Vladimir Poutine a tenu à relativiser, le 13 juillet, la récente annonce par la France de la livraison de missiles longue portée à l’Ukraine. « Nous savons que Kiev fondait beaucoup d’espoirs sur la livraison de missiles longue portée. Oui, ils causent des dommages, mais aucun dégât critique dans les zones de combat », a assuré le président russe le 13 juillet au micro de la chaîne Rossia 1 depuis le centre commercial international, où il a visité une exposition sur les dernières découvertes en matière quantique et a rencontré les participants du Forum des technologies du futur.
V. Poutine a ajouté qu’« il en [allait] de même pour les tanks de fabrication étrangère ». « Rien que depuis le 4 juillet, 311 tanks ont été détruits, dont au moins un tiers étaient livrés par l’Occident, dont des Léopard », a-t-il affirmé. Emmanuel Macron avait annoncé deux jours plus tôt, depuis le sommet de l’OTAN à Vilnius, la livraison de missiles longue portée Scalp à l’Ukraine. Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, avait réagi le jour même en affirmant que cette livraison « n’affecterait pas le cours du conflit ». Les missiles Scalp sont l’équivalent français des Storm Shadow britanniques, déjà livrés par Londres à Kiev. Cinquante missiles auraient été livrés à l’Ukraine, selon l’agence Reuters. Conçu dans les années 90, ce missile de croisière peut être tiré depuis un avion. Selon ses promoteurs, il offre une grande précision et peut pénétrer des bunkers ou des infrastructures. Le 7 juillet, les forces russes ont mis la main sur un des missiles livrés par Londres à Kiev en mai dernier. Intercepté, mais seulement en partie détruit, l’engin a été envoyé à Moscou pour rétro-ingénierie.
A signaler que sur le front, face à la pression russe qui ne faiblit pas, Kiev réagit. Ainsi, un drone ukrainien s’est écrasé dans la nuit de jeudi à vendredi à Kourtchatov, ville satellite de la centrale nucléaire de Koursk, en Russie. Selon Sputnik, les débris de l’engin ont endommagé un immeuble, une partie des vitres a été soufflée. « Aucune victime n’est à déplorer et les sites cruciaux sont restés intacts », a rassuré Roman Starovoït, gouverneur de la région sur sa chaîne Telegram.
Alekseï Likhatchev, patron de Rosatom, a fait savoir que toutes les mesures étaient prises pour assurer la sécurité des centrales nucléaires russes. La centrale de Koursk est située au bord de la rivière Seïm à Kourtchatov, à 40 kilomètres à l’ouest de Koursk. Elle fait partie des quatre plus grandes centrales électriques russes, tous types confondus.
Durant ces dernières 24 heures, les systèmes de défense antiaérienne ont abattu trois drones à quelques kilomètres de la ville de Voronej. Ces attaques n’ont pas fait de victimes, selon le gouverneur de cette région voisine. Une attaque sur la centrale de Koursk avait déjà été repoussée par la défense antiaérienne en avril dernier.
La défense des sites critiques était à l’ordre du jour d’une réunion de V. Poutine avec les membres permanents du Conseil de sécurité russe vendredi 14 juillet. La porte-parole de la diplomatie russe a mis en boîte les pays fournissant des drones à Kiev. « Les pays qui en fournissent au régime de Kiev croient-ils pouvoir déménager sur Mars en cas de catastrophe nucléaire ? Ils n’auront pas le temps. D’autant plus que la Grande-Bretagne, une puissance qui n’est pas spatiale, n’a pas de vaisseaux spatiaux. Sans parler de la majorité absolue des pays de l’Otan », a réagi Maria Zakharova sur Telegram. Et d’ajouter que les habitants de ces pays doivent comprendre que « leurs gouvernements sponsorisent le terrorisme nucléaire appliqué par le régime de Kiev ».