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Un ambassadeur saoudien auprès de l’Autorité palestinienne : M. Abbas à Al-Alamein

Riyad vient de nommer un ambassadeur non-résident pour les Territoires palestiniens. Israël, soutenu par les États-Unis, espère obtenir une normalisation de ses relations avec l'Arabie saoudite avec laquelle elle n'a pas de contacts officiels. Mais pour l'instant, Riyad opte pour un renforcement de ses liens avec les Palestiniens.
Un ambassadeur saoudien auprès de l’Autorité palestinienne : M. Abbas à Al-Alamein

« C’est un signal que les exigences saoudiennes de concessions israéliennes doivent être prises au sérieux », estime, sur le réseau social X, Aziz Alghashian, analyste saoudien spécialiste des relations avec Israël. Une réponse en quelque sorte au gouvernement israélien qui répète que le conflit israélo-palestinien n’est pas le principal sujet des discussions indirectes engagées avec les Saoudiens. Tel-Aviv rejette ainsi toute idée de concession à l’égard des Palestiniens. La preuve, le ministre israélien des Affaires étrangères a affirmé dimanche que son pays n’autorisera pas l’ouverture d’une représentation diplomatique saoudienne auprès de l’Autorité palestinienne, tout en reconnaissant que Riyad n’a pas besoin de l’accord d’Israël pour ouvrir cette mission dans la mesure où elle se trouve en Jordanie.

Le poste d’ambassadeur non-résident sera occupé par Nayef al-Sudaïri, l’actuel ambassadeur saoudien en Jordanie, selon un message publié sur les réseaux sociaux par l’ambassade saoudienne à Amman et authentifié par un responsable du ministère saoudien des Affaires étrangères. Cette nomination représente « un pas important », a déclaré N. al-Sudaïri dans une vidéo diffusée par la chaîne de télévision publique saoudienne Al-Ekhbariya. Il a souligné la volonté du roi Salmane et du prince héritier Mohammed ben Salmane « de renforcer les relations avec les frères de l’Etat de Palestine et de lui donner un soutien formel dans tous les domaines ». Après une réunion samedi à l’ambassade palestinienne, à Amman, N. al-Sudaïri a présenté une copie de ses lettres de créance à Majdi El Khaldi, conseiller présidentiel palestinien pour les affaires diplomatiques, qui s’est « félicité » de cette nomination, indique Wafa. Cette décision « contribuera à renforcer les relations fraternelles fortes et solides qui lient les deux pays et les deux peuples frères », a-t-il ajouté.

Un responsable de l’Autorité palestinienne a estimé qu’avec cette décision, l’Arabie saoudite avait « réaffirmé sa reconnaissance de l’Etat de Palestine avec Jérusalem comme capitale ». « Il s’agit d’une étape parmi d’autres et nous continuerons à développer nos relations avec eux », a-t-il confié à l’AFP. Mahmoud Abbas, dirigeant de l’Autorité palestinienne (AP), était attendu dimanche en Égypte pour un sommet tripartite avec le président Abdel Fattah al-Sissi et le roi Abdallah II de Jordanie, a annoncé samedi l’agence de presse officielle Wafa. Le sommet qui se tiendra dans la ville côtière d’al-Alamein intervient dans un contexte d’instabilité croissante en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza.

Diab al-Louh, ambassadeur de l’AP au Caire, a déclaré que la réunion porterait sur « les derniers développements concernant la cause palestinienne et la coordination des positions pour mobiliser le soutien international afin de mettre fin aux souffrances du peuple palestinien et de réaliser ses droits nationaux légitimes à la liberté et à l’indépendance et d’établir son État avec Jérusalem-Est comme capitale ».

A signaler que Bezalel Smotrich, ministre des Finances, et chef du parti HaTzionout HaDatit, a refusé d’approuver des mesures économiques destinées à soutenir l’AP, en dépit des engagements pris par Israël vis-à-vis des États-Unis. L’affaire concerne quelque 500 millions de dollars.

Ce sommet survient alors que les États-Unis s’efforcent de négocier un éventuel accord de normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite. Benjamin Netanyahu a laissé entendre qu’il pourrait faire des concessions aux Palestiniens afin de garantir l’accord, bien que les analystes soient sceptiques quant à sa capacité à le faire avec sa coalition actuelle de partisans de la ligne radicale.

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