« Demain [6 décembre] auront lieu les visites de travail du président Poutine aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite », annoncé Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin lors d’une conférence de presse. Cette tournée « se déroulera pratiquement sur 24 heures », a-t-il précisé. Toujours selon D. Peskov, le président russe abordera avec ses homologues saoudien et émirati la question israélo-palestinienne, les relations bilatérales ainsi que les questions énergétiques dans le cadre de l’organisation de l’Opep+.
En dépit des pressions occidentales, et les tentatives de marginaliser V. Poutine, Riyad et Abou Dhabi ont gardé le contact avec Moscou. Les deux pays ont d’ailleurs tenu à rester neutres dans le conflit ukrainien.
Concernant les problématiques pétrolières, la Russie et l’Arabie saoudite se coordonnent sur la réduction de leur production pour maintenir un prix optimal. D’ailleurs, répondant aux questions des journalistes sur le marché du pétrole, le porte-parole du Kremlin a indiqué que la coopération dans ce domaine était toujours à l’ordre du jour et que la coordination se poursuivrait.
Le dernier déplacement du président russe dans la région remonte à 2019, avant l’épidémie de Covid-19. De surcroît, D. Peskov a confirmé la venue du président iranien à Moscou le 7 décembre.
Selon l’agence iranienne Irna, Ebrahim Raïssi sera accompagné « d’une délégation de haut niveau » afin « de mener des discussions sur les évolutions internationales, régionales et en particulier sur les mesures nécessaires pour mettre fin aux crimes du régime sioniste à Gaza ».
De son côté, Moscou a revendiqué une approche équilibrée face au conflit. Le Kremlin a condamné l’attaque du 7 octobre par le Hamas puis les frappes de représailles de l’État hébreu sur la bande de Gaza, appelant à un cessez-le-feu, répétant qu’une paix durable au Proche-Orient passait par la création d’un État palestinien. Moscou a tout de même gardé des contacts avec le mouvement islamique, accueillant en octobre dernier une délégation du Hamas afin d’œuvrer pour la libération de ses ressortissants, obtenant la libération de trois d’entre eux fin novembre.
La Russie a de surcroît dénoncé le « sabotage » de Washington du processus de paix au Proche-Orient depuis plusieurs décennies, appelant à un rôle accru des acteurs de la région : « Aux problèmes régionaux des solutions régionales », résumait ainsi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov le 27 novembre dernier.
S. Lavrov et son homologue iranien Hossein Amir Abdollahian ont signé mardi 5 décembre une déclaration sur les moyens de « contrer, d’atténuer et de compenser les conséquences négatives des mesures unilatérales de coercition ». Selon le ministre russe des Affaires étrangères, « c’est une étape importante du renforcement de la coordination des efforts avec les membres de la communauté internationale pour surmonter les effets des sanctions illégales ».