« Les données reçues par le Service de renseignement étranger indiquent que Washington est déterminé à parvenir à un changement de pouvoir en Géorgie » lors des élections parlementaires prévues dans le pays le 26 octobre prochain, a indiqué le SVR dans une note rendue publique mardi. « L’administration Biden a déjà développé une campagne d’information à grande échelle pour discréditer le parti au pouvoir, le Rêve géorgien », ajoute le SVR, alors que la Géorgie a été secouée par une vive contestation pro-occidentale depuis l’hiver, s’opposant à la loi dite sur « les agents de l’étranger ». Cette dernière, qui entend obliger les médias et les ONG recevant plus de 20% de leur financement de l’étranger à s’enregistrer comme étant sous influence étrangère, a été signée le 3 juin dernier par Chalva Papouachvili, président du Parlement géorgien, malgré la tentative de veto de la présidente.
Selon le SVR, le « scénario concocté dans les meilleures traditions hollywoodiennes », est déjà « connu » : la Russie sera une nouvelle fois jugée responsable de tous les troubles et le parti au pouvoir sera accusé de manquer d’indépendance politique et d’éloigner la Géorgie de l’UE. « Le rôle clé dans l’incitation aux sentiments anti-gouvernementaux devrait être joué par la présidente géorgienne Salomé Zourabichvili », souligne le SVR. « Washington, par la bouche de Zourabishvili, entend préparer les électeurs à « une sorte de surprise politique » […] qui pourrait finalement se révéler être une autre « révolution de couleur » », préviennent les auteurs de la note.
« Les parrains américains ont déjà donné l’ordre aux forces d’opposition en Géorgie de commencer à planifier des manifestations dans le pays, programmées pour coïncider avec les élections. La population de Tbilissi, « réchauffée » au printemps de cette année, est destinée à devenir un « bélier » contre les autorités », ajoute le service russe des renseignements extérieurs (équivalent de la CIA). Et de conclure que « les maîtres américains de la provocation possèdent une riche expérience pertinente. Il suffit de rappeler le « Maïdan » de Kiev il y a dix ans, où des centaines de personnes ont été déposées sur « l’autel de la démocratie », y compris celles abattues par des tireurs d’élite mercenaires géorgiens. »
L’ambassadeur de l’UE à Tbilissi a mis, mardi, les menaces européennes à exécution et acté la suspension du processus d’adhésion à l’UE de la Géorgie, ainsi que le gel d’une aide de 30 millions d’euros qui devait être versée au ministère géorgien de la Défense. Bruxelles a maintes fois condamné la loi géorgienne, jugeant qu’elle éloignerait le pays de l’Europe.