L’état d’urgence a été instauré mercredi dans la région russe de Koursk, a annoncé le gouverneur par intérim de ce territoire frontalier de l’Ukraine et confronté depuis mardi à une grave incursion de l’armée ukrainienne. « La situation opérationnelle reste difficile dans les zones frontalières. Pour éliminer les conséquences de l’entrée de forces ennemies, j’ai décidé d’instaurer l’état d’urgence », a assuré sur Telegram Alexeï Smirnov.
Valeri Guerassimov, chef de l’état-major russe, a affirmé le même jour que « jusqu’à 1 000 » soldats ukrainiens participaient à l’incursion armée lancée la veille dans la région de Koursk, frontalière de l’Ukraine. « L’avancée de l’ennemi en profondeur dans le territoire a été stoppée par des frappes de l’aviation et de l’artillerie », a-t-il assuré au président Vladimir Poutine, lors d’une réunion diffusée à la télévision russe, rapporte l’AFP. L’Ukraine a ordonné l’évacuation d’environ 6 000 personnes dans des zones frontalières près de la région russe de Koursk, a annoncé le gouverneur du territoire ukrainien. « L’ordre que je viens de signer prévoit l’évacuation obligatoire de 23 localités » de la région de Soumy, a déclaré à la télévision Volodymyr Artioukh, cité par l’AFP. « Il s’agit d’environ 6 000 personnes, dont 425 enfants », a-t-il précisé.
V. Guerassimov est revenu sur la tentative d’incursion ukrainienne dans la région de Koursk et fait état d’un assaut de « 1 000 hommes de l’armée ukrainienne » afin de « saisir une partie du territoire de la région de Soudja », ville située à quelques kilomètres de la frontalière ukrainienne. Selon le général russe, des frappes d’artillerie ainsi que de l’aviation « ont permis de repousser une partie des troupes et d’arrêter leur progression ». Des troupes russes, épaulées par les éléments du FSB en charge de la sécurité des frontières, « ont pu arrêter les troupes ukrainiennes à proximité de la frontière », a-t-il précisé. Selon ce dernier, les assaillants auraient essuyé « plusieurs centaines » de pertes. « L’opération sera achevée par la destruction de l’ennemi », a-t-il lancé en conclusion de son rapport.
Le maitre du Kremlin a fustigé une « nouvelle provocation à grande échelle, en tirant sans discernement sur des bâtiments civils, des bâtiments résidentiels et des ambulances ». Le président russe « garde la situation sous son contrôle personnel », avait déclaré un peu plus tôt, A. Smirnov, dans un message vidéo diffusé sur sa chaîne Telegram. Celui-ci a par ailleurs annoncé que « plus de 200 personnes » avaient été évacuées depuis les zones bombardées et que « plusieurs milliers » de personnes avaient été aidées à quitter cette zone.
« Les frappes aériennes, les forces de missiles, les tirs d’artillerie et les actions actives des unités couvrant la frontière nationale […] ont empêché l’ennemi d’avancer profondément sur le territoire de la Fédération de Russie », a déclaré en milieu de journée la Défense russe sur sa chaîne Telegram, ajoutant que les « réserves » des assaillants avaient été vaincues « dans les zones des collectivités de Basovka, Zhuravka, Yunakovka, Belovody, Kiyanitsa, Korchakovka, Novaya Sich, Pavlovka et Gorodishche ». « Les pertes ennemies au cours de la journée des opérations de combat se sont élevées à 260 militants et 50 véhicules blindés », a déclaré en fin de matinée le ministère russe de la Défense. Celui-ci a également revendiqué la destruction de deux systèmes antiaériens Buk M1. « Ce n’est pas un groupe de sabotage et de reconnaissance. Il s’agit d’un groupe interarmes couvert par de la défense antiaérienne », a déclaré sur Telegram Andreï Medvedev, vice-président de la Douma. « L’ennemi se préparait depuis longtemps à franchir la frontière, à la recherche de nos points faibles », a-t-il ajouté. « L’ennemi n’est pas stupide : l’OTAN et la constellation de satellites américains travaillent pour lui. Plus précisément, notre ennemi est l’OTAN. Les forces armées ukrainiennes ne sont qu’un outil de l’OTAN », a-t-il encore déclaré dans son message. Le député russe a estimé que Kiev, « dans le contexte d’échecs » dans le Donbass et d’un éventuel changement de pouvoir à Washington, « doit démontrer quelques succès ».
Le 6 août, la Défense russe avait déclaré avoir repoussé une tentative d’incursion ukrainienne près des villages de Nikolaevo-Daryino et d’Oleshnya, dans la région de Koursk, menée à l’aide d’environ 300 combattants. Dans la nuit du 6 au 7 août, le média Rybar avait déclaré que malgré les frappes et assauts des forces russes, des éléments ukrainiens seraient parvenus à se « retrancher » dans la zone frontalière.
A. rappeler que groupement russe Centre a libéré le village de Timofeïevka, en république populaire de Donetsk, avait annoncé mardi le ministère russe de la Défense dans son bilan quotidien. Le groupement Centre a aussi frappé six brigades ennemies et repoussé trois contre-attaques. Les pertes des forces ukrainiennes s’élèvent à 355 militaires. Le groupement Nord a attaqué quatre brigades ukrainiennes et repoussé deux contre-attaques. Les pertes de l’ennemi s’élèvent à 120 militaires. Le groupement Ouest a saisi des positions plus avantageuses et frappé six brigades ennemies. L’armée de Kiev a perdu 370 soldats, et rois dépôts de munitions. Le groupement Sud a amélioré sa position tactique et attaqué sept brigades ukrainiennes. L’ennemi a perdu 520 militaires , alors que le groupement Est a frappé deux brigades ukrainiennes et repoussé deux contre-attaques. L’armée de Kiev a perdu 105 militaires et trois canons automoteurs Krab polonais. Le groupement Dniepr a attaqué quatre brigades ennemies et liquidé 65 militaires.