Le Yedioth Ahronoth, citant des sources militaires, a rapporté que « l’armée d’occupation israélienne se prépare à la possibilité d’un retour aux combats à travers deux axes principaux : le premier est à la frontière de la bande de Gaza, où le niveau d’alerte a été relevé pour les bataillons stationnés dans la zone tampon et à l’intérieur de l’enveloppe des colonies , et le second axe est une opération militaire préventive, dirigée par la 162e division du commandement sud, avec d’autres renforts militaires, pour mener une nouvelle opération terrestre contre le Hamas ».
Selon des sources militaires, l’opération à venir comprendra des attaques terrestres et aériennes s’étalant sur plusieurs semaines, ciblant les capacités reconstruites du Hamas, notamment les tunnels, les caches d’armes, les sites piégés et les agents et dirigeants qui sont toujours actifs au sein de l’organisation.
L’armée d’occupation israélienne a informé le niveau politique que les opérations militaires seront soumises à de strictes restrictions dans certaines zones de la bande de Gaza, où l’on pense que des dizaines de prisonniers sionistes sont toujours détenus.
Cela intervient alors que le bureau du Premier ministre israélien a annoncé samedi soir qu’à l’issue d’une discussion sécuritaire présidée par Benjamin Netanyahu, il a été décidé d’adopter le plan de Steve Witkoff, l’envoyé du président américain Donald Trump, pour un cessez-le-feu temporaire pendant le mois de Ramadan et la fête juive de Pessah. Cette annonce intervient alors que des informations indiquent que le Hamas a rejeté le plan, mettant ainsi les négociations dans l’impasse. Cependant, Israël a décidé d’accorder quelques jours supplémentaires aux négociations avant de reprendre les opérations militaires, en attendant l’arrivée de S. Witkoff dans la région d’ici la fin de la semaine, après avoir reporté sa visite précédemment prévue.
Selon le bureau de B. Netanyahu, le plan de Witkoff prévoit la libération de la moitié des prisonniers dès le premier jour, qu’ils soient vivants ou morts, et la libération des prisonniers restants, si un accord est trouvé sur un cessez-le-feu permanent. L’article a indiqué que l’envoyé US a estimé que les circonstances actuelles ne permettent pas de mettre fin à la guerre, mais que la prolongation du cessez-le-feu temporaire pourrait donner plus de temps aux négociations menant à une trêve permanente.
Canal 12 israélienne a rapporté que « le ministre israélien démissionnaire de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir a déclaré que les entrepôts de nourriture dans la bande de Gaza doivent être bombardés ». Il a ajouté : « Le gouvernement doit menacer d’exécuter les prisonniers palestiniens pour chaque personne kidnappée qui subit des dommages. »
Osama Hamdan, haut responsable du Hamas a critiqué Israël pour avoir cherché à reprendre l’agression contre Gaza et à contourner l’accord de cessez-le-feu, affirmant que le seul moyen d’obtenir la libération des captifs israéliens est de lancer la deuxième phase de l’accord de trêve.« Nous affirmons que la seule façon de libérer les prisonniers de l’occupation est d’adhérer à l’accord de trêve et d’entamer immédiatement les négociations sur la deuxième phase », a -t-il déclaré, lundi 3 mars, sans manquer d’appeler le régime israélien à remplir ses obligations dans ce domaine.
Dans une déclaration télévisée, O. Hamdan a dénoncé le fait qu’Israël « tente de ramener les choses à la ligne de départ et de renverser l’accord à travers les alternatives qu’il propose comme la prolongation de la première phase ou la création d’une phase intermédiaire ».
Le membre du Bureau politique du Hamas a ajouté que B.Netanyahu et son régime « portent l’entière responsabilité de l’obstruction de l’accord ». Comme il a affirmé qu’il y avait « des tentatives flagrantes de l’occupation pour contourner l’accord. Malgré l’accord de cessez-le-feu, le régime d’occupation cherche à reprendre l’agression contre notre peuple », a-t-il déploré.
