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Sinistre équipée de Ben Gvir à Al-Qods : Situation hautement inflammable en Palestine occupée

Contrairement à ce qui s’est dit ces derniers temps, Itamar Ben Gvir, ministre israélien de la Sécurité nationale, a marché mardi sur l’Esplanade des mosquées à Jérusalem. Pourtant, on avait laissé entendre que Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien, avait tenté de l’en dissuader en le mettant en garde. Cette démonstration de force est interprétée comme une nouvelle escalade d’Israël dans le conflit israélo-palestinien. Les réactions internationales n’ont pas tardé à se faire entendre.
Situation hautement inflammable en Palestine occupée

Itamar Ben Gvir, président du parti Force juive (extrême droite), et nouveau ministre de la Sécurité nationale, s’est introduit mardi accompagné de nombreuses forces de police sur l’Esplanade des mosquées. Avant lui, aucun ministre ne l’avait fait pour préserver la paix. L’Esplanade des mosquées, lieu saint autant pour les juifs que les musulmans, est souvent le théâtre d’agressions de la police ou de l’armée israélienne contre les Palestiniens venant faire leur prière à la mosquée Al Aqsa.

Des scènes chaotiques de bombes lacrymogènes balancées à l’intérieur de la mosquée Al Aqsa pendant que les Palestiniens prient, des jets d’eau putride et des agents de la police frappant les fidèles circulent souvent dans les médias sans qu’Israël ne soit embêté par les instances internationales bien qu’il s’agisse de graves actes sapant la liberté de culte dans l’un des hauts lieux de culte du monde musulman.

Avec cette opération de force commanditée par le nouveau ministre israélien de la Sécurité, c’est un message de provocation et de défiance qu’il cherche à faire passer, pas seulement envers les Palestiniens, mais vers la communauté musulmane du monde entier et des pays arabes.

Cette escalade sans précédent crée déjà de vives tensions dans ce nouveau gouvernement dirigé par B. Netanyahu et pourrait remettre en cause les Accords d’Abraham avec les pays arabes, attachés à la paix entre Palestiniens et Israéliens.

Selon l’Intitute for national security studies (INSS) de l’université de Tel-Aviv qui a publié un document sur les relations avec le Maroc, le nouveau gouvernement israélien devrait normalement faire plusieurs démarches pour honorer les efforts du Maroc vis-à-vis d’Israël, en affirmant que « l’escalade du conflit et les menaces perçues contre Jérusalem-Est et ses lieux saints musulmans en particulier pourraient avoir un effet préjudiciable – comme l’histoire l’a montré » sur les relations avec le Maroc. Ainsi, les auteurs du document de recherche ont conseillé au nouveau gouvernement israélien « d’éviter d’attiser les tensions religieuses à Jérusalem ».

Cette agression du ministre israélien va dans le sens opposé des recommandations dudit l’Institut et provoque déjà de vives réactions chez les Israéliens.

L’opposition, dirigée depuis le 29 décembre par l’ancien Premier ministre Yair Lapid, et ancien ministre des Affaires Etrangères qui a contribué à apaiser les tensions entre Israël et le monde musulman a vivement critiqué la décision du ministre ultra Ben Gvir. Il a alerté contre les possibles graves conséquences de la décision du ministre. « Itamar Ben-Gvir ne peut pas être autorisé à monter sur le Mont du Temple, c’est une provocation qui conduira à des violences meurtrières et coûtera des vies », a prévenu le leader du parti libéral Yesh Atid. « Ce n’est pas un hasard si les ministres évitent de se rendre sur le Mont du Temple depuis de nombreuses années. Les membres de la Knesset peuvent le faire, mais pas les ministres. Certainement pas le ministre en charge de la police », a ajouté le diplomate israélien. Le chef de l’opposition a insisté en affirmant que « le monde y verra (cet acte comme) une violation du statu quo, un risque inutile. Tous les experts diront la même chose », a-t-il prévenu ajoutant que « le gouvernement élu en sera responsable ».

Les réactions internationales n’ont pas tardé, l’ambassadeur américain en Israël a déclaré dans le sillage de cette agression que « les actions qui empêchent la préservation du statu quo à Jérusalem sont inacceptables ». L’ambassade de France en Israël a rappelé « son attachement absolu à la préservation du statu quo sur les Lieux saints de Jérusalem ». « Tout geste visant à le remettre en question emporte un risque d’escalade et doit être évité », a ajouté Paris.

Le ministère jordanien des Affaires étrangères a dénoncé une « provocation » laissant présager « une escalade », l’Arabie Saoudite a dénoncé et condamné des « pratiques provocatrices ». Les Émirats arabes unis ont condamné « la prise d’assaut de la mosquée Al Aqsa par le ministre israélien » et appellent à la nécessité de protéger pleinement la mosquée et d’y mettre fin aux violations graves et provocatrices La diplomatie émiratie a également appelé les autorités israéliennes à réduire l’escalade et à ne pas prendre de mesures qui exacerbent les tensions et l’instabilité

De son côté, le ministère égyptien des Affaires étrangères a mis en garde contre « les conséquences négatives de la prise d’assaut de la mosquée Al Aqsa » et affirme son « rejet total de toute mesure unilatérale qui viole le statut juridique et historique de Jérusalem »

Le ministère koweïtien des Affaires étrangères a pour sa part appelé la communauté internationale à agir rapidement pour mettre fin aux violations israéliennes.

Ces condamnations internationales interviennent alors que Benjamin Netayahu venait d’affirmer mardi que son gouvernement était déterminé à approfondir les accords de paix avec 6 pays arabes. On est en droit de douter de la paix projetée par l’entité sioniste. Pour rappel, deux jeunes palestiniens sont morts lundi matin 2 janvier, dans la localité de Kafrdan dans le district de Jénine, au nord de la Cisjordanie occupée. Selon des sources médicales palestiniennes, les deux jeunes hommes, Mohammad Samer Hoshieh et Fouad Abed, de la ville d’Al-Yamoun, sont décédés des suites de leurs blessures graves.

Des sources locales, citées par PalToday ont indiqué que les forces d’occupation ont pris d’assaut les maisons des deux martyrs, Ahmed et Abd al-Rahman Abed, à Jénine, exigeant l’évacuation immédiate des deux familles, en vue de leur démolition. Ces deux martyrs, qui ont péri le 15 avril 2022, avaient mené une fusillade près du poste du contrôle d’Al-Jalama, entraînant la mort d’un officier israélien.

Les forces d’occupation ont en outre détenu des dizaines de citoyens des villages à l’ouest de Jénine, entre Kafrdan, Silat al-Harithiya et al-Yamoun, et les ont empêchés de rentrer chez eux. Mardi 3 janvier , c’est un autre Palestinien de 15 ans qui a été liquidé lors d’une opération dans la région de Bethléem en Cisjordanie occupée, a indiqué le ministère palestinien de la Santé. «Adam Issam Chaker Ayyad, 15 ans, a été tué d’une balle dans la poitrine tirée par des soldats» israéliens, a précisé le ministère dans un communiqué. L’armée israélienne – qui occupe le territoire palestinien de Cisjordanie depuis 1967 – a fait état d’«opérations antiterroristes» dans plusieurs secteurs de Cisjordanie, y compris dans le camp de réfugiés de Dheisheh près de Bethléem.

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