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Un drone cible une base du Hachd Chaabi à Bagdad : Un commandant d’Al-Nujaba éliminé

Deux membres de la résistance islamique en Irak (Hachd al-Chaabi), dont un commandant, ont été ciblés, jeudi, par une frappe de drone américaine visant un bâtiment, dans la rue Palestine, à Bagdad.
Un drone cible une base du Hachd Chaabi à Bagdad : Un commandant d’Al-Nujaba éliminé

Le mouvement irakien Al-Nujaba a annoncé le martyre de Talib Al-Saadi, alias Abou Taqwa, commandant adjoint des opérations au sein du Hachd, suite à une agression US qui a visé le centre de Bagdad. Al-Nujaba a ajouté que la frappe US a visé la voiture du commandant Al-Saeedi à l’intérieur du quartier général du Hachd al-Chaabi, à l’est de Bagdad.

Reuters a également cité des sources policières et médicales irakiennes qui ont assuré qu’« au moins deux personnes ont été tuées et cinq blessées lors d’un raid qui a visé les quartiers généraux des factions de la résistance à l’est de Bagdad ».

Les forces armées irakiennes ont condamné cette agression flagrante ayant visé la souveraineté et la sécurité de l’Irak. « Les forces de la coalition US sont responsables de cette attaque injustifiée sur une un groupe sécuritaire irakien opérant conformément à ses intérêts… Il s’agit d’une escalade dangereuse et une agression contre l’Irak », ont-elles spécifié.

Il convient de noter que la résistance islamique en Irak a mené plusieurs attaques contre des cibles de l’occupation US en Irak ainsi que sur des cibles israéliennes, et en soutien à Gaza.

Le gouvernement irakien a pour sa part dénoncé une « agression » perpétrée par la coalition internationale antidjihadiste, sans toutefois pointer du doigt Washington nommément. Ces dernières semaines, les groupes armés du Hachd al-Chaabi irakien ont été à plusieurs reprises la cible de bombardements, certains ayant été revendiqués par les États-Unis, pays honni des factions pro-iraniennes pour leur soutien à Israël dans le conflit déclenché le 7 octobre après l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien.

 Cette attaque intervient au lendemain du quatrième anniversaire de la mort de Qassem Soleimani, ex-architecte des opérations militaires iraniennes au Moyen-Orient, tué par une attaque de drone américaine en janvier 2020 à Bagdad. Elle survient dans un contexte régional très tendu depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas, et deux jours après l’élimination d’un haut responsable du mouvement islamiste palestinien dans une frappe près de Beyrouth, attribuée à Israël.

Sur des vidéos diffusées sur une chaîne Telegram proche du Hachd al-Chaabi, on pouvait voir de la fumée s’élever dans le ciel depuis le bâtiment situé dans la rue Palestine, une artère commerçante et très fréquentée de Bagdad. Le site de l’attaque, entouré de murs, était bouclé et gardé par des troupes du Hachd al-Chaabi qui en interdisaient l’accès aux journalistes, selon un photographe de l’AFP.

Le gouvernement irakien du Premier ministre Mohamed Chia al-Soudani a qualifié d’« escalade et d’agression dangereuses » cette frappe dont il a rendu la coalition internationale responsable. Porté au pouvoir par une majorité parlementaire pro-Iran, son gouvernement est contraint de se livrer à un délicat exercice d’équilibriste pour préserver les liens stratégiques unissant son pays à Washington, au premier rang desquels la coalition antidjihadiste, en place depuis 2014.

Certains partis qui soutiennent Mohamed Chia al-Soudani sont la vitrine politique de factions du Hachd al-Chaabi, coalition d’anciens paramilitaires chiites proches de l’Iran et désormais intégrés aux forces régulières irakiennes. Hadi al-Ameri, l’une des figures du Hachd al-Chaabi, a condamné un « crime odieux commis par les forces américaines criminelles », réclamant le « départ immédiat » de la coalition internationale.

Depuis le 17 octobre, les États-Unis ont recensé plus d’une centaine d’attaques en Irak et en Syrie contre leurs troupes. Sous couvert de lutter contre une éventuelle résurgence des djihadistes du groupe État islamique, Washington déploie environ 2 500 militaires en Irak et 900 en Syrie, occupant illégalement des pans de ces pays. En janvier 2020, deux jours après l’assassinat de Qassem Soleimani par une frappe US, le Parlement irakien avait demandé au gouvernement de mettre fin à la présence des troupes étrangères dans le pays.

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