Dans ce contexte, des soldats israéliens stationnés sur le site nouvellement créé d’al-Hamames, en territoire libanais, ont ouvert le feu sur des terres agricoles de la plaine d’al-Khiyam. La veille dimanche, un drone israélien a directement visé une moto sur l’autoroute al-Shahabiya-Kfardounin, tuant un citoyen et en blessant plusieurs autres. Plus, dans la soirée, les forces israéliennes avaient tiré depuis le site d’al-Raheb vers les abords de la localité frontalière d’Aïta al-Shaab, sans faire de victimes.
Par ailleurs, l’armée libanaise a déclaré avoir trouvé les deux drones israéliens qui se sont écrasés le 29 mai dans les régions du sud du pays, indiquant les avoir transférés à des unités spécialisées pour les examiner.
En réaction à ces violations répétées, Hassan Fadlallah, député membre du bloc « Loyauté à la Résistance », avait déjà signalé jeudi dernier que « ce qui nous importe, c’est que l’État, par l’intermédiaire de ses institutions, prenne toutes les mesures possibles pour protéger ses citoyens ». Lors d’une cérémonie commémorant la célébration annuelle du martyre d’un chef de la Résistance islamique, haj Taleb Abdallah (Abou Taleb), il a signalé que « les positions des trois présidents (de l’exécutif et du législatif, ndlr) et du commandement de l’armée reflètent la position officielle de l’État. Elles confirment que cette agression est une attaque contre l’ensemble du Liban et relève de la compétence des États-Unis et des parties qui parrainent l’accord de cessez-le-feu ». Allusion est ainsi faite au comité de supervision de l’accord de cessez-le-feu parrainé par les Etats-Unis, la France et l’Onu, fin novembre 2024, au terme de la guerre de 66 jours. La trêve a été violée des centaines de fois par l’armée d’occupation israélienne.
H. Fadlallah, n’a pas manqué de critiquer les voix dissonantes exprimées par des parties locale. « Certaines forces politiques et certains médias locaux qui s’opposent à la position de l’État se sont insurgés. Lorsque l’État prend position contre l’ennemi, ces mêmes individus s’opposent à lui, car ils misent sur l’agression israélienne pour obtenir des avantages internes. Ils n’ont pas tiré les leçons des expériences passées, sont dans le délire et se trompent. Ils en subiront les conséquences», a-t-il regretté.
Selon le député du Hezbollah « l’ennemi israélien profite aujourd’hui de l’incapacité de l’État à concilier la protection, la dissuasion et la confrontation, et de son incapacité à prendre des mesures pour empêcher les attaques israéliennes ». « Alors que nous ne demandons pas aujourd’hui à l’État de s’investir dans une confrontation militaire en raison du déséquilibre militaire, il peut néanmoins mobiliser toute sa force politique, populaire, sécuritaire et médiatique pour faire pression sur les États parrains afin qu’ils cessent les attaques », a-t-il ajouté.
Didactique, H. Fadlallah a ajouté aux voix internes qui justifient l’agression israélienne qu’ils ont l’oubli facile. « Ils invoquent la déclaration ministérielle et la nécessité de s’y conformer, sachant que cette déclaration évoque successivement la protection de la souveraineté libanaise, la reconstruction, la responsabilité de l’État de protéger ses frontières, de dissuader l’agresseur et de prendre toutes les mesures nécessaires pour libérer le territoire. Elle propose aussi les dispositions relatives à une stratégie de sécurité nationale, qui aborde les éléments du pouvoir, notamment la manière de tirer profit de la résistance », rappelle-t-il.
Assurant que « nous traversons des difficultés et une nouvelle phase », il a noté que « ce n’est pas la fin du chemin ».
L’armée libanaise a affirmé avoir achevé ses opérations d’inspection des armes et du matériel militaire dans un quartier dans la banlieue sud de Beyrouth sans rien trouver de suspect. Elle a précisé dans un communiqué avoir effectué des recherches dans un bâtiment détruit dans le quartier Mrayjeh, conformément aux directives du Comité de surveillance du cessez-le-feu de l’ONU, qui avait averti que la zone serait bombardée par ‘Israël’ si des armes étaient découvertes.
Il convient de noter que ce bâtiment a déjà été bombardée par l’armée d’occupation lors de la guerre israélienne contre le Liban (septembre-novembre 2024).
L’armée a d’abord résisté à cette demande, étant donné la compétence limitée du Comité aux zones situées au sud du fleuve Litani. Le Comité de surveillance du cessez-le-feu a informé l’armée de la nécessité d’inspecter ce bâtiment détruit lors de la dernière guerre israélienne contre le Liban, faute de quoi la zone sera de nouveau bombardée par Israël. Le Comité a demandé une fouille approfondie, allant jusqu’à 10 mètres de profondeur, sous prétexte des soupçons sur la présence d’armes et de munitions appartenant au Hezbollah.
Ces inspections font suite à une série de frappes aériennes israéliennes contre la banlieue sud de Beyrouth, ciblant les quartiers densément peuplés de Hadath, Haret Hreik et Bourj al-Barajneh, à la veille de l’Aïd al-Adha (fête du Sacrifice).
Le 27 janvier 2025, le Liban avait annoncé sa décision de prolonger le cessez-le-feu avec Israël jusqu’au 18 février. Néanmoins, depuis le début du cessez-le-feu, les forces d’occupation israéliennes ont violé l’accord à plusieurs reprises en lançant des agressions sur le territoire libanais, notamment des bombardements aériens à travers le pays.
Les autorités libanaises ont signalé près de 3 000 violations israéliennes du cessez-le feu, faisant au moins 208 martyrs et plus de 500 blessés depuis l’entrée en vigueur de l’accord. En vertu de l’accord de cessez-le-feu, Israël avait l’obligation de se retirer complètement du sud du Liban avant le 26 janvier. La date limite a par la suite été prolongée jusqu’au 18 février, mais Tel-Aviv a refusé de s’y conformer.
À ce jour, Israël maintient une présence militaire dans cinq postes frontaliers de Labbouneh, du mont Blat, de la colline d’Owayda, d’Aaziyyeh et d’Hamames. Le Liban a condamné la présence continue des forces d’occupation israéliennes, la considérant comme une violation de l’accord de cessez-le-feu. De hauts responsables à Beyrouth ont exprimé leur engagement à prendre « toutes les mesures nécessaires » pour mener au retrait des troupes d’occupation du pays.