Karoline Leavitt, porte-parole, a décrit la visite de Benyamin Netanyahu le 4 février comme « une visite et une réunion de travail avec » D. Trump. Elle a déclaré que la réunion « soulignait » le soutien continu de D. Trump à Israël, et qu’elle garantissait que les terroristes violents de cette région paient le prix fort. Elle a également salué la récente libération de prisonniers israéliens et thaïlandais de Gaza dans le cadre d’un cessez-le-feu négocié par l’administration Biden, l’Égypte et le Qatar.
Le 25 janvier, D. Trump a publiquement proposé de déplacer la population palestinienne de Gaza vers des pays voisins tels que l’Égypte et la Jordanie. Proposition a largement rejetée par plusieurs pays, dont la Jordanie, l’Irak, la France et l’Allemagne, ainsi que par la Ligue arabe, l‘Organisation de la coopération islamique et les Nations unies.
Le président américain a affirmé à plusieurs reprises qu’il forcerait l’Égypte et la Jordanie à accueillir les Palestiniens qui deviendraient des réfugiés dans le cadre de son plan. « Ils le feront. Ils le feront. Ils vont le faire, d’accord ? Nous faisons beaucoup pour eux, et ils vont le faire », a déclaré Trump aux journalistes, jeudi.
Au-delà des dossiers palestinien et libanais sur lesquels il semble qu’il y a convergence entre Américains et Israéliens, le dossier syrien, lui, présente les signes avant-coureurs d’un désaccord entre les deux alliés. D. Trump a fait savoir qu’il envisageait de retirer les forces militaires américaines stationnées en Syrie, a indiqué la Maison Blanche vendredi. « En tant que Commandant en chef des forces armées des États-Unis, il se réserve le droit de réévaluer les déploiements de troupes à l’étranger à tout moment », a déclaré K. Leavitt aux journalistes. Lorsqu’on lui a demandé si cette question faisait l’objet de délibérations en cours, elle a simplement répondu par un « oui » lapidaire.
Dossier syrien explosif
Jeudi, D. Trump a déclaré qu’il « prendrait une décision » concernant les forces US en Syrie pour soutenir les efforts de lutte contre Daech. « Nous ne sommes pas impliqués en Syrie. Ce pays fait face à ses propres difficultés. Ils n’ont pas besoin de notre implication », a-t-il déclaré.
Le réseau de radiodiffusion public israélien Kan a rapporté mardi que « des hauts responsables de la Maison Blanche ont transmis un message à leurs homologues israéliens indiquant que le président Trump envisage de retirer des milliers de soldats américains de Syrie ».
Selon une annonce du Pentagone en décembre, les États-Unis comptent environ 2 000 soldats déployés en Syrie, soit environ 1 100 de plus que ce qui avait été précédemment divulgué. Le retrait US inquiète Tel-Aviv qui a choisi, après le départ de Bashar al-Assad de Damas, de détruire « méthodiquement » les capacités défensives de l’armée syrienne. Plus, cette opération s’est aussi accompagnée de la violation des frontières syriennes.
Alors que le pouvoir de transition à Damas a multiplié les déclarations visant à rassurer Israël, il y a lieu de relever que pour la première fois, l’armée israélienne déployée en Syrie a affronté, vendredi, un groupe armé dans la campagne de Quneitra, proche du Golan occupé. Le Parti national-socialiste syrien (SNSP) a annoncé la création du Front de résistance islamique en Syrie.
Depuis le début de son incursion en Syrie et son occupation de la zone tampon après la chute du régime Baasiste, Tsahal a également indiqué dans un communiqué que l’attaque avait eu lieu dans la soirée du 31 janvier, sans faire de blessé parmi ses soldats, ajoutant avoir répondu à la source des tirs. La radio de l’armée israélienne a pour sa part qualifié l’incident d’inhabituel, soulignant que c’était la première fois que les forces israéliennes étaient ciblées par des tirs depuis le début de leur incursion dans la zone tampon du plateau du Golan et dans les zones adjacentes du sud de la Syrie.
La Résistance syrienne, organisation affiliée à l’ancien gouvernement, a revendiqué des tirs contre les Forces de défense israéliennes dans la zone tampon frontalière. Dans un communiqué, le groupe annonce avoir « lancé ses opérations contre l’ennemi israélien », parallèlement à ses actions contre « les gangs terroristes d’al-Julani », faisant référence au nouveau dirigeant syrien Ahmed el-Chareh, alias Mohamed al-Joulani. L’organisation promet de « tendre des embuscades » et de mener des « attaques surprises » contre les forces israéliennes et les partisans des nouveaux maîtres de Damas, affirmant qu’elle « ne permettra pas à Israël d’occuper [sa] terre ». Le 17 décembre dernier, le Parti national-socialiste syrien (SNSP) a publié une déclaration officielle annonçant la création du Front de libération du Sud. Le 11 janvier, le nom a été changé en Front de résistance islamique en Syrie. La déclaration affirmait qu’il s’agissait d’une organisation populaire syrienne locale formée en réponse au silence du nouveau gouvernement syrien et à son inaction contre Israël. Elle soulignait en outre que cette organisation n’était affiliée à aucun État, secte ou parti, que ce soit en Syrie ou à l’extérieur.