O. Hamdane a condamné les violations commises par Israël pendant la première phase de la trêve, entre autres en effectuant 210 violations aériennes, empêchant le retour des déplacés, tuant 116 Palestiniens, retardant la libération des prisonniers et bloquant le commerce et l’aide humanitaire. Israël a bloqué, en outre, l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza après la fin de la première phase de l’accord de cessez-le-feu sans aucun accord sur une deuxième phase. Des dizaines de camions transportant de l’aide aux Palestiniens restent bloqués à la frontière de Rafah en Égypte après qu’Israël a bloqué leur entrée à Gaza.
Le régime israélien a violé de manière régulière et répétée l’accord de cessez-le-feu, notamment en bloquant l’entrée de tentes, des maisons mobiles et d’articles de première nécessité dans le territoire assiégé. « L’occupation a violé l’accord en n’autorisant pas l’entrée de 50 camions-citernes par jour », a averti O. Hamdan. « Elle n’a autorisé que l’entrée de 15 maison mobiles sur les 65 000 convenus ».
Le régime israélien a bloqué l’acheminement des matériaux de construction nécessaires au redressement des hôpitaux, a-t-il rappelé tout en réaffirmant l’engagement du Hamas à mettre en œuvre la deuxième phase.
Le responsable du Hamas a également déclaré que le soutien inconditionnel des États-Unis au régime israélien menaçait la paix régionale et la sécurité mondiale. « La sécurité et la stabilité internationales sont désormais en péril à la lumière du soutien absolu des États-Unis à l’entité occupante et du silence international face à elle, qui menace de reprendre sa guerre génocidaire contre notre peuple. » n foi de quoi, il a appelé la communauté internationale à faire pression sur Israël pour qu’il autorise l’acheminement d’une aide vitale à Gaza.
La phase initiale du cessez-le-feu à Gaza s’est terminée sans aucun progrès, malgré les négociations au Caire. La trêve comprend trois phases de six semaines en vue de soutenir les efforts humanitaires, de libérer les prisonniers et de retirer les troupes israéliennes de Gaza.
A rappeler que S. Witkoff, a annoncé la tenue prochaine d’un sommet réunissant des urbanistes et des promoteurs immobiliers de la région afin d’échanger sur les projets de l’administration américaine concernant Gaza. « Nous allons organiser un sommet très bientôt avec probablement les plus grands promoteurs de la région du Moyen-Orient, beaucoup de promoteurs arabes, et de nombreux urbanistes », a-t-il fait savoir lors d’un événement à Washington, tout en estimant que « lorsque les gens verront certaines des idées qui en sortiront, ils seront émerveillés ». Il n’a cependant pas fourni de détails supplémentaires sur les lieu et date du sommet.
Promoteur immobilier réputé, S. Witkoff et Jared Kushner, gendre de D. Trump, auraient déjà évoqué la possibilité d’organiser un sommet rassemblant des leaders du secteur immobilier afin de concevoir un plan de reconstruction pour Gaza. Il a également indiqué que D. Trump estimait qu’« il était temps de trouver de nouvelles solutions au conflit le plus polarisant du Moyen-Orient », tout en ajoutant que de nombreux pays avaient contacté les États-Unis pour participer à « une sorte de solution permanente » pour les habitants de Gaza, ravagée par la guerre. Il n’écarte pas la possibilité de se rendre au Moyen-Orient « pour finaliser un accord », assurant que les États-Unis ne prévoyaient pas un « plan d’expulsion » pour les 2,3 millions d’habitants de Gaza. Il a toutefois jugé « peu pratique » que ces derniers restent sur place pendant les 10 à 15 ans nécessaires, selon le gouvernement américain, pour reconstruire l’enclave palestinienne. Il a également décrit le territoire palestinien comme un « immense bidonville » dévasté par près de 16 mois de guerre, insistant sur la nécessité d’un « plan de réaménagement à long terme ».