (WAVES) dirigé par la Banque Mondiale, et son bénéfice de l’appui de l’AFD et de l’OSS pour développer des comptes écosystémiques dans le cadre du projet COPERNICEA entre 2020 et 2023.
M. Maktit a notamment rappelé les actions menées en faveur du développement durable, dont la Loi Cadre portant Charte Nationale de l’Environnement et du Développement durable élaborée en 2014, l’adoption de la Stratégie Nationale de Développement durable (SNDD) en 2017, la mise en place de la gouvernance, des PADD et du PEA en 2019, l’évaluation en 2021 et le lancement de la refonte en 2022. En outre, il note que la vision de la SNDD repose sur l’intégration de 4 piliers fondamentaux du développement durable consistant à renforcer la compétitivité durablement, assurer un développement humain et la cohésion sociale, promouvoir une culture du développement durable et enfin systématiser la prise en compte des enjeux environnementaux.
Rappelons que cette Journée Internationale de la biodiversité est par ailleurs célébrée partout dans le monde le 22 mai de chaque année. Le thème retenu pour cette année « de l’accord à l’Action : reconstruire la biodiversité », maintient la dynamique lancée pour soutenir le nouveau cadre mondial de la biodiversité post-2020 qui a été adopté lors de la 15ème Conférence des Parties à la Convention sur la Diversité Biologique en décembre 2022 à Montréal. Accord fixant des objectifs pour 2050 et des cibles concrètes pour 2030 afin d’enrayer et inverser la disparition de la biodiversité, donne un regain d’espoir.