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Trêve fragile au Soudan : Pourparlers de paix difficiles…

Au Soudan, la nouvelle trêve qui doit commencer ce jeudi 4 mai jusqu’au 11 mai, comme annoncé mardi par le Soudan du Sud après l’appel téléphonique du président Salva Kiir avec les dirigeants de l’armée nationale, le général al-Burhan, et le général Hemedti, chef des forces paramilitaires FSR, ne semble pas fonctionner. La Ligue arabe prévoit une réunion sur les crises soudanaise et syrienne dans les prochains jours.
Pourparlers de paix difficiles…

Malgré les précédentes trêves, les combats n’ont jamais vraiment cessé au Soudan. Les affrontements se poursuivaient mercredi notamment à Khartoum. Selon plusieurs sources, il y aurait des affrontements autour du palais présidentiel dont les paramilitaires FSR affirmaient avoir pris le contrôle cette semaine. Des avions survolent également la capitale et les miliciens tentent de les abattre, indique un journaliste sur place. Selon l’ONU, 528 personnes sont mortes depuis le début du conflit le 15 avril et 4 600 blessés ont été décomptés. Jeudi, la situation n’a pas changé, les attaques se multipliant de part et d’autre.

Les violences ont déclenché des affrontements intercommunautaires, surtout au Darfour, à el-Geneina. Au moins 96 morts y sont mortes dans des affrontements depuis 10 jours, selon l’OHCHR. Désormais, 334 000 personnes ont été déplacées et 100 000 sont réfugiées dans les pays voisins, principalement Tchad et Égypte.

Martin Griffiths, secrétaire général de l’ONU aux Affaires humanitaires, vient lui d’arriver dans l’est du pays. Depuis Port-Soudan, il a demandé des garanties de sécurité au plus haut niveau pour assurer l’acheminement de l’aide. Six camions du Programme Alimentaire Mondial (PAM) ont été pillés alors qu’ils étaient « en route » vers le Darfour, a indiqué M. Griffiths.

Dans le même temps, les habitants font face à une inflation galopante. Les prix de la nourriture ou de l’essence ont augmenté de 40 à 60% en certains endroits. Selon l’OMS, plus des deux tiers des hôpitaux seraient hors service à cause d’attaques directes, du manque d’électricité, d’eau, d’essence, de médicaments. Les chaînes du froid ont été brisées, avec la moitié des vaccins perdus, selon le syndicat des médecins.

La réponse humanitaire est très difficile. Le PAM devrait reprendre son activité dans les prochains jours. Le HCR et l’Unicef ont pu fournir un peu d’aide au Darfour-Nord ou encore au ministère de la Santé à Khartoum. 80 tonnes d’aide médicale sont en attente à Port Soudan, 3 autres sont prêtes à Dubaï.

A rappeler qu’Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, a appelé à redoubler d’efforts pour trouver une solution pacifique à la crise au Soudan, pays qui « ne peut se permettre une lutte pour le pouvoir entre deux personnes ».

Ces derniers jours, la médiation de Salva Kiir au nom du bloc régional Igad (Autorité intergouvernementale pour le développement) semblait en difficulté. Le général Hemedti n’était pas joignable directement depuis plus d’une semaine, posant la question de la capacité de S. Kiir à dialoguer de façon efficace avec les deux camps en guerre au Soudan.

Le ministère des Affaires étrangères a tenu à annoncer, mardi, un progrès dans cet effort de médiation. Selon la déclaration de Pauline Adhong Malok, porte-parole du ministère sud-soudanais des Affaires étrangères, le chef de l’État de ce pays s’est entretenu par téléphone ce jour avec les deux généraux soudanais qui ont donné leur accord pour la trêve de jeudi. « Dans une conversation téléphonique avec les dirigeants soudanais le 2 mai 2023, son excellence le président Salva Kiir a souligné l’importance d’un cessez-le-feu plus long et de la nomination de représentants pour des pourparlers de paix qui se tiendront dans un lieu choisi de façon consensuelle, a annoncé la porte-parole du ministère sud-soudanais des Affaires étrangères. Les deux camps ont donné leur accord de principe pour une trêve de sept jours du 4 au 11 mai. Ils ont aussi accepté de nommer des représentants pour les pourparlers. » Les belligérants ont aussi accepté de « nommer leurs représentants pour des pourparlers de paix qui se tiendront dans le lieu de leur choix ».

S. Kiir a souligné, lors de ses échanges avec les généraux en conflit, le fait que la situation humanitaire était « en détérioration rapide» et qu’une désescalade était « impérative». Il les a également invités à définir une date pour le début des pourparlers. « Le gouvernement continue d’engager des discussions avec les dirigeants de la république du Soudan pour explorer les chances de réduire le fossé entre les deux camps dans l’espoir de parvenir à un cessez-le-feu durable qui puisse ouvrir la voie à un règlement politique à l’amiable », a précisé P. Adhong Malok.

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