« Washington tente à nouveau d’interférer en Afghanistan et il existe des preuves solides pour le confirmer », a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères. Alors que l’organisation régionale, pilotée par Pékin et Moscou, souhaite intégrer l’Afghanistan pour multiplier les coopérations avec ce pays isolé, S. Lavrov a souligné que la situation exigeait « vraiment des mesures assez urgentes ».
Toujours selon le patron de la diplomatie russe, « la raison en est que les Américains tentent à nouveau de s’ingérer dans les affaires de l’Afghanistan », précisant qu’il existe des preuves que « les Américains soutiennent les groupes terroristes » opposés aux nouveaux maîtres de Kaboul. Et d’ajouter les Américains « n’abandonnent pas les tentatives de réinjecter leur infrastructure militaire dans la région autour de l’Afghanistan et en Asie centrale ».
« Tout le monde est bien conscient des dangers les plus graves qui pèsent sur de telles tentatives », indique S. Lavrov en précisant que la Russie « leur résisterait fermement ».
Après 20 années d’occupation du pays pour chasser les talibans du pouvoir, les soldats américains ont dû fuir en catastrophe l’aéroport de Kaboul le 16 août 2021 devant l’arrivée des ex-nouveaux maîtres de Kaboul. A en croire le chef de la diplomatie russe, la pilule ne serait pas encore passée à Washington.
L’arme économique
Sur un autre chapitre, S. Lavrov a affirmé vendredi qu’il existe une possibilité de conversion en une monnaie unique pour l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS).
Ces paroles sont intervenues après une réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères des États membres de l’OCS tenue dans l’État indien de Goa, où les questions de sécurité régionale et de coopération entre les États membres ont été discutées.
« Afin de passer à une monnaie unifiée, il est possible d’appliquer les expériences acquises au sein de la Banque asiatique pour la reconstruction et le développement et de la nouvelle Banque de développement des BRICS », a soutenu le responsable russe. Lequel a assuré que « les départements concernés, les ministères des finances et les banques centrales des pays de l’OCI discutent de la question de la dépendance aux monnaies nationales dans les règlements ».
La Russie et la Chine ont créé l’OCS en 2001 pour contrebalancer les alliances américaines en Asie de l’Est et même dans l’océan Indien. Le groupe comprend quatre pays d’Asie centrale : le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan, où la Russie a un poids économique et politique. En 2017, l’Inde et le Pakistan ont rejoint le groupe, et l’Iran devrait également le rejoindre.