Bien qu’en léger recul par rapport aux 90% enregistrés en 2024, cet optimisme témoigne de la résilience du tissu économique national, indique cette enquête annuelle menée par PwC et dont les résultats ont été présentés mardi à Casablanca, notant toutefois que 52% des dirigeants marocains se disent optimistes pour l’économie globale, contre 58% en 2024. Pour ce qui est du risque géopolitique, il est désormais perçu comme la principale menace pour 34% des dirigeants marocains, d’après la même source qui précise que dans ce climat incertain, 90% des chefs d’entreprise restent pour autant confiants quant à la croissance de leur propre entreprise au cours des 12 prochains mois.
Intervenant à cette occasion, Jonathan Le Henry a souligné que le maintien par les dirigeants marocains d’un niveau de confiance élevé dans l’économie nationale, malgré un contexte international périlleux, traduit une maturité et une adaptation croissante aux nouveaux enjeux stratégiques. Il a précisé que cette édition de PwC Global CEO Survey met en lumière le double impératif technologique auquel font face les entreprises : d’un côté, la nécessité de renforcer la cybersécurité face à une exposition croissante aux menaces cyber, et de l’autre, l’adoption rapide de l’intelligence artificielle (IA), aujourd’hui perçue comme un levier incontournable de transformation et de performance. L’étude montre que 71% des dirigeants marocains prévoient d’intégrer l’IA de manière systématique dans leurs processus d’ici trois ans, a relevé J. Le Henry, considérant que ce changement de perception illustre une évolution majeure : alors qu’il y a encore peu, l’IA était perçue comme une technologie de niche, elle s’impose désormais comme un outil opérationnel permettant d’optimiser les performances et la compétitivité des entreprises marocaines.
« La transformation des entreprises marocaines repose sur une combinaison d’innovation technologique et de capital-investissement, qui facilite leur internationalisation et leur adaptation aux nouvelles règles du jeu économique », a ajouté Jonathan Le Henry.
Par ailleurs, l’étude révèle que près de 47% des dirigeants marocains envisagent une opération d’acquisition dans les trois prochaines années, tandis que 39% déclarent avoir déjà réalisé une acquisition significative au cours des trois dernières années. Ce dynamisme traduit une stratégie d’expansion ciblée vers des marchés stratégiques.
De son côté, Assia Benhida, Associée PwC, Market & ESG Leader Maghreb, a mis en avant la montée en puissance des enjeux climatiques, expliquant que la prise de conscience s’accélère notamment sous l’effet des nouvelles réglementations sur la décarbonation, qui conditionnent l’accès à certains marchés d’exportation comme le Carbon Border Adjustment Mechanism (CBAM) en Europe.
Aujourd’hui, 45% des dirigeants marocains se disent particulièrement attentifs aux évolutions réglementaires liées aux émissions carbone, a fait savoir A. Benhida. Elle a fait remarquer que les entreprises marocaines sont de plus en plus conscientes de l’impact de la réglementation environnementale sur leur activité et adaptent progressivement leurs stratégies en conséquence, indiquant que cette prise de conscience se traduit par des investissements accrus dans des solutions durables et des modèles d’affaires plus responsables.
Enfin, A. Benhida a insisté l’importance de la transition vers une économie plus verte qui n’est plus une option, mais une nécessité pour rester compétitif à l’international, estimant que les entreprises doivent intégrer la dimension ESG (Environnement, Social et Gouvernance) dans leur planification stratégique afin d’assurer leur pérennité et leur accès aux marchés les plus exigeants.
L’enquête PwC Global CEO Survey constitue un baromètre stratégique permettant de cerner les défis et opportunités auxquels font face les dirigeants marocains, dans un environnement en constante mutation. Cette étude a été menée auprès de plus de 4.700 dirigeants internationaux dans 109 pays, avec une déclinaison au Maroc comme au Maghreb afin d’apprécier de façon plus spécifique les enjeux économiques et stratégiques qui se posent à cette région.