Au Niger, la première attaque, également la plus meurtrière, a eu lieu le 15 septembre, dans la région de Tillabéri dans l’ouest du pays, où cinq militaires ont été tués et 25 blessés lors d’un assaut de leurs positions par « des hordes de criminels », a précisé l’armée, assurant que ses troupes étaient parvenues à neutraliser plus d’une centaine de militants, après avoir fait appel à des renforts, notamment aériens. Le 16 septembre, cinq soldats ont été tués par un engin piégé dans le sud-est du pays au passage de leur véhicule. L’armée a déclaré avoir neutralisé plusieurs terroristes grâce à une frappe aérienne. La région d’Agadez, au centre du pays, a été le théâtre d’une troisième attaque survenue le 17 septembre, lorsque des djihadistes ont attaqué un camp militaire et un poste de gendarmerie à Chirfa, avant de se retirer vers la frontière libyenne. Deux militaires ont été tués et six ont été blessés.
Un nouveau groupe rebelle armé, le Mouvement patriotique pour la liberté et la justice (MPLJ) a revendiqué ces attaques terroristes. Le MPLJ a été créé début août à la suite d’une scission au sein du Front patriotique de libération (FPL). Ce dernier, créé à son tour en août 2023, est un groupe rebelle décrit par les médias français comme « un mouvement luttant pour la libération du président nigérien Mohamed Bazoum ». M. Bazoum, qui menait une politique pro-occidentale, a été renversé par un coup d’État militaire en juillet 2023. Les auteurs des coups d’État militaires récents au Niger, mais aussi au Burkina Faso et au Mali, trois anciennes colonies françaises, ont accusé les gouvernements précédents de «soumission aveugle» à la France. Ces trois pays avaient annoncé le 6 juillet la création de l’Alliance des États du Sahel (AES), fondée pour contrer l’influence de la Cédéao, une organisation que ces trois pays jugent instrumentalisée par l’ex-colonisateur français.
A signaler que la Russie a envoyé une aide humanitaire au Mali au lendemain de l’attaque terroriste qui a secoué le pays le 17 septembre, rapporte African Initiative, citant des sources militaires. Cette aide, fournie par le ministère russe de la Défense pour les besoins des Forces armées maliennes (FAMA), comprend des denrées alimentaires, des médicaments et du matériel médical. La cargaison, pesant 11 tonnes, a été acheminée à bord d’un avion de transport militaire russe IL-76, qui a atterri à l’aérodrome de Bamako, dans l’après-midi du 18 septembre. Les fonctionnaires de la Défense russe, qui ont remis le colis, ont expliqué que ce geste de solidarité intervenait pour soutenir le Mali dans la lutte contre le terrorisme, mais aussi dans le cadre de l’appui humanitaire après les inondations qui ont secoué le pays ces dernières semaines.
Le 17 septembre, la capitale malienne Bamako a été frappée par une attaque terroriste visant une « plateforme de drones » militaires et un aéroport. Cet attentat, revendiqué par le Groupe JNIM, affilié à Al-Qaïda, a aggravé une situation humanitaire déjà délicate du fait des inondations qui secouent le pays depuis plusieurs semaines.
Le Mali, dirigé par le colonel Assimi Goïta depuis le coup d’État de mai 2021, est confronté à une montée du djihadisme. Afin de faire face à l’insécurité et aux défis posés par le terrorisme, Bamako s’est allié à Ouagadougou et Niamey en actant le 6 juillet la création de l’Alliance des États du Sahel (AES), décidée le 16 septembre 2023.