Les soldats libanais escortaient un bulldozer qui déblayait des débris jetés il y a deux jours par des bulldozers israéliens lorsqu’ils ont été ciblés par des bombes fumigènes et sonores. Ils ont riposté en tirant à leur tour des bombes fumigènes sur les soldats israéliens qui ont pris la fuite, en tirant d’autres bombes fumigènes.
Vendredi, l’armée libanaise avait indiqué qu’elle coordonnait avec la Force intérimaire des Nations Unies au Liban au sujet de violations israéliennes des eaux territoriales libanaises. Elle s’était plainte que la marine israélienne avait violé jeudi ces zones à deux reprises pendant plus de 30 minutes, selon l’Agence nationale de l’information.
Les violations israéliennes terrestres et maritimes se sont multipliées ces derniers mois. Cela sans parler de l’activité aérienne israélienne dans le ciel libanais.
Le 25 août dernier, l’armée libanaise avait rendu compte d’une violation perpétrée par une vedette militaire israélienne à 300 mètres au large de Ras Naqoura au sud du Liban. Le jour même, un drone israélien a survolé la région libanaise de Kfarchouba. Le 20 août, les forces israéliennes avaient ouvert le feu dans l’air depuis la position al-Abbad pendant qu’un jeune homme jetait des feux d’artifice. Le 15 juillet, elles avaient jeté des bombes fumigènes en direction d’une délégation médiatique libanaise qui effectuait une tournée aux confins des hameaux de Chébaa. Un député et des citoyens libanais ont été légèrement blessés.
L’armée israélienne a affirmé que ses forces stationnées à la frontière avaient utilisé des « moyens anti-émeutes » contre un véhicule de génie civil libanais qui s’est, selon elle, brièvement introduit en territoire israélien. Le véhicule, une « pelleteuse de génie civil », est retourné en territoire libanais après avoir « franchi la Ligne bleue depuis le Liban et être entré en territoire israélien dans la zone du Mont Dov », a indiqué le communiqué de l’armée israélienne.
Selon les médias israéliens, le véhicule s’est introduit en Israël deux mètres au-delà de la Ligne bleue, frontière délimitée par l’ONU après le retrait des troupes israéliennes du Liban en 2000. Durant l’incident, deux grenades fumigènes ont été lancées depuis le territoire libanais vers un secteur où est déployée la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), dans le sud du Liban, selon les médias israéliens.
A Beyrouth, l’armée libanaise a affirmé dans un communiqué que « des membres des (forces) de l’ennemi israélien ont violé (la Ligne bleue) et tiré des fumigènes sur une patrouille de l’armée libanaise accompagnant un bulldozer qui enlevait un monticule de terre érigé par l’ennemi israélien au nord de la frontière (…) La patrouille a riposté à l’agression en tirant des gaz lacrymogènes sur les (forces israéliennes), les forçant à se retirer ».
La Finul fait tampon entre Israël et le Liban qui, après différents conflits, demeurent techniquement en état de guerre. La frontière entre ces deux pays reste le théâtre d’incidents sporadiques.
Le Mont Dov, versant du Mont Hermon, est le nom utilisé par Israël pour désigner les fermes de Chebaa, secteur revendiqué par le Liban mais qui, selon l’ONU, se situe dans la partie syrienne du Golan.
Ces derniers mois, les incidents se sont multipliés le long de la frontière. Le sud du Liban, frontalier d’Israël, est considéré comme un fief du Hezbollah, bête noire d’Israël. En juillet, l’armée israélienne a mené des frappes sur le sud du Liban après un tir de missile antichar non revendiqué effectué selon elle à partir de cette région